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AYMEROU GNINGUE, PRESIDENT DU GROUPE BBY: « Ceux qui disent que Macky Sall sera battu au premier tour, n’ont pas à craindre le parrainage »

Le débat sur l’instauration du parrainage aux prochaines échéances électorales enfle. Le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar, Aymerou Gningue enfile sa robe pour expliquer le bien fondé d’une telle initiative. offensif, le maire Mérina Dakhar ne comprend pas la levée de boucliers de l’opposition contre le parrainage citoyen, surtout qu’elle prédit une défaite de macky sall au premier tour. Dans cet entretien avec «L’as», il indique qu’un candidat qui n’est pas capable d’avoir 1% de signatures de l’électorat ne mérite pas de se présenter à la présidentielle.

Pourquoi enCore modifier La Constitution …

«Justement la loi référendaire portant révision de la Constitution dit clairement que le président de la République a pris l’option de réformer pour la stabilité institutionnelle tout en approfondissant la démocratie et en renforçant l’Etat de droit et les libertés des citoyens. Cette réforme avait apporté des innovations majeures : la modernisation des partis politiques et la participation des candidats indépendants à tous les types d’élections. Il est évident maintenant que l’expé- rience démocratique doit servir à tirer des leçons. Il est important d’organiser cette démocratie à l’épreuve des choses que nous avons connues. J’invoque par exemple, les élections locales de 2014, où sur toute l’étendue du territoire, il y a eu plus de 300 listes. Aux dernières élections législatives, nous avons eu 47 listes. Je pense que cela ne participe pas à l’élargissement d’une démocratie saine. Parce que la finalité, c’est le développement du pays. En prenant ces dispositions, on apporte une sorte de justice. Il est plus démocratique de mettre un système de filtre qui doit être applicable à tout le monde. Sous ce rapport, il est important de mettre en place un système pour qu’il apporte plus de transparence et évite les candidatures fantaisistes. N’importe qui ne doit pas être un candidat à une élection et de surcroît une élection présidentielle. On ne peut pas permettre à tout le monde de présenter une candidature. Je crois que cela ne va pas dans le sens de l’approfondissement de la démocratie».

La question du bulletin unique

«Au Sénégal on vote depuis le 19e siècle et pourquoi vouloir nous contraindre à avoir un bulletin unique. Mais la question de fond du parrainage, n’est pas une question d’économie, mais c’est donner la possibilité à l’électeur de faire le bon choix. Regardez, le Conseil constitutionnel avait pris une disposition lors des dernières élections législatives. Si elle ne l’avait pas fait, il n’y aura pas eu d’élections avec les 47 listes. On ne peut pas mettre 47 personnes sur un bulletin unique. Je pense que la démocratie a un coût. Je pense que si la démocratie exige qu’on investisse 500 millions pour un candidat, il faut le faire. Toutefois, il faut refuser de le faire dans une situation où on crée la confusion dans l’esprit de l’électeur. On ne laisse même pas à l’électeur la possibilité de faire le bon choix tellement le nombre de bulletins est important. Certains électeurs ont même confondu des listes. Aujourd’hui, il y a des pays qui font le parrainage à travers des élus. Et le président Macky Sall avait dit que les droits des citoyens devaient être élargis. Ainsi, il a fait le choix de proposer le parrainage citoyen. Et puis, on ne demande que 1% de l’électorat. Les gens qui disent que le président Macky Sall ne sera même pas au second tour, mais s’ils sont aussi sûrs d’eux pourquoi craindre le parrainage». Le Parrainage,

Un filtre Démocratique contre les Candidatures fantaisistes

«On vient d’ouvrir la révision des listes électorales pour une durée de deux mois parce qu’on sort des législatives. Aujourd’hui, sur les 6,5 millions de cartes seules 400 000 cartes ne sont pas distribuées. On a le temps de distribuer ces 400 000 cartes. On vient d’ouvrir une révision pour surtout les primo inscrits ».

Légiférer Pour Limiter Le nombre de Partis ?

« C’est très difficile de limiter le nombre de partis. Aujourd’hui, nous sommes à 300 partis. Si vous prenez une mesure pour dire que tout parti qui n’a pas un tel pourcentage aux élections doit disparaître, il y aura beaucoup de bruit. Le leader qui verra son parti disparaître va par exemple prendre son fils pour qu’il crée un nouveau parti. Je pense que la finalité de tout parti politique, c’est la conquête du pouvoir. Je pense que le seul filtre démocratique qui permet d’éviter des candidatures fantaisistes, c’est le parrainage. Par exemple, dans ma commune, Mérina Dakhar, si quelqu’un veut briguer la commune, on lui demande juste d’avoir 420 signatures. Mais si ce dernier n’est pas capable d’avoir ces signatures, il ne mérite pas de diriger la commune. Le département de Tivaouane fait 220 000 électeurs et pour se présenter à une élection départementale, il faut 4400 signatures qui doivent être réparties dans neuf des dix communes à raison de 220 signatures par commune. Le parti ou la coalition qui ne peut pas réunir ces conditions ne mérite pas diriger un Conseil départemental. Je pense que c’est une grande leçon de démocratie. C’est un filtre indispensable».

«nous allons discuter en Commission

Le Projet De Loi soUs toUs Ces asPeCts et aU besoin L’amenDer» «Je sais que pour les lois constitutionnelles, il faut 3/5 des députés pour son adoption. Le président Macky Sall a toujours fait un appel au dialogue. Il est aussi possible encore d’échanger sur le parrainage à l’Assemblée nationale, notamment en commission. Aucun projet de loi ne vient à l’Assemblée nationale sans que la teneur de la loi ne soit discutée en commission. Nous allons discuter du projet sous tous ces aspects et au besoin l’amender. On va faire ce qui est le mieux pour le Sénégal. Parce que nous sommes une majorité adossée à un exécutif pour renforcer la démocratie sénégalaise. Je suis persuadé que lorsque le président Macky Sall aura fini son second mandat, les gens diront que le parrainage est une excellente chose».

Modification pour éliminer karim Wade…

« L’autre nouveauté dans la loi électorale c’est l’article 57 qui dit : « Tout électeur Sénégalais peut faire acte de candidature », alors que dans l’actuel Code, on dit : « Tout Sénégalais peut faire acte de candidature». Quelqu’un m’a demandé si la modification de l’article 57 n’est pas un filtre pour éliminer un candidat en faisant allusion à Karim Wade. J’ai dit non. Un candidat qui n’est pas en mesure de voter pour lui-même, ne doit pas être candidat. La loi est impersonnelle. Elle ne vise personne. Elle s’applique à tout le monde.

Autres Modifications en vue

«En tout cas, je suis favorable à ce que la tête de liste majoritaire soit de fait le maire lors des élections locales. Si un amendement est fait dans ce sens, je vais le voter. Parce que les règles du jeu doivent être clairs. Si on envoie quelqu’un au charbon en dirigeant la liste, il doit occuper le poste, sauf si lui même démissionne. Il ne faut pas favoriser les encagoulés comme on l’a connu en 2009».

si L’opposition boycotte L’élection à Cause du  Parrainage..

«Non. Je pense que quelqu’un qui veut être président de la République peut avoir 66 000 signatures. Maintenant s’ils boycottent pour juste des considérations politiciennes, ce sera autre chose. Celui qui boycotte n’aura pas aussi le mérite de diriger le pays». Propos rassemblés par.

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