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« Yaru yoon » à Touba Guédé : Le phénomène de fouettage pour adultère prend de l’ampleur

la fameuse épisode des cent coups de fouetsLe phénomène de la bastonnade en public pour adultère commence à prendre de l’ampleur à Touba. Après une dame le 17 octobre, deux jeunes de Touba se sont volontairement fait lapidés à la mosquée de Touba Guedé ce samedi 22 octobre. La cérémonie publique de bastonnade a lieu devant la grande mosquée de Guédé après la prière du crépuscule. Les deux jeunes garçons âgés de moins de 40 ans ont reçu chacun 100 coups de fouets pour adultère avant de rentrer chez eux. Selon les autorités religieuses de Guédé Bousso, cette pratique de la charia en matière d’adultère date des années 1800 et se perpétue jusqu’à nos jours. Elles précisent également qu’elle est volontaire.La famille Bousso à travers un des leurs, Serigne Mourtala Bousso a tenu cependant à lever tout équivoque concernant cette affaire. « L’acte n’est pas une obligation dans le quartier qui se trouve ici à Touba. Il faut préciser que pour la dame, elle s’est déplacée elle-même d’un quartier de Touba pour venir ici à Guédé demander qu’on lui applique la charia.

Elle n’est pas mariée. Si c’était le cas, la sentence serait la peine de mort, mais on ne saurait l’appliquer ici. La loi islamique l’autorise, mais la loi sénégalaise l’interdit » a-t-il expliqué dans un entretien téléphonique. Serigne Mourtala Bousso Ndiagna a rappelé également que ce n’est pas une première dans la localité de Guédé Bousso fief de la famille religieuse Mboussobé. « Des cas similaires on en voit souvent, et après la séance, l’intéressé reçoit un rappel des préceptes concernant sa repentance devant. Une fois purifié, le Khalife de Guédé formule des prières pour la personne concernée avant de le laisser partir sous couvert de l’anonymat. Il est toujours demandé au public de rester dans la mosquée jusqu’à ce qu’il quitte définitivement les lieux afin qu’on n’identifie pas sa maison», précise-t-il en se souvenant, par exemple entre autres cas, qu’en 2020, après le magal, une dame venue de Kaolack avait demandé à se faire fouetter parce qu’elle avait forniqué.

Serigne Mourtala Bousso Ndiagna de souligner, concernant la procédure que la personne à fouetter est, auparavant soumise à un interrogatoire serré pour connaitres les tenants et les aboutissants de l’affaire . Après cela, si l’autorisation est donnée par le Khalife de Touba Guédé, le fouettage a toujours lieu au crépuscule devant la mosquée et le public, notamment les fidèles de la mosquée avisés de cela, souvent lors de la prière de Takkusaan, mais pas via les hauts parleurs afin de protéger au mieux l’identité de la personne. A noter en plus que le fouettage n’est pas aussi sauvage qu’on le décrit. Il est fait avec une corde tressée en fouet et la main du fouetteur ne se lève pas trop.

Concernant la dénonciation de personnes ayant forniqué. Serigne Mourtala soutient que le Khalife Serigne Oumar Bousso l’a formellement interdit. Dans la cité religieuse de Thiénaba, dans la région de Thiès, où la loi islamique est appliquée, on l’y pratique. Par exemple le 19 novembre 2020, un homme célibataire a reçu cent coups de fouet pour avoir eu des rapports sexuels avec une femme, elle aussi célibataire L’homme en question n’habite pas à Thiénaba. Il est venu de son propre gré et a demandé à rencontrer l’imam Ratib pour lui faire part de son acte et d’endurer la punition requise par la charia. Il était venu avec ses parents et proches… », soulignait un communiqué émanant de cette confrérie.

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