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MAJORITÉ RELATIVE DE BBY AU SORTIR DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES Les alliés de gauche de Macky parlent d’une « seconde alerte sérieuse »

, après les LocalesLa Confédération pour la démocratie et le socialisme (CDS), composée d’AJ/PADS-A, CNNO, LD, PIT-S, RTA-S, TSTM/TA, UDF/Mbooloo Mi, était face à la presse, hier, pour faire le compte rendu de la journée d’études qu’elle a organisée le dimanche 21 août 2022, pour faire une première évaluation des résultats des élections législatives du 31 juillet 2022.La CDS a tout d’abord relevé des « motifs de satisfaction concernant ces échéances ». « C’est d’abord le respect du calendrier républicain. C’est, ensuite, et contrairement à bien des prévisions, le fait que le vote se soit déroulé dans le calme et la sérénité. C’est aussi la crédibilité de notre processus électoral, la parfaite organisation de ces élections et l’acceptation des résultats par les forces en compétition. Le tout a fini de démontrer que le Sénégal dispose d’un système électoral crédible, contrairement à ce que véhiculait l’opposition prompte à accuser le pouvoir de tous les péchés », indiquent le professeur Pape Demba Sy et ses alliés de gauche. Pour eux, « désormais, les discours sur le ministère de l’Intérieur qui ne doit pas organiser les élections, ceux sur l’administration qui serait aux ordres, vont de plus en plus avoir de la difficulté à prospérer.

même, le débat sur la fiabilité du fichier aura du mal à être audible ». « Globalement, les Sénégalais ont dit, à tous les acteurs politiques, qu’eux, Sénégalais, sont souverains. Ils l’ont fait par un vote qui, par quelques bords qu’on le prend, oblige à réfléchir. Elément important, le taux de participation est relativement faible : 46, 60% ! Ce qui veut dire que 53% des Sénégalais figurant sur les listes n’ont pas été voter. Il faudra bien se demander pourquoi…BBY a obtenu la majorité des voix sur l’ensemble du territoire national avec 1 518 137 voix contre Yewwi Askan Wi 1 071 139 voix et Wallu Sénégal 471 517″, mentionne la déclaration liminaire de la CDS. »Le spectre du troisième mandat a fonctionné à plein régime » Les partis de gauche susnommés soulignent également, pour s’en féliciter, que, « malgré les manipulations et autres intoxications, les électeurs ont su garder leur lucidité devant les urnes. Les chiffres ont démenti toute une savante campagne de presse dont le but était d’inventer une victoire de l’opposition ».

« Disons-le bien : l’opposition n’a pas atteint son objectif d’instaurer la cohabitation. BBY avec 82 députés l’emporte devant Yewwi Askan Wi (56 députés) et Wallu Sénégal (25) ; elle est majoritaire à l’Assemblée nationale », précisent Landing Savané et compagnie. Toutefois, ces derniers reconnaissent qu' »il s’agit d’une majorité relative ». « C’est pourquoi nous ne pouvons occulter le signal envoyé par les populations à la majorité. La défaite dans des villes comme Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Thiès, Saint-Louis, Ziguinchor, etc., en dépit des efforts déployés, doit conduire la majorité à procéder à une lecture politique attentive des résultats. Mais, comment en sommes-nous venus là ? C’est-à-dire à cette perte de terrain de la majorité et à ces avancées indéniables de l’opposition ? », relèvent-ils.Avant de faire remarquer : « Pourtant, le bilan du Président Macky Sall est incontestablement positif, aussi bien en ce qui concerne les infrastructures, qu’aux plans économique, social, diplomatique, sportif, etc. Pourtant, BBY concentre une bonne partie des forces politiques significatives du pays : APR, PS, AFP, CDS (c’est-à-dire LD, RTA/S, AJ, UDF-MBOOLOO MI, CNNO, PIT), et une bonne frange de l’ancien PDS

Pourtant, notre tête de liste Aminata Touré a fait une excellente campagne électorale ». La CDS ne manque pas de féliciter « chaleureusement » l’ancienne cheffe du gouvernement ainsi que son équipe et tous les responsables et militants de BBY. »Nous ne devons pas perdre de vue que BBY est aux affaires depuis 10 ans. Cet exercice de responsabilités cristallise de nombreuses frustrations dans un contexte international et national de grosses difficultés, caractérisé, entre autres, par la cherté de la vie. Par ailleurs, BBY n’a pas pu faire partout cause commune. On a noté, dans de très nombreux départements, des dissensions, des fractures et beaucoup de mésentente. De très nombreux dirigeants, de l’APR surtout, mais pas seulement, ont voulu faire de la démonstration de force, montrer que sans eux, le monde s’arrête de tourner », lit-on dans ledit document.De même, la CDS estime que « le spectre du troisième mandat a fonctionné à plein régime : le message diffusé à souhait a été celui-ci : ‘si vous donnez la majorité à BBY, vous dites au Président Sall qu’il a la voie libre pour briguer, pour une troisième fois, le suffrage des Sénégalais ! ». »BBY doit tirer toutes les leçons de ces élections afin d’avoir la compréhension du message envoyé »

Au total, l’entité précitée considère que BBY « a eu à faire face à une forte partie, composée par différentes factions : des secteurs de la société accusant sans fondement le pouvoir de faire la promotion de l’homosexualité et promettant le vote de la loi criminalisant celle-ci, une certaine presse acharnée, ayant de la suite dans les idées, brocardant tous les jours le régime et la coalition, une opposition manipulatrice… Donc, même si la coalition majoritaire a gagné dans le monde rural, elle a été sanctionnée dans les grandes villes, notamment du fait d’une insuffisante prise en compte de la complexité de l’irruption de la jeunesse sur la scène politique, du fait aussi du coût de la vie, des accusations de mal gouvernance fortement relayées par la presse, de la perception négative de la transhumance, etc. ».Les partis de gauche susmentionnés soutiennent que « tout ceci a amené l’opposition à faire de ces élections un référendum ‘pour ou contre le Président Macky Sall' ». A leur avis, « BBY doit tirer toutes les leçons de ces élections, circonscription par circonscription, afin d’avoir la meilleure compréhension possible du message envoyé par les populations ».

Pape Demba Sy et ses alliés soulignent qu' »il s’agit d’une seconde alerte sérieuse, après celle des territoriales qu’il ne convient ni de banaliser ni de survaloriser ». C’est pourquoi la CDS exhorte BBY, « dans la période qui s’ouvre, après une analyse lucide des résultats », à « consolider les acquis », à « changer de méthodes et de démarche », à « renforcer l’unité et la cohésion en son sein, notamment à la base, pour conserver les acquis en vue des échéances à venir ». Pour ces leaders de gauche, « d’ores et déjà, BBY doit se réformer dans sa gouvernance, en tant que force politique, avec un pilotage plus collégial et moins restrictif, sur les questions décisives engageant l’avenir de la coalition ». »BBY doit se doter d’un appareil offensif pour déconstruire la manipulation » « Dans le prolongement de sa structuration instaurée depuis 2014, BBY doit s’ériger en coalition politique bien implantée dans tous les coins et recoins du pays, avec une activité permanente, selon un plan d’action concerté sur l’ensemble du territoire et dans la diaspora.En plus, BBY doit se doter d’un appareil de communication diversifié, offensif et œuvrant au quotidien pour déconstruire la manipulation et l’intoxication et vulgariser les politiques publiques mises en œuvre au service des populations, en ciblant les jeunes, avec une plus grande occupation des réseaux sociaux », prônent Landing Savané et compagnie.

En ce qui la concerne, la CDS dit se préparer pour « le prochain rendez-vous de 2024 ». « Notre camp, c’est celui de l’unité nationale, de la démocratie, de la préservation de nos acquis républicains, de l’évolution continue vers plus de progrès partagés, de l’émancipation humaine, dans le respect de ce qui fonde la dignité de l’homme. Tout en assumant ouvertement son ancrage dans la mouvance présidentielle de BBY, dont les politiques progressistes sont incontestables, la CDS doit se positionner dans l’espace politique en tant que force politique alternative de gauche ayant son identité propre pour la justice sociale, l’équité territoriale, la souveraineté économique, le panafricanisme », déclare la CDS.Et d’ajouter : « Cette option est totalement en opposition au populisme qui se sert de certaines frustrations pour exciter les émotions liées aux sentiments patriotiques, régionalistes, ethniques, religieux, confrériques, etc., mettant ainsi en danger l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la stabilité politique, sans lesquelles, aucun développement humain n’est possible. Ce populisme, cette idéologie de crise, qui, par l’usage éhonté du mensonge et de la manipulation, tente de pousser les jeunes à l’aventure de la prise du pouvoir par la violence et le chaos, doit être vigoureusement combattu. Au total, il nous faut, autour de cet axe de justice sociale, de liberté, de paix, beaucoup plus de bras, beaucoup de forces faisant jonction pour que nous franchissions, sans grand dommage, le rendez-vous de février 2024 ». Dans cette perspective, la CDS a décidé d’œuvrer pour « l’unité la plus large des forces de la gauche plurielle, incluant toutes celles acquises au projet de justice sociale et d’équité territoriale et au renforcement de la démocratie républicaine, donc pouvant composer avec les forces de la social-démocratie, de l’écologie comme avec les différentes fractions et personnalités issues des partis de la gauche historique, etc. ». La CDS prendra, « dans la période à venir, des initiatives dans ce sens ».

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