A la UneActualitéJustice

La sœur et le père de Pape Mamadou tapent sur la table

Les jeunes de Darou Mouhty sont montés au créneau hier pour soutenir et exiger la libération de Pape Mamadou Seck, soulignant leurs inquiétudes de «ne pas reconnaitre le Pape Modou Seck qu’on présente au Sénégal. Ce n’est pas la même personne que notre connaissance, celui avec qui on a fait l’école et qui n’est pas capable de tuer une mouche, un homme avenant, toujours le sourire aux lèvres, un fervent talibé. On réfute toutes les accusations qui lui sont collées».Lors du point de presse des jeunes de Darou Mouhty, la sœur de Pape Mamadou Seck a dit son émoi et sa douleur depuis que son frère a été arrêté lors des manifestations du 17. Des incriminations de terrorisme auxquelles elle ne parvient pas à croire parce que ne collant pas à la personnalité de son frère qui, dit-elle n’est même pas capable d’égorger son mouton de Tabaski. «Quelqu’un comme ça ne peut pas tuer une personne ou être un danger public. Moi sa sœur qui vis avec lui à Dakar, connais son état de santé», dit-elle ajoutant que «le jour de la Tabaski, vers 16h, on nous a annoncé sa mort perturbant la fête de tous les habitants de Darou. Le lundi matin, on nous dit qu’il s’est évadé».

«Qu’on nous éclaire une bonne fois pour toute, s’il est mort qu’on nous le dise, s’il s’est évadé qu’on nous dise aussi, mais ces versions contradictoires nous font nous poser beaucoup de questions. De toutes façons, on n’y croit pas», tempête-t-elle en demandant «qu’on (leur) ramène (leur) frère, fils, oncle sain et sauf. Sa libération est une exigence». Elle a dit l’exaspération des membres de sa famille de ne pouvoir voir jusque-là Pape Mamadou Seck : «Lundi avant la tabaski, j’étais à Dakar, mais je n’ai pas pu le voir et je suis retournée à Darou. C’est très dur d’arrêter un soutien de famille sans qu’on ne puisse le voir, sans qu’on ne sache s’il est vivant ou s’il est mort. Est-ce normal ? Son père, sa mère ne dorment plus, personne n’est plus en paix». Elle ne manque pas de mettre le pouvoir face à sa responsabilité : «nous le tiendrons pour responsable de tout ce qui arrivera à Pape Mamadou parce qu’il est entre leurs mains». Elle a alerté sur la situation critique de son frère : «chaque fois qu’il faut l’amener à l’hôpital, c’est aux urgences qu’on l’évacue. Donc sa place n’est pas au pavillon spécial à fortiori en prison. Donc qu’on nous le ramène et à chaque fois que le juge aura besoin de lui, il ira répondre jusqu’à ce que tout soit clarifié».

Et dit-elle : «jusqu’à preuve du contraire, je suis sûre qu’il est blanc comme neige»Par ailleurs, son père est également sorti de sa réserve dans des propos rapportés par Dakaractu. «Nous sommes très inquiets. Depuis que mon fils a été placé en garde à vue, ni sa mère ni moi n’avons été en mesure de le voir ou de lui parler. Nous avons vécu un calvaire inouï jusqu’à ce que j’apprenne qu’il a été transféré au niveau du pavillon spécial Le Dantec. Il doit faire là-bas entre 3 et 4 jours. À la veille de la Tabaski, on nous dit, via les réseaux sociaux, que Pape Modou est mort. Quelques heures plus tard, on nous annonce qu’il s’est évadé. On ne sait pas s’il est allé se jeter dans la mer ou se donner la mort par pendaison. Pape Modou Seck n’est pas un homme violent. Même pour son mouton, c’est moi qui l’égorge en son nom. Il n’ose même pas égorger un coq.

Les témoignages de ses amis sont unanimes à dire que c’est un homme correct, discret et timide… »Pape Moussa Seck, la mort dans l’âme, doute désormais, que son fils soit encore en vie. « Nous ne savons rien de Pape Modou Seck. Il n’y a que ces gens qui le détenaient qui sont en mesure de dire ce qui s’est réellement passé. Pape Modou Seck n’a jamais été faire de dialyse. S’il n’est pas mort qu’on le libère. S’il est mort, je me contenterai de l’inhumer. »A l’état actuel des choses, le père de Pape Mamadou Seck souhaite qu’on l’édifie pour de bon. « Les enquêteurs sont venus fouiller chez lui et ils n’ont trouvé aucune arme. » Il poursuit : « Je veux que cette affaire soit tirée au clair. S’il est coupable, qu’on le juge. S’il n’est coupable de rien, qu’on le laisse retrouver sa famille, ses enfants, son épouse. Celle-ci m’a dit tenir de son mari qu’il n’est mêlé en rien dans cette affaire… »

Toutinfo.net