L’Union européenne double sa contribution financière au G5 Sahel
L’Union européenne a doublé vendredi sa contribution financière au G5 Sahel, la force militaire constituée par cinq pays africains pour lutter contre les groupes jihadistes actifs dans la région du Sahel.
Les Européens ont donné vendredi 23 février un coup de pouce financier au G5 Sahel. L’Union européenne (UE) a en effet doublé sa contribution à la force militaire constituée par cinq pays africains pour lutter contre les groupes jihadistes actifs dans la région du Sahel. Mais cet argent tarde à être débloqué, a regretté le président de l’instance, Mahamadou Issoufou.
« Il faut éviter que le Sahel devienne un sanctuaire pour les groupes jihadistes, car le Sahel, c’est la porte à côté de l’Europe », a mis en garde le secrétaire général de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat. L’UE a répondu à l’appel en portant sa contribution de 50 à 100 millions d’euros.
« Stabiliser le Sahel »
Les Européens ont tout intérêt à aider à stabiliser le Sahel, « devenu une terre où se sont développés les trafics d’êtres humains, de drogue, d’armes, qui nourrissent ce terrorisme », a plaidé le président français Emmanuel Macron à l’issue de la réunion organisée au siège de la Commission européenne.
Trente-deux chefs d’État et de gouvernement ont participé à cette conférence et apporté leur soutien politique et financier aux dirigeants du Mali, de la Mauritanie, du Tchad, du Niger et du Burkina Faso engagés dans la constitution de cette force commune.
« Au total, avec les contributions des autres donateurs, 414 millions d’euros ont été mobilisés vendredi pour la force (du G5 Sahel). Cela va bien au delà des attentes », a annoncé la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, qui coprésidait cette conférence.
« Mais à ce jour, seulement 50 millions d’euros, ceux engagés par l’UE en juillet, ont été débloqués », a-t-elle déploré. « Nous souhaitons que les ressources promises soient débloquées le plus rapidement possible », a renchéri le président Niger, également à la tête du G5 Sahel, Mahamadou Issoufou.
« L’effort financier doit être rendu pérenne », a-il insisté. « 480 millions d’euros sont nécessaires pour la première année, mais 75 millions d’euros devront ensuite être mobilisés chaque année, en sachant que nous ne savons pas combien de temps va durer ce combat », a expliqué Mahamadou Issoufou.
Mort de deux soldats français
La France et l’Allemagne ont annoncé vendredi des contributions bilatérales importantes en aide au développement : 1,2 milliard d’euros sur cinq ans pour la France, 1,7 milliard pour l’Allemagne. L’Union européenne a pour sa part budgétisé 8 milliards d’euros pour l’aide au développement sur la période 2014-2020.
« Le prix de ne pas avoir la paix se paie chaque jour », a estimé Federica Mogherini, la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères.
Deux soldats de la force antijihadiste française déployée en Afrique de l’Ouest ont été tués mercredi par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule sur une route dans le nord-est du Mali. Les participants à la conférence ont observé une minute de silence en leur mémoire.
La force du G5 doit compter 5 000 soldats bien entraînés et équipés pour patrouiller les points chauds et rétablir l’autorité dans les zones de non-droit. Elle devrait être pleinement opérationnelle à la mi-2018. Elle opèrera aux côtés des 4 000 soldats de la force française Barkhane et des 12 000 hommes de l’opération Minusma de maintien de la paix des Nations unies au Mali.
Avec AFP