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Cinéma du nouveau président de la République

Et le tout nouveau président, que j’appellerai plus tard et à juste titre le président-politicien, de poursuivre son cinéma, car c’en était un : « Gouverner autrement, c’est bannir les passe-droits, le favoritisme et le trafic d’influence ; c’est mettre l’intérêt public au-dessus de toute autre considération et traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect. En outre, l’État et ses démembrements réduiront leur train de vie tout en restant performants. » Il ne s’arrête pas en si bon chemin et poursuit : « S’agissant de la bonne gouvernance, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Je mets à ma charge l’obligation de dresser les comptes de la Nation et d’éclairer l’opinion sur l’état des lieux. » Ce n’est pas tout. Il ajoute sans état d’âme : « Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’État la plénitude de leurs attributions. Dans le même sens, l’assainissement de l’environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. »

Et il avertit ou feint d’avertir : « À tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers public, je tiens à préciser que je ne protégerai personne. Je dis bien personne. J’engage fermement le Gouvernement à ne point déroger à cette règle. »3 Le second rappel, après le message du 3 avril 2012, c’est l’interview qu’il a accordée à Béchir Ben Yaymed, le 14 juin 2012. C’était à Kaolack où il présidait son deuxième conseil des ministres décentralisés. Cette interview en dit long, vraiment long sur la nature ondoyante de cet homme qui nous gouverne depuis le 2 avril 2012. En voici quelques extraits : « …La rupture n’est pas qu’un slogan. C’est un comportement, celui que les dirigeants de ce pays doivent adopter. Humilité, sobriété et rigueur doivent régir notre action politique. Je vous assure qu’il s’agit bien là d’une rupture, profonde, avec les pratiques en vigueur sous mon prédécesseur… AVEC MOI, TOUT VA CHANGER. J’AI RENONCÉ À DEUX ANS DE POUVOIR, en ramenant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et en m’appliquant immédiatement cette mesure, comme je m’y étais engagé. J’ai tenu, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, à déclarer publiquement mon patrimoine, malgré les polémiques entretenues à dessein par mes adversaires (…). À la fin de mon mandat, je ferai le même exercice, et l’on pourra comparer. » Je n’ai rien inventé, c’est bien le président Macky Sall qui répondait cela, les yeux dans les yeux, et sans état d’âme, à Béchir Ben Yaymed. Et celui que j’appelle président-politicien et qui le mérite bien, de poursuivre : « Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons L’OBLIGATION DE RENDRE DES COMPTES, de RÉDUIRE LE TRAIN DE VIE ET LES DÉPENSES NAGUÈRE SOMPTUAIRES DE L’ÉTAT. J’AI AUSSI TROUVÉ UN GOUVERNEMENT COMPOSÉ DE 38 MINISTRES EN ARRIVANT, ET JE L’AI RAMENÉ À 25. C’est désormais l’un des plus réduits d’Afrique, et je vous assure qu’il aurait été plus simple pour moi de distribuer plus largement les maroquins (…). J’ai supprimé plus de 60 agences et directions nationales dont l’utilité n’était pas avérée. Autant de coupes qui ne réduiront en rien l’efficacité du gouvernement et de l’administration, bien au contraire (…). »

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