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Yewwi Askan Wii a bravé, hier l’interdiction par l’autorité préfectorale de Dakar

De la manifestation projeté ce vendredi (hier) par ses leaders à la place de la nation.

Une défiance à l’autorité qui a conduit l’encerclement des domiciles de Barthélémy Dias et d’Ousmane Sonko, respectivement maires de Dakar et de Ziguinchor, et à l’interpellation de Déthié Fall, mandataire national de YAW et certaines figures de l’opposition.L’acte 2 de l’appel au rassemblement d’hier vendredi 17 juin à la place de la Nation-des responsables de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi n’a donc pas abouti. Ousmane Sonko et Cie n’ont pas pu à rallier la symbolique Place de la Nation pour s’entretenir avec les populations sur la situation politique et nationale. Les forces de l’ordre ont pris très tôt les devants en quadrillant les domiciles des deux responsables. Ainsi les deux responsables connus comme étant les plus coriaces ont été neutralisés empêchant de fait toute entrée et sortie de leurs domiciles.Le domicile de Sonko barricadé par la police, son quartier général bunkerisé par la gendarmerieLe patron de PASTEF/les Patriotes en a vu de toutes les couleurs ce vendredi 17 juin, date pourtant retenue par les leaders de Yewwi pour dérouler remettre au jour leur rassemblement du 08 dernier. Mais les forces de sécurité ont très vite pris les choses en main et n’ont laissé au maire de Ziguinchor aucune marge de manœuvre. Son domicile quadrillé dès les premières heures de la matinée, le chef de file des Pastéfiens se résout à aller traiter avec les policiers au profit de son fils qui avait classe à partir de 10 heures et son épouse qui devait aller travailler. Requête acceptée par les forces de l’ordre après quelques échanges avec l’ancien inspecteur des impôts qui finira par la suite à effectuer sa prière du vendredi dans sa maison.«Aujourd’hui, pas de prière !»

En effet, le maire de Ziguinchor n’a même pas pu avoir la permission d’aller sacrifier à la prière du vendredi. On l’a obligé à rester chez lui pour cette journée. Ousmane Sonko s’est heurté à un mur de glace, au masque de ninja, devant chez lui, lorsqu’il a voulu se rendre à la prière du vendredi. Sa tentative d’en connaître le motif, confondue dans un sourire, ne le fait guère avancer : «Aujourd’hui, pas de prière !» répète l’agent des Forces de défense et de sécurité au leader de PASTEF qui, un brin taquin, lui lance : «Vous, je vous reconnais. On s’est croisé plusieurs fois».A côté, un officier, semble-t-il, lui signifie qu’il n’y a rien à faire : «Ce sont les instructions de la hiérarchie.» Cela suffit pour arracher un éclat de rire au maire de Ziguinchor, qui constate : «En plus d’entamer la liberté d’aller et de venir des citoyens, on entrave maintenant la liberté de culte». Il invoque : «La Constitution dit que j’ai le droit de bouger. La Constitution dit que j’ai le droit de prier. Donc, un ordre ne peut pas violer la Constitution». Mais c’est peine perdue face au bouclier du commandement de l’autorité. Même si l’opiniâtreté de Ousmane Sonko débouche sur un cours de Droit administratif où «on parle d’ordre manifestement illégal, ce n’est pas tout le temps qu’il est illégal. Donc, quand un ordre est manifestement illégal, vous (il les désigne) avez le droit de désobéir»,

explique-t-il.Martelant que «l’ordre est manifestement, ‘flagramment’ illégal», il trouve des excuses à l’attitude des agents. «Mais je ne vous en veux pas pour ça. Vous faites votre travail. Malheureusement, il y a des agents qui sont obligés de faire leur travail, ils ne sont pas forcément d’accord, et nous en sommes tous victimes. Le monde entier a vu ce qui s’est passé aujourd’hui. C’est ça le régime de Macky Sall».Le siège de sa formation politique, PASTEF, situé sur la Voie de dégagement Nord (VDN) n’a pas été non plus épargné par les hommes du Général Moussa Fall. En effet le bâtiment qui abrite les activités de PASTEF/Les Patriotes a été aussi quadrillé par les forces de l’ordre qui l’ont bunkerisé prenant ainsi au piège les occupants. Aucune entrée ni sortie du bâtiment n’étaient possibles et le moindre mouvement épié par les éléments de la gendarmerie nationale postés tout alentour.Le film de l’arrestation de Déthié Fall, mandataire national de YewwiC’est aux environs de 15 heures que le président du Parti républicain pour le progrès (PRP) a été interpellé par les gendarmes. Ainsi le mandataire national de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi par ailleurs député à l’Assemblée nationale a été étrillé par une dizaine de gendarmes qui l’ont mis dans une des fourgonnettes. Mais il a eu le temps de leur lancer avant son embarquement :

«Personne ne peut nous empêcher de marcher, c’est impossible. Ce que vous êtes en train de faire, je sais que ‘beugoulen ko sax’ (je sais que vous ne cautionnez pas ça). Celui qui vous demande ça, Antoine Diome, demandez-lui de descendre ici». S’il vous plait ! où est-ce que je vais ?» demande le parlementaire tenaillé de part et d’autre par les éléments de la gendarmerie résolus à l’embarquer dans le panier à salade. «Montez monsieur s’il vous plait», lui intime un gendarme avant de réitérer la demande avec insistance : «Montez s’il vous plait. Il ne faut pas nous obliger». «Obligé à quoi ? A me blesser ? », rétorque l’ancien n°2 de Rewmi avant de gravir les marches de la fourgonnette avant d’être conduit à la Brigade de gendarmerie de la Foire pour finalement être acheminé à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane.

Une arrestation du mandataire de Yewwi qui aura mis le président de la Conférence des leaders de Yewwi Askan Wi dans tous ses états. Jadis connu pour son calme et sa sérénité, Khalifa Ababacar Sall ne peut contenir sa frustration et sa colère. «On a dépassé le stade de la révolte et du dégoût. Ces gens-là, ils ne méritent que ce qu’on va leur offrir comme résistance et comme combat», lâche-t-il.Dans la même foulée d’autres figures de l’opposition furent aussi interpellées par les forces de l’ordre dans cette chaude matinée du vendredi. Amadou Ba de PASTEF et Mame Diarra Famm de Wallu Sénégal ont été aussi cueilli par les pandores. Selon Me Cheikh Khoureyssi Ba, «l’honorable Mame Diarra Fam est gardée dans les mêmes locaux de la Section de recherches de Colobane, dans la salle de repos des gradés». Il a, par la suite, indiqué : «sale temps pour les députés. Déthié Fall en garde à vue.

L’interrogatoire de Mame Diarra Fam se poursuit».Auparavant, Ahmed Aïdara a été interpellé par la police de Guédiawaye tout comme des membres de la sécurité du leader de PASTEF.

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