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MARCHE NATIONALE A THIES Les enseignants rouges de colère dans les rues

Les syndicats d’enseignants les plus représentatifs ont battu hier, le pavé dans les rues de Thiès, pour exiger le respect des accords signés par le gouvernement. Selon Abdoulaye Ndoye Secrétaire général du CUSEMS, « il est impossible d’avoir un pays émergent avec des enseignants démotivés, démoralisés, dans un système éducatif en lambeaux».

Les enseignants, avec à leur tête les secrétaires généraux des 7 syndicats les plus représentatifs, ont battu hier, le macadam dans les rues de Thiès, pour exprimer leur colère suite au non-respect par l’Etat des accords signé en 2014. A cette occasion, les enseignants du département se sont fortement mobilisés. Pour Abdoulaye Ndoye Secrétaire Général du CUSEMS : « Si c’était dans un pays sérieux, le président de la République appellerait aussitôt les syndicats pour annoncer les bonnes nouvelles ». Il ajoute : « Impossible d’avoir un pays émergent avec des enseignants démotivés, démoralisés, dans un système éducatif en lambeaux ». Mais se désole-t-il, le gouvernement du Sénégal n’a aucune ambition pour l’école encore moins une volonté politique pour régler cette question. Parlant de la marche de Thiès, il déclare qu’il y a un demi-siècle, les cheminots se sont battus à Thiès pour les mêmes raisons, c’est-à- dire l’injustice et le traitement iné- gal des agents. Aujourd’hui dit-il, le CUSEMS voudrait être le digne héritier de ces cheminots, qui ont mené un combat héroïque. Il poursuit : « Nous demandons au gouvernement, pour l’intérêt général, l’intérêt supérieur de la nation, de permettre aux enfants de retourner dans les classes et les enseignants de reprendre les cours, en comprenant que la question la plus cruciale ; c’est celle de l’école. Dans ce sillage, il a interpellé tous les acteurs du pays sur la réalité de la crise car dit-il, quand l’école est bloquée, tout est bloqué et selon lui, les acteurs doivent se prononcer clairement sur la question. Il ajoute : « Puisque nous sommes dans un régime pré- sidentielle, la balle est dans le camp du Président Macky Sall. Il doit aller dans le sens du respect des accords signés, la question de l’alignement de l’indemnité de logement, la délivrance de tous les actes en souffrance au ministère, la formation diplômante de tous les professeurs titulaires de diplômes spéciaux, le décaissement des prêts DMC pour tous les agents qui détiennent déjà des conventions, la livraison de toutes les parcelles promises, le paiement de tous les rappels (intégration, validation, avancement). Si le président de la République veut sauver l’école sénégalaise, il peut le faire aujourd’hui même en respectant les engagements et en matérialisant l’alignement de l’indemnité de logement ». Sur la question de l’alignement de l’indemnité de logement, il affirme que le manque de ressources financières n’est plus un alibi acceptable, car le gouvernement a débloqué ostentatoirement un montant de 2 millions de dollars lors du sommet de Dakar pour le financement du fond de l’éducation. De l’avis d’Abdoulaye Ndoye, ce qui s’est récemment passé au Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Hann Bel Air a donné raison aux enseignants. Selon lui, certains ont voulu maquiller la réalité de l’école, mais un enfant a rétabli la vérité des faits. « C’est l’image du Sénégal qui est écornée, ternie et il faut que la lumière soit faite sur cette question. Des élèves-maîtres ont été sanctionnés quand il y a une fraude, des enseignants ont également été sanctionnés avec la fuite au Baccalauréat et de la même manière, ceux qui ont Sali l’image de notre système éducatif doivent subir le même sort. D’ailleurs ils devaient avoir l’honnêteté et la dignité de rendre le tablier », exige-t-il. Selon Abdoulaye Ndoye la lutte continue et après Thiès ce sera Dakar, puis les autres régions. Bien encadrée par la police, la marche nationale des syndicats d’enseignants à Thiès est partie de l’inspection d’Académie pour aboutir à la place Mamadou Dia, en passant par l’hôtel de ville, l’avenue Léopold Sédar Senghor, la place Sousse, la Gouvernance, la Préfecture. Arborant des brassards rouges et brandissant des pancartes avec des slogans appelant le gouvernement au respect des accords signés en 2014, les enseignants de l’élémentaire, du moyen-secondaire, ont dénoncé tout au long de leur procession : « Le dilatoire du gouvernement par rapport à l’application des points d’accord ». Mais selon Amadou Bâ du SELS, les enseignants sont déterminés à aller jusqu’au bout, pour arracher le respect de tous les accords et à l’en croire, il faut que l’Etat respecte sa parole en payant ses dettes au lieu de tergiverser et dépenser l’argent dans d’autres secteurs.

 

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