A la UneActualitéEducationSociété

Mendicité ou soif du gain facile ?

A propos de la mendicité qui a fait l’objet d’un reportage au Sénégal par ITV, il faut souligner que la situation est beaucoup plus complexe qu’elle ne paraît. Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, les destinations privilégiées étaient l’Arabie Saoudite, l’Algérie, la Libye, le Bénin, la Côte d’ivoire. C’est en raison des difficultés rencontrées dans ces pays ou pour y accéder qu’ils ont commencé à prospecter le Sénégal et ce, depuis quelques mois. Loin de la mendicité classique, qui du reste, condamnée par l’Islam, ce phénomène est, en réalité, un véritable business qui dégrade l’image de ceux qui s’y adonnent et celle de l’Etat.

Ces supposés mendiants qui prétendent avoir fui la pauvreté et la misère ne sont, en vérité, ni pauvres ni misérables. Il suffit, juste, de prendre en compte ce qu’ils déboursent pour faire le trajet. Mieux, ils viennent des zones paisibles et propices tant à l’agriculture qu’à l’élevage ; des zones qui enregistrent rarement des déficits agricoles. Beaucoup d’entre eux ont des troupeaux et autres biens matériels de grande valeur au pays. Ils ne sont qu’à la recherche du gain facile mais en exploitant malheureusement des pauvres enfants innocents.

Pourtant, il y a bien d’autres nigériens mais qui travaillent dur dans tous les secteurs de la vie socio-économique pour gagner dignement leur vie. Dans la plupart des cas, ces compatriotes louent, en réalité, les enfants qu’ils exposent dans les rues. L’on peut voir une dame avec 4 à 5 gosses de même âge ou de même taille qu’elle présente comme étant ses enfants ou encore une autre ayant manifestement atteint la ménopause mais qui se promène avec des petits enfants qu’elle présente comme étant les siens.

Au retour, la moisson est partagée avec les parents de ces enfants selon la clé de répartition soigneusement définie au moment du départ. Ainsi, le phénomène décrit dans le reportage donnant ainsi l’impression au monde que la mendicité serait une caractéristique congénitale du nigérien et que le Niger serait un pays de grande misère et pauvreté mérite un traitement approprié. Il s’agit d’un problème socio culturel qu’il convient de traiter à la source à commencer par leur rapatriement pur et simple. Il faudrait renforcer la sensibilisation à tous les niveaux pour freiner ces mauvaises pratiques qui ne riment ni avec les valeurs nigériennes encore moins notre religion.

Dr. Adamou ISSOUFOU FSJP/UCAD