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France : L’Assemblée nationale adopte une résolution dénonçant le «génocide» des Ouïghours par la Chine

DIPLOMATIE : L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 20 janvier une résolution dénonçant le « génocide » des Ouïghours par la Chine, et demandant au gouvernement d’en faire de même. Cette résolution intervient à quelques jours de l’ouverture des JO d’hiver de Pékin.

Le texte, sans portée contraignante, défendu à la tribune par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure dans le cadre d’une journée réservée au groupe socialiste, a reçu le soutien des députés du parti présidentiel LREM

La résolution No 47/60 a été adoptée à la quasi-unanimité : 169 votes pour, un contre et cinq abstentions. La proposition stipule que l’Assemblée « reconnaît officiellement les violences perpétrées par les autorités de la République populaire de Chine à l’encontre des Ouïghours comme constitutives de crimes contre l’humanité et d’un génocide », et « Ne cédons pas aux intimidations, le génocide Ouïghour est aussi incontestable qu’insoutenable », a martelé Alain David du groupe socialiste, à l’initiative de ce vote.

« Mes chers collègues, je vous demande solennellement de vous retourner et d’observer ces rescapés en tribune, a-t-il repris. Remercions ces témoins courageux. Ils sont nos frères, elles sont nos soeurs. Respectons leurs larmes et leurs souffrances, et faisons le choix de la France des Lumières, le choix de la France résistante, le choix de la liberté, le choix de l’égalité et de la fraternité. Et que cessent les violences que subissent le peuple ouïghour. Bien sûr, nous voteront unaniment cette résolution. »

Invitation au gouvernement français

 Elle « invite le gouvernement français » à faire de même et à adopter « les mesures nécessaires auprès de la communauté internationale et dans sa politique étrangère à l’égard de la République populaire de Chine » pour faire cesser cette situation.

 Au nom du gouvernement, le ministre chargé du Commerce extérieur Franck Riester a évoqué des « violences sytématiques » et des « témoignages accablants », mais fait valoir que la qualification formelle de génocide relevait d’instances internationales, pas du gouvernement.

 Il a assuré que le sort de cette communauté était ‘évoqué au plus haut niveau’ lors des entretiens avec les officiels chinois, et rappelé qu’elle avait été évoquée la veille dans l’intervention du président Emmanuel Macron devant le Parlement européen.

Un message symbolique

Le message envoyé depuis le Palais Bourbon est en effet d’abord politique et symbolique : les députés français rejoignent aujourd’hui les sept autres pays qui ont déjà dénoncé les crimes commis par la Chine dans sa région du Xinjian, les internements massifs, les stérilisations forcées ou encore la destruction des sites culturels et religieux.

A deux semaines des Jeux Olympiques, ce vote ne manquera pas de déclencher la colère de la Chine. Pékin parle systématiquement d’accusations « fantaisistes ».

Toutinfo.net (avec RFI)