OUVERTURE DU PROCES KHALIFA SALL ET CIE:Un dossier aux rebondissements spectaculaires
Plus que quelques heures, avant queKhalifa sall et ses 5 co-prévenus, poursuivis pour détournement présumé d’1,8 milliard de fcfa ne soient devant la barre pour la troisième fois. serait-ce la bonne ? en tout cas, le dernier tournant du dossier de la Caisse d’avance de la mairie de dakar, depuis qu’il a été programmé devant le tribunal régional hors classe de dakar, le 14 décembre 2017, est parsemé de rebondissements.
Jusqu’au dernier jour qui précède l’audience, l’affaire Khalifa Sall et Cie, poursuivis pour détournement présumé d’1,8 milliard de Fcfa connaît des rebondissements de taille. Le dernier, est la constitution de partie civile, pour le moins tardive de la mairie de Dakar, sans doute pour contrecarrer l’Etat du Sénégal. En effet, la municipalité a commis quatre conseils pour défendre ses inté- rêts, à savoir Mes Ousseynou Gaye, Jean Sylva, Ibrahima Diaw et El Hadji Diouf. A noter que pour ce dernier, lors de la dernière audience du 3 janvier, le Président Malick Lamotte avait annoncé que la constitution de l’ancien « député du peuple » a été rejetée par l’ordre des avocats à qui le dossier a été soumis. Mais, Me Diouf qui a plus d’un tour dans son sac, s’est trouvé une autre entrée dans cette procédure…
La defense qui ne dispose pas du dossier en entier a saisi lamotte, Hier
Autre élément nouveau, la défense a saisi hier, le Président Lamotte pour souligner qu’une partie du dossier n’est toujours pas dans les clés Usb qui leur ont été distribuées. Il s’y ajoute que certains documents ne s’ouvrent même pas, soufflent des sources. Autre fait marquant depuis que le dossier est devant la barre, le Président de la deuxième chambre, le juge Magatte Diop, ancien Président de l’Union des Magistrats Sénégalais (Ums) a présidée la première audience. Il a renvoyé pour permettre de disposer d’une salle plus adéquate (la 4 au lieu de la 3) et donner le temps aux parties de mieux s’imprégner du dossier. Son « chef » Malick Lamotte a pris l’affaire en main le 3 janvier, et avait à sa droite le Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye. A la seconde audience, le 3 janvier 2017, la défense, pour donner « la preuve de l’existence de fonds politiques au Sénégal en général et à la mairie de Dakar en particulier », a cité la veille, des « autorités politiques qui gèrent actuellement ou qui ont eu à gérer des fonds politiques ». Il s’agit de Moustapha Niasse, d’Aminata Tall, d’Ousmane Tanor Dieng, de Pape Diop, de Mamadou Lamine Loum, d’Idrissa Seck, d’Abdoul Mbaye, d’Abib Sy, de Mamadou Diop, de Lamine Diack, d’Amadou Ba et de Birima Mangara.
Le deuxième renvoi avait trois motifs
Dans la liste dressée par Me François Sarr et Cie, il y a 62 personnes vivant à Tivaouane, Paris, Grand-Yoff, Grand Médine, Derklé, Scat Urbam, Médina, Ouest-Foire, Camberène, Rebeuss, Liberté 6 Extension, Patte d’Oie, Felix Faure, etc, qui ont été cités comme témoins. Ce qui fait en tout 74 témoins. A part ce point, la défense a aussi souligné que certains avocats n’ont pas reçu d’avis d’audience, non plus, l’intégralité du dossier. Autre fait marquant, le 5 février 2018, la défense du maire de Dakar a déposé trois requêtes : une de fond, une autre accélérée et une troisième en référé devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). L’audience étant fixée au 30 janvier, la défense ne cracherait pas sur un troisième renvoi pour lui permettre d’être d’attaque pour Abuja. Mais un avocat de l’Etat du Sénégal joint au télé- phone ne l’entend pas de cette oreille : « Le Tribunal a été clair sur ce chapitre. C’est un renvoi ferme, pour être retenu. A lire leur requête, on voit que l’autre côté est dépassé. Elle pose des questions sur des points qui ont déjà été réglés par nos juridictions internes. Je ne vois pas l’intérêt. Avant de parler de procès équitable, il faut aller au procès. Tous ses droits ont été préservés. De toutes les façons, nous sommes prêts et le Tribunal a été clair sur ce point ».
Me el HadJi diouf sort et entre
Dernier événement nouveau, la mairie de Dakar qui a fini par se constituer partie civile, a commis quatre conseils qui sont : Mes Jean Sylva, Ousseynou Guèye, Ibrahima Diaw et El Hadji Moustapha Diouf. La constitution de ce dernier a été récusé par l’Agent judiciaire de l’Etat dès le premier jour, du fait qu’étant de la dernière législature, il ne pouvait plaider contre l’Etat du Sénégal avant un certain délai. La question a finalement été réglée par l’ordre des avocats qui a donné gain de cause à l’Etat. A noter qu’au premier jour de l’audience, il a eu une passe d’armes entre le tonitruant avocat et le Procureur Aly Ciré Ndiaye. Avec Serigne Bassirou Guèye à sa place, ça promet ce matin, même si l’essentiel de l’audience d’aujourd’hui, si elle est retenue, sera probablement consacrée à des exceptions qui seront soulevées par la défense !
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