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ABDOULAYE DAOUDA DIALLO : ‘’La totalité des revenus tirés des hydrocarbures sera intégralement budgétisée’’

Le ministre des Finances et du Budget a rassuré hier de la volonté de l’Etat, de budgétiser la totalité des revenus tirés des hydrocarbures.

‘’La totalité des revenus tirés des hydrocarbures sera intégralement budgétisée. Toutes les recettes seront enregistrées dans le budget de l’Etat’’, a déclaré hier, le ministre des Finances et du Budget. Abdoulaye Daouda Diallo soutient que la loi sur la répartition des recettes tirées de hydrocarbures prévoit la création d’un fonds intergénérationnel et d’un fonds de stabilisation. Ce fonds, note-t-il comprendra un maximum de 90 % destiné au budget annuel et un minimum de 10 % destiné au fonds intergénérationnel.

Le projet de loi sur la répartition des ressources tirées des hydrocarbures comprend en effet 23 articles réparties dans 5 parties. Il est articulé autour de 4 principes fondamentaux. Tout d’abord, le projet interdit toute cession anticipée des ressources d’hydrocarbures. Il exclut aussi toute hypothèque sur ces ressources sans dérogation aucune et exige la budgétisation intégrale des revenus tirés de l’exploitation des hydrocarbures.

L’exploitation prochaine du gaz et du pétrole fera atteindre à notre pays un taux de croissance supérieur à 10% qui sera exactement de 13% dès 2023, avec la production du projet de Sangomar. Il est attendu des premiers barils de pétrole et de mètres cubes de gaz naturel prévu en 2023, des recettes prévisionnelles de 700 milliards de francs CFA par an, pendant 30 ans, soit 21 000 milliards de francs CFA attendus par l’Etat du Sénégal. Suffisant pour que les différentes couchent de la société qui ont pris part au Conseil présidentiel d’hier, de réclamer une gestion équitable des ressources tirées de l’exploitation des hydrocarbures. Pour le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), il faut d’ores et déjà réfléchir sur une bonne articulation autour de la question de la fiscalité et de la régulation du secteur des hydrocarbures. ‘’Il est clair que les hydrocarbures ont besoin d’une régulation. Il est tout aussi clair que la fiscalité constitue un instrument de régulation’’, souligne le Pr Ahmadou Aly Mbaye. Selon lui, l’expérience a montré que les pays qui ont réalisé des progrès dans ces différents domaines, ont pu conjurer la malédiction des ressources naturelles, mais également se placer sur le chantier de la croissance et du développement durable. Il insiste de ce fait, sur la nécessité d’investir sur l’éducation et la formation et sur le capital humain.

De son côté, le Président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) invite les organisations patronales à l’unité. Selon Adama Lam, un patronat uni peut contribuer efficacement à la gestion des recettes tirées des hydrocarbures.  Beaucoup d’autres organisations ont aussi plaidé que pour les recettes tirées de ces ressources soient profitables aux populations. Se réjouissant de l’invitation des autorités sénégalaises à cette réflexion, l’ambassadrice de l’UE au Sénégal, Irène Mingasson a, au nom des partenaires financiers, invité l’Etat à créer les conditions de transparence et de recevabilité citoyenne, la transformation structurelle de l’économie et le renforcement du capital avec les recettes. ‘’Avec les importantes ressources découvertes sur son sol, le Sénégal est à la croisée des chemins. Une bonne gestion des ressources demande d’abord des institutions fortes’’, a expliqué Irène Mingasson. 

L’info