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VIOLENCES POLITIQUES A ZIGUINCHOR : Pastef mouille Doudou Kâ

Hier, le pire a été évité à Ziguinchor, entre les partisans d’Ousmane Sonko et ceux de Doudou Kâ. Les partisans du Directeur général de l’Aibd ayant été accusé d’avoir attaqué le leader de Pastef et les siens, alors qu’ils étaient en réunion avec la section locale de l’Unacois. Réagissant aux évènements, Raphaël Bassène, responsable de Pastef souligne que les assaillants se sont réclamés ouvertement de Doudou Ka, les sommant, par des jets de pierres et des insultes, de quitter leur fief. Taclant Doudou Ka, Bassène soutient que même si pour le moment, ils ne peuvent pas se prononcer sur les suites à donner à cette affaire, ce qui est sûr, c’est qu’ils ont compris le message qui leur a été envoyé hier et qu’ils ne tendront plus de rencontre sans se préparer en conséquence. 

Faut-il craindre pour la montée de la violence lors des élections locales du 23 janvier 2022 ? Tout porte à le croire. En effet, le sang a coulé hier à Ziguinchor lors d’une rencontre entre Ousmane Sonko et ses militants, au niveau de leur siège. Mais en pleine rencontre, les lieux ont été envahis par une horde de personnes dont des gros bras, qui seraient du camp de Doudou Ka. ‘’Doudou Ka et ses nervis attaquent Ousmane Sonko et ses partisans en pleine réunion ! Bilan provisoire : ils ont poignardé un responsable de Pastef, blessé un autre à la tête et fracturé le bras d’une 3e victime’’, ont posté les camarades de Sonko sur la page de Jotna media. 

Trois blessés du côté de Pastef entendus par la gendarmerie

Des accusations confirmées par un des responsables locaux de Pastef que nous avons joint. ‘’C’est le Pastef qui était allé rendre visite à l’Unacois dans leur siège, et pendant qu’ils étaient en entretien, des individus mal intentionnés sont venus se masser au rez-de-chaussée de l’immeuble et ont commencé à jeter des pierres et à proférer des injures à l’endroit de Sonko et à dire : ici c’est le domaine de Doudou ka. Et que Sonko est prié de quitter les lieux le plus rapidement possible, toujours en jetant des pierres’’, explique d’emblée Raphaël Bassène.  Et le responsable de Pastef d’ajouter que sur ces faits, les jeunes proches de Sonko ont été avertis et sont venus le défendre. ‘’Ils sont venus en un temps record, le temps que la sécurité de Sonko descende. L’affrontement a eu lieu au même moment. Ils n’étaient pas armés, alors que les assaillants avaient des armes blanches. Ils ont blessé trois jeunes. Ils ont beaucoup saigné. Les radios vont nous dire s’il n’y a rien de cassé’’. Sur leur réaction suite à ces violences, il souligne : ‘’Le président était là ; il n’a pas communiqué. Il a déploré la situation. La gendarmerie était là ? ils ont pu interroger les blessés. Pour le moment, on ne sait pas ce qu’on va faire, parce que cela demande une rencontre collective pour apprécier et voir. Ce n’est pas à chaud et individuellement qu’on va prendre une décision’’, confie-t-il. 

‘’On va se préparer, parce que ce qui s’est passé est un avertissement. Et on a compris le message’’

Mais ce qui est sûr, les patriotes de Ziguinchor ne comptent plus se laisser surprendre de la sorte. ‘’On ne sait pas ce qui va se passer plus tard, mais ce qui est sûr, on ne tiendra plus une rencontre sans se préparer. On va se préparer, parce que ce qui s’est passé est un avertissement. On nous a averti ; et on a compris le message’’, avertit Bassène. Non sans souligner que la violence perpétrée hier est une première à Ziguinchor. ‘’Cela n’a jamais eu lieu à Ziguinchor. C’est la première fois. Robert est passé, tous les maires sont passés, ont fait leurs temps et sont partis. Mais ce qu’on a vu hier, cela ne s’est jamais passé ici’’, regrette le responsable de Pastef. 

‘’Doudou Ka ne veut pas perdre. Il va créer toutes les situations pour éviter de perdre. Mais il perd son temps’’

Dès lors, il invite le responsable apériste indexé, à demander pardon pour ce qui s’est passé. ‘’Dans tous les cas, si Doudou Ka est responsable, il ferait mieux de s’excuser. Il doit prendre publiquement la parole pour déplorer cette situation, parce que ça ne devrait pas se passer comme ça. Les jeunes qui nous ont attaqués ont été clairs. Ils ont dit clairement : ‘’fi Doudou ka moko mom (Ici c’est le fief de Doudou Ka)’’.  Donc cela signifie : ‘’cassez-vous ! Barrez-vous…’’, explique-t-il. Et de noter que ce qui s’est passé traduit une panique et une fuite en avant de leur adversaire, sachant qu’il sera battu à plate couture aux locales.  ‘’La provocation, c’est l’arme des faibles. C’est parce qu’on est en position de force qu’on est attaqué. Tout le monde sait que celui qui est le plus représentatif ici, c’est Sonko. Et Doudou Ka ne veut pas perdre. Il va créer toutes les situations pour éviter de perdre. Il va créer un chaos pour ne pas que les élections aient lieu. Mais il perd son temps. Il dit que Boucotte c’est son titre foncier, mais ce n’est pas fondé. Sinon, ils n’auraient pas besoin de lancer des cailloux, d’insulter les gens et de les attaquer’’, persifle-t-il.

Dans la capitale méridionale du pays depuis avant-hier, Ousmane Sonko s’est rendue à Ziguinchor dans le cadre d’une tournée politique de massification de son parti et de remobilisation de ses bases à moins de quatre mois des prochaines élections municipales et départementales. Ousmane Sonko à qui on prête les ambitions de vouloir briguer la mairie de Ziguinchor a été accueilli en héros, par une foule monstre, au rythme du Diambadong.

L’info