INSTALLATION ILLEGALES DE GAMBIENS : Les populations de Médina-Mary accablent les autorités locales et réclament une enquête
Les populations de Médina-Mary s’insurgent contre l’installation illégale de Gambiens dans leur localité et pire, l’enterrement, samedi, d’un de leurs ressortissants dont la dépouille est venue de Serrekunda. Cela, en faisant fi des injonctions de la police des frontières et en parfaite violation des lois et règlement en vigueur au Sénégal. Un cocktail de frustrations qui, si on n’y prend garde, risque de détonner au grand jour.
C’est la colère à Médina-Mary. Dans cette localité située en haute Casamance dans le département de Vélingara (région de Kolda), une communauté gambienne s’y est venue s’installer sans aucune autorisation administrative. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est l’inhumation aux forceps, samedi, d’un Gambien dont la dépouille est venue de Serrekunda. Dénonçant l’humiliation de la police des frontières par les mêmes Gambiens qui ont ignoré leurs directives et la loi sénégalaise, les populations qui trouvent suspecte l’attitude des autorités locales, injoignables pendant que se passaient les évènements, réclament une enquête et des sanctions. ‘’Hier, samedi 2 octobre 2021, des Gambiens occupant illégalement un bâtiment d’un étage à la frontière, en territoire sénégalais, ont humilié le Sénégal tout entier, à travers sa Police, en enterrant sur les lieux, sans aucune autorisation légale, un des leurs, avec ce mépris ‘’que cela plaise ou non au Sénégal’’. Le corps de leur parent qui est décédé à Serrekunda, donc dans leur pays, a été acheminé sur les lieux, après avoir traversé toute la Gambie, et franchi la frontière du Sénégal’’, lit-on dans un communiqué transmis à l’Info hier, et cosigné par l’Association internationale pour Médina-Mary (AIMM) et les populations de la zone. D’ores et déjà en ordre de bataille pour empêcher toute occupation illégale de leur terroir, elles prennent à témoin l’opinion nationale, le Gouvernement, les partis politiques, les organisations de la société civile, et les médias. Très remontées, les populations de la localité sont surtout scandalisées par le mépris des mis en cause à l’endroit de la police sénégalaise. ‘’Informés de l’intention des Gambiens, des éléments du poste de Police de l’air et des frontières (PAF) de Médina-Mary s’étaient rendus sur les lieux pour leur signifier que l’inhumation sur le site, en terre sénégalaise, ne pourrait se faire que sur présentation de documents officiels (autorisation d’inhumation, certificat de décès, certificat du genre, etc..) délivrés par les autorités du Sénégal. En réponse, les Gambiens ont dit aux policiers : ‘’autorisation ou pas, le corps sera enterré ici quand il arrivera’’. Joignant l’acte à la parole, vers 14h00, ils ont enterré le corps comme ils l’ont dit, défiant ainsi, encore une fois, tout un pays et son Etat’’.
‘’Le préfet du département de Vélingara et le sous-préfet de Saré Colly Salé étaient injoignables… comme s’ils étaient au courant et ont préféré laisser faire’’
En colère contre ces voisins indélicats, les populations le sont encore plus contre les autorités locales, injoignables pendant que ces évènements se passaient. C’est à la limite si elles ne les accusent pas de complicité. ‘’Jusqu’en fin de matinée, le préfet du département de Vélingara et le sous-préfet de l’arrondissement de Saré Colly Salé étaient injoignables. L’un n’a pas répondu au message d’alerte, et l’autre, non plus, aux appels téléphoniques, comme s’ils étaient au courant et ont préféré laisser faire’’, dénoncent les populations. Selon elles, il a fallu l’insistance du chef de village de Média-Mary, dans l’après-midi pour que le sous-préfet veuille enfin faire signe de vie. Et en ce moment, regrettent les populations, ‘’il était déjà trop tard, puisque les Gambiens avaient déjà enterré leur mort comme ils l’avaient promis’’. ‘’Ce n’est que plus tard, que la Gendarmerie s’y est rendue, juste pour une audition des Gambiens, alors que les autorités sénégalaises avaient toute l’attitude et tout le temps d’empêcher les faits’’, fustigent les populations de Médina-Mary.
‘’Des élus de la commune de Kandia, font du foncier avec les Gambiens, leur business…’’
Et comme si cela ne suffisait pas, les populations rappellent que le maire de Kandia est venu même sur les lieux où sont installés les Gambiens, en terre sénégalaise, le samedi 4 septembre, ‘’pour leur proposer un site de 500 m2 à usage de cimetière, sans suivre la procédure normale’’. Dès lors, elles appellent les leaders politiques, organisations de la société civile, leaders d’opinion, les médias, à les appuyer dans la ‘’lutte contre les lobbies de tous poils du département de Vélingara dont des élus de la commune de Kandia, qui font du foncier avec les Gambiens, leur business, notamment à l’approche des élections locales de janvier 2022’’. S’interrogeant sur les raisons du manque de réactivité de l’administration territoriale de Vélingara (préfet du département et sous-préfet de Saré Colly Salé), les populations réclament une enquête sur leur attitude suspecte et des sanctions administratives à leur encontre, dans l’hypothèse où leurs responsabilités seraient établies dans la faillite de la gestion de cette situation humiliante pour le Sénégal et pour ses conséquences futures.
«Une enquête sur l’attitude suspecte des autorités locales et des sanctions administratives… » réclamées
Poursuivant, les populations qui dénoncent l’occupation d’un seul centimètre-carré du territoire nationale, par des Gambiens installés illégalement en terre sénégalaise, réclament des explications sur la construction d’un bâtiment à usage d’habitation dans un endroit isolé de toute localité sénégalaise, et son occupation par une famille gambienne, en dehors de toute autorisation officielle ; la destruction du bâtiment, l’exhumation des corps enterrés sur les lieux et leur transfert dans leur village, en Gambie, le Sénégal n’étant pas un dépôt de morts pour les Gambiens. Pour régler définitivement les problèmes du genre qui risquent de se multiplier, l’Aimm et les habitants réclament à nouveau, l’implantation d’un arrondissement dans la zone frontalière avec la Gambie. Car pour elles, celui de Saré Colly Salé ne répond plus aux normes. Et elles ne manquent pas de dénoncer l’attitude du sous-préfet de Sarré Colly, qui, selon elles, a ‘’bloqué depuis des semaines’’, le dossier de création d’une commune à Médina-Mary.
L’info