HAUSSE GENERALISEE DES PRIX : Le gouvernement consent à baisser certaines taxes
Au sortir du très attendu Conseil national de la consommation tenu hier au CICES de Dakar, le ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta a annoncé la suspension ou la baisse de certaines taxes pour atténuer l’inflation sur les prix des denrées de consommation courante. Ainsi, la taxe d’ajustement à l’importation va passer de 10% à 5%, la TVA sur le riz va demeurer à zéro.
Le Conseil national de la consommation s’est tenu hier aux allures d’une séance d’exorcisme pour trouver les voies et moyens d’arrêter l’inflation sur les prix des denrées de première nécessité. D’ores et déjà, l’Etat qui prend à bras le corps le problème, a des débuts de solution. Hier, le ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta a annoncé, au sortir de ce conclave, la réduction de la taxe d’ajustement à l’importation qui va désormais passer de 10% à 5% sur les huiles brutes importées. La TVA sera maintenue à 0% sur le riz. Le droit de douane sur le blé et la TVA sur la farine de blé sera maintenu à 0%. Aminata Assomme Diatta a également informé les acteurs de sa décision d’administrer les prix des bidons de 20 litres d’huile, de la mise en œuvre des mesures rendant obligatoires la déclaration de stocks, l’homologation des prix des matériaux de constructions. A cela, s’ajoute la suspension de la Taxe conjoncturelle (TCI) sur le sucre raffiné importé pour atténuer la hausse des prix du 30 aout au 15 octobre 2021, décidée, lundi 30 aout 2021 par le ministre du Budget et des finances, Abdoulaye Daouda Diallo.
Le ministre du Commerceet des PME s’est dit persuadée que ces mesures vont largement atténuer les prix des denrées des grande consommation et garantir le pouvoir d’achat des ménages. C’est la raison pour laquelle, Aminata Assome Diatta appelle les acteurs à une forte mobilisation autour de l’État pour l’apaisement du climat social. Elle demande aussi la poursuite des travaux en vue de l’examen des prix des autres produits, notamment la viande et tout autre produit jugé nécessaire par les acteurs.
La covid, à l’origine de la hausse
Cependant, le ministre du Commerce a justifié cette hausse des prix des denrées de première nécessité par la pandémie de la covid-19 qui continue de perturber les chaines logistiques mondiales et l’approvisionnement correct des marchés. ‘’Cela a pour conséquence, le renchérissement continue des prix des denrées de premières nécessités’’, dit-elle.
Pour sa part, le directeur du Commerce intérieur Omar Diallo explique la hausse généralisée des prix par la pénurie de bateaux et de conteneurs dans les pays importateurs. ‘’C’est le manque de bateaux et de conteneurs qui a impacté sur les prix des denrées de premières nécessités’’, assure-t-il.
Abordant la question du sucre, Aminata Assome Diatta a ouvertement défendu la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS). Pour elle, il est normal que cette compagnie détienne le monopole de la filière du fait de ses nombreuses charges. ‘’On ne peut pas libéraliser le marché au détriment de notre entreprise’’, rétorque-t-elle. Néanmoins, de l’avis du directeur du Commerce intérieur, quiconque désire créer une industrie sucrière pour concurrencer la CSS est le bienvenu, pourvu qu’il remplisse les conditions requises. ‘’Pour créer une usine de sucre, ce n’est pas 5 à 10 milliards de FCFA, mais plutôt de 100 à 200 milliards de FCFA’’, a fait savoir Omar Diallo.