DEPOT TOUS AZIMUTS DE PREAVIS DE GREVE TOUS AZIMUTS : Les syndicats déterrent la hache de guerre
Les prémices d’une année scolaire mouvementée se dessinent avec le dépôt tous azimuts de préavis de grève par divers syndicats d’enseignants.
On est bien loin du « ubi tey diang tey » (ouvrir et démarrer les cours). L’heure est au dépôt de préavis de grève, au débrayage et à la grève totale dans l’enseignement public. Du primaire à l’université, en passant par le moyen secondaire, on ne compte plus le nombre d’heures et de jours de cours de perdus. C’est dire donc, que cela n’augure pas d’une année scolaire paisible. En effet, tous les signes d’une année scolaire mouvementée sont réunis. Les syndicats d’enseignants de l’élémentaire au supérieur ont décidé de déterrer la hache de guerre pour contraindre le gouvernement à respecter les accords. Pratiquement tous leurs préavis de grève sont arrivés à expiration. Le Saems va rejoindre dès la semaine prochaine le Cusems dans la lutte. Le Sels et le Grand cadre se préparent à entrer dans la danse. Le Saems n’exclut pas de boycotter les rencontres avec le ministre Serigne Mbaye Thiam. C’est donc parti pour une année scolaire et universitaire mouvementée. L’ensemble des syndicats d’enseignants est sur le pied de guerre pour réclamer d’une manière générale le respect des accords de 2014. Des syndicats comme le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems) ont ouvert les hostilités avec un débrayage le mercredi et une grève totale le jeudi. La lutte va s’intensifier la semaine prochaine parce que tous les états-majors des syndicats ont fini de concocter leurs plans d’actions qu’ils vont dérouler. D’autant que leurs différents préavis de grève déposés sur la table des ministres du Travail, de la Fonction publique et de l’Education nationale sont arrivés à expiration. Désormais, ils sont en droit de déclencher leurs mouvements d’humeur pour réclamer la satisfaction de leurs doléances qui sont pour l’essentiel les points qui avaient fait l’objet d’un accord en 2014. A ce rythme, l’école sénégalaise va renouer avec les sempiternelles grèves des années passées et cela du primaire à l’université. Selon les syndicalistes le gouvernement fait le mort depuis le dépôt des préavis de grève. Raison pour laquelle, les secrétaires généraux des syndicats multiplient les rencontres pour harmoniser leurs positions afin de combattre dans une dynamique unitaire. LE SAEmS EN débrAYAGE LE 16 jANvIEr Et GrèvE tOtALE LE 17 jANvIEr En tout cas, le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saems) et le Cusems vont bientôt paralyser les lycées et collèges du Sénégal si le gouvernement ne réagit pas à temps. Ils ont décidé de fédérer leurs forces. D’ailleurs, le Saems va rejoindre le Cusems dans le combat dès la semaine prochaine. «Nous n’avons pas le choix. La lutte s’impose pour revaloriser la fonction enseignante et sauver l’école sénégalaise. Nous souhaitons porter ce combat avec tous ceux qui partagent notre vision et notre champ syndical. Aujourd’hui, que notre préavis expire nous allons à partir du 16 janvier 2018, entamer la lutte avec un débrayage le mardi 16 janvier à partir de 9 heures, suivi d’une Assemblée générale et une grève totale le mercredi 17 janvier», a soutenu le secré- taire général du Saems, Saourou Sène. Parallèlement aux grèves, le syndicat va initier des rencontres avec les associations de parents d’élèves, la Société civile mais aussi et surtout les syndicats qui peuvent partager un cadre de lutte avec le Saems pour les sensibiliser. «Dans les perspectives immédiates et par rapport aux déplacements du Bac qui restent impayés par endroit nous en faisons un préalable national avant toute rencontre avec le gouvernement. Dans la même dynamique, nous n’excluons pas le boycott des rencontres mensuelles avec le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam s’il ne s’agit que de nous rencontrer pour dire la même chose», prévient Souarou Sène qui est convaincu que «seule la lutte libère». LE cuSEmS pOurSuIt SA GrèvE LA SEmAINE prOcHAINE Le Cusems qui était en grève, hier, va poursuivre la lutte, la semaine prochaine selon le chargé des revendications, Aliou Guingue. «La semaine prochaine, nous allons aussi dérouler notre plan d’actions, mais nous communiquerons prochainement la forme et les procédures de lutte. En outre, nous allons rencontrer les parents d’élèves pour leur dire que l’école sénégalaise n’appartient pas aux enseignants et au pouvoir. Donc, ils ne doivent pas rester en spectateur, sinon ce sont leurs fils qui vont partir de ce bras de fer», a confié M. Guingue. Le Cusems est dans le même sillage que le Saems. Le syndicat a entamé des consultations avec d’autres syndicats. C’est dire que le système éducatif va connaître donc de sérieuses perturbations à partir de la semaine prochaine. LE SELS dONNE uN déLAI d’uNE SEmAINE Au GOuvErNEmENt Si le moyen secondaire commence à être secoué par les mouvements d’humeur, l’élémentaire ne va pas tarder à entrer dans la danse. Le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), Souleymane Diallo informe que son préavis de grève a expiré depuis le 22 novembre. Le gouvernement n’a qu’un court délai pour dialoguer sinon la lutte sera enclenchée. «On attend des négociations. Si le gouvernement ne convoque pas la plénière dans les meilleurs délais, c’est-à-dire d’ici la semaine prochaine, nous allons mettre en place notre plan d’actions. Nous allons nous concerter avec le Sels/Authentique pour engager ensemble le combat», alerte M. Diallo. Le Grand cadre est aussi dans une posture de rejoindre ses camarades syndicalistes dans la lutte. «Notre préavis a expiré depuis le 24 décembre. Nous avons fait le tour du pays et la tendance est la même. On nous demande de dérouler notre plan d’actions», soutient Oumar Wally Zoumarou qui fera face à la presse aujourd’hui. L’enseignement supérieur ne sera pas en reste. Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur est aussi déterminé que les syndicats du moyen et du secondaire pour la satisfaction de leurs doléances. Le secrétaire général du Saes, Malick Fall annonce l’expiration de leur préavis de grève à partir du 20 janvier prochain. A partir de cette date, il faut s’attendre à des mouvements d’humeur si le gouvernement n’accède pas à leurs doléances.
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