A la Une

COVID ET ECONOMIE INFORMELLE : «Un choix difficile entre mourir de faim et attraper la Covid», selon le Pr Abou Kane

Avec plus de 90% de l’économie entre les mains des acteurs du secteur informel, la préservation des gestes barrières et la limitation des déplacement relèvent d’une aberration. Le Professeur Abou Kane, assesseur de la Faculté des sciences économiques et de gestion(FASEG) passe au crible cet état de fait. 

Les Sénégalais sont face à un dilemme ! Ils ont le choix entre se laisser mourir de faim ou se protéger de la Covid, surtout dans une économie dominée de bout en bout par l’informel. «La prédominance de l’informel dans l’économie sénégalaise fait que beaucoup d’individus n’ont presque pas le choix», estime le Professeur Abou Kane, assesseur de la Faculté des sciences économiques et de gestion(FASEG). Selon lui, «ils doivent arbitrer entre limiter les déplacements pour ne pas attraper la maladie avec comme conséquence des difficultés financières ou prendre des risques pour gagner leur vie au jour le jour tout en comptant sur la «chance», c’est-à-dire la probabilité de ne pas tomber malade en se disant que «Yalla baaxna » et du coup habiter virtuellement un quartier qui s’appelle « khaar Yalla». «C’est un choix difficile entre mourir de faim et attraper la Covid pour ne pas dire mourir de Covid. On préfère gagner immédiatement même si c’est faible et on préfère reporter les pertes même si elles sont plus importantes que ce qu’on perdrait immédiatement », poursuit le Professeur Kane dans un post sur sa page Facebook, visitée par «L’Info». D’après l’assesseur de la FASEG cette théorie de «l’utilité espérée développée »  a été développée par l’économiste, Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie 2002, tandis que les concepts de «préférence pour le présent» ou «taux d’escompte psychologique»  sont utilisés en économie par Von Neumann et Morgenstern pour comprendre la valeur qu’un individu donne au présent comparativement au futur. 

L’info