INFORMATISATION, LOGICIEL DE GESTION MUNICIPALE : Hann Bel Air, une mairie 2.0

La commune de Hann bel Air est l’une des plus vastes de Dakar et connait beaucoup de particularités, par rapport aux autres communes de la capitale. L’équipe municipale, sous la houlette du maire Babacar Mbengue, déploie d’importants efforts pour trouver des solutions aux nombreux problèmes, notamment d’assainissement, d’enclavement et de pollution. Déjà, la mairie qui s’est mise aux nouvelles technologies avec une gestion entièrement informatisée, grâce à un logiciel dédié, voit ses efforts payer par exemple dans l’éducation, la santé où d’importants investissements sont réalisés. 

Moins médiatisée que la plupart des communes de Dakar, Hann Bel Air est pourtant l’une des mairies les mieux gérées de la capitale. La preuve par les efforts de modernisation, avec l’informatisation du système de gestion. ‘’Le monde évolue, il faut évoluer avec. Tout est informatisé depuis quelques années maintenant, même les finances locales’’, souligne d’emblée Issa Guéye, Secrétaire général de la mairie depuis 12 ans. Il indique que pour assoir la modernisation et l’informatisation de la gestion municipale, la mairie a acquis un logiciel dédié, à hauteur de 13,14 millions. ‘’Ce logiciel nous a permis de moderniser beaucoup de choses, même si on avait des logiciels. Auparavant, on       avait des logiciels gratuits, mais on était toujours confronté à des problèmes de maintenance et autres’’, explique-t-il. Autant la mairie s’est mise à l’heure de l’informatique et des nouvelles technologies, autant, pour assoir sa modernisation, elle a posé d’autres actes. ‘’L’organigramme, ainsi que les moyens, ont été revus. On ne dit pas que tout est nickel à 100%, mais il y a des efforts extraordinaires qui ont été faits’’, informe le secrétaire général. Qui salue le travail en parfaite intelligence entre le maire, son conseil municipal et l’administration. D’ailleurs, note Issa Guéye, l’inspecteur du trésor qui gère les fonds a reconnu que c’est une mairie bien gérée avec une administration aux normes. 

2^ème commune la plus vaste de Dakar, avec des zones toujours très enclavées

Malgré les efforts considérables, Hann Bel Air soufre de beaucoup de maux. Le premier est lié à son étendue et aux types d’occupation. ‘’C’est la deuxième commune la plus vaste de Dakar avec 1277 Hectares. Il y a 28 quartiers, en plus, une bonne partie qui n’est pas habitée. Il s’agit de la zone industrielle et une partie du port’’, note Issa Guéye. Qui soutient que cela fait que certaines localités de la commune ont beaucoup d’externalités négatives, avec la pollution atmosphérique et sonore, avec les usines et les centaines de camions et gros porteurs qui sillonnent la commune tous les jours, en quittant le port où la zone industrielle. En plus d’être vaste, la commune connait des problèmes d’enclavement de plusieurs de ses quartiers, notamment les Maristes. Mais la situation a beaucoup évolué positivement. ‘’C’est la mairie, en rapport avec le conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUDE) et Dakar Dem Dik, que les transports en commun ont pu accéder à la commune. De par des réunions, des courriers écrits pour que cela soit possible’’, note Issa Guéye. Il relève aussi que les embouteillages dans la zone sont surtout liés aux visites techniques dont le centre dédié est en bordure de route et accueille beaucoup de voitures, obligées de rester dans les environs. Pour remédier à cela, ajoute-t-il, un nouveau plan de circulation aux maristes sera mis en place. 

Le casse-tête de l’assainissement 

L’autre casse-tête de la commune est l’assainissement. Dans toutes les communes, il y a pratiquement la même situation, mais à Hann, il y a des spécificités, à l’instar la baie de Hann. Il y avait beaucoup de zones inondables ; au niveau des villages (Yarakh, Hann…) surtout, parce qu’il n’y avait pas un système d’assainissement, chez le maire y compris. Mais aujourd’hui, il y a une nette amélioration, grâce aux efforts de la mairie, mais surtout à des projets de L’Etat. ‘’Partout maintenant, il y a de l’assainissement. Même la zone la plus inondable, le site de recasement de Monasar est habité aujourd’hui’’. Cela, grâce à la collaboration de Eiffage qui a permis la mise en place d’une grosse motopompe pour drainer l’eau qui arrive de partout. Une restructuration des villages a été faite aussi, permettant ainsi l’accès des camions pour enlever les ordures. Ce qui n’était pas possible auparavant. 

Mais le secrétaire général reconnait que plusieurs points continuent de poser des problèmes, notamment aux Maristes et particulièrement à la cité Belle vue, où les difficultés sont liées à l’occupation de la Zone de Captage, qui servait de réceptacle aux eaux de ruissellement. Une situation que la mairie gère tant bien que mal. ‘’On a des équipes dédiées à ça. Pendant l’hivernage, on a des motopompes et on déploie les moyens nécessaires pour y remédier. Quand il pleut, nous, on ne dort pas. On sillonne la commune pour voir dans quelle zone il y a de l’eau. Maintenant, si ça nous dépasse, on peut faire appel à l’Onas. C’est leur cœur de métier’’, explique M Guéye. 

Des efforts considérable dans les secteurs de la santé et de l’éducation

Dans le domaine de la santé, la commune de Hann Bel Air abrite deux centres de santé. Celui de Yarakh qui date de 1984 et celui des Maristes construit en 2015, avec des blocs opératoires et des morgues à tiroirs neuf pour les deux centres qui ne sont pas encore installés. Issa Guéye de préciser que le centre de santé des Maristes a été construit par la mairie qui paye tous les salaires et indemnités des médecins et des autres membres du personnel. 

En matière d’éducation, la municipalité s’est aussi saignée à blanc pour satisfaire la demande. Pour cette année scolaire, la mairie a offert des bourses d’études aux élèves et étudiants de la commune, à hauteur de 50 millions, contre 37 millions et 25 millions les années précédentes. En outre, la mairie alloue une subvention annuelle de 4,5 millions au collectif des directeurs d’école. Ce, pour leur permettre de former des maîtres de CM2 et de CM1. Du matériel comme des photocopieuses et du matériel informatique sont également achetés pour toutes les écoles. Et tous ces efforts ont payé. ‘’On a les meilleurs résultats dans le département de Dakar et l’arrondissement de Grand-Dakar. Plusieurs de nos écoles font 100% chaque année. Le résultat le plus faible, c’est plus de 80%. Avant, on était dernier de la classe, mais aujourd’hui on est les premiers de la classe, parce qu’on a bien travaillé’’, soutient le Secrétaire général. 

L’info