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OUSMANE SONKO : ‘’Le franc CFA/ECO n’est pas une monnaie de développement’’

Le député de Pastef a livré, via la plateforme Zoom, une communication sur le changement de nom de la monnaie CFA, en ECO. Il prône de sortir de la tutelle de la France et invite les pays de la zone franc à prendre leurs responsabilités, avec une politique monétaire autonome, flexible couplée à une gestion transparente. 

‘’Je considère que le franc CFA/ECO tel qu’il se présente, n’est pas la monnaie qu’il nous faut pour réaliser nos objectifs de développement’’, a tranché depuis Dakar, Ousmane Sonko qui s’adressait, hier, via la plateforme Zoom, aux participants au forum portant sur : « Du Fcfa à l’Eco, quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’ouest ». 

Placé sous contrôle judiciaire, le leader de Pastef s’est résolu à intervenir à distance après le refus du juge du deuxième cabinet, de le laisser effectuer le voyage au Togo.

Les États généraux de l’ECO se tiennent les 26, 27 et 28 à l’université de Lomé, au Togo, à l’initiative de Kako Nubukpo, ex-doyen de la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Université de Lomé et désormais commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), chargé du département Agriculture, ressources en eau et environnement.

Prenant le contrepied des pro-CFA comme l’ex Premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou, Ousmane Sonko est d’avis que le levier monétaire dont on est privé depuis plus de 60 ans, est important. ‘’Il nous faut une flexibilité constante et permanente pour nous permettre de s’ajuster’’, a insisté le député de Pastef, reconnaissant qu’‘’avec tout ce qui passe avec nos autorités gouvernementales, il y a de quoi nourrir des inquiétudes’’. 

‘’Nous tenons à réitérer que tous ces instruments doivent être de souveraineté. Soit on est indépendant, on marche par nous nous-mêmes, soit on n’est pas indépendant’’, a insisté le candidat arrivé troisième à la présidentielle de 2019. 

‘’Il faut un renouvellement doctrinal’’

‘’La génération d’âge que nous représentons transcende les âges et n’a pas de complexe. Il en appelle à un renouvellement doctrinal qui revisite tous les instruments de planification de développement comme la monnaie, le budget …’’, a encore déclaré Ousmane Sonko, déplorant qu’on ne parle jamais des pays qui ont leur monnaie et qui ont réussi.

Revenant sur la thématique, M. Sonko estime qu’elle est très ouverte. ‘’C’est un habillage pour faire passer l’ECO/UEMOA à la place de l’ECO/CEDEAO comme lettre à la poste’’, croit savoir Ousmane Sonko. 

D’après lui, quelle que soit l’option prise avec l’ECO, comme un simple prolongement du franc CFA ou l’ECO/CEDEAO, la nouvelle monnaie devrait être gérée par une banque centrale et arrimée à un panier de devises, pour atteindre les objectifs de développement à savoir : garantir l’intégration, réduire les coûts, favoriser les échanges et avoir un rôle moteur dans le fédéralisme budgétaire. ‘’C’est une ambition noble à laquelle nous croyons en tant que panafricaniste. Mais c’est un projet utopique. Car, le projet copie la gestation de l’Euro avec des critères de convergences difficiles à appliquer ici comme le taux d’inflation de 5 % et la réduction de la dette publique’’, a encore indiqué Ousmane Sonko.

A cela, s’ajoute un autre obstacle, à savoir le volume d’échanges de 60 % atteint par les pays de l’Euro avant l’entrée en vigueur de la monnaie commune contre 10% dans la zone CEDEAO, présentement. ‘’On ne peut pas prendre le risque de sortir du CFA pour aller dans une situation plus dramatique en dépit des critiques contre la France’’, a, cependant, mis en garde le leader de Pastef, arrivé troisième à la présidentielle de 2019. 

L’info