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NON EXÉCUTION DE PROJETS DE L’ETAT À FATICK : Les mises en garde de Mbagnick Ndiaye

En perspective des prochaines locales de janvier 2022, l’ancien ministre de la Culture, Mbagnick Ndiaye alerte son mentor, Macky Sall, sur les contrecoups que pourraient causer les chantiers non achevés dans son fief, à Fatick.

Des projets de l’Etat sont en souffrance dans la région de Fatick, notamment ceux concernant les infrastructures routières. L’alerte est de Mbagnick Ndiaye, qui dénoncent ceux qui ont fait poser la première pierre de la route Wakhal dam-Keur Martin au chef de l’Etat, alors même que le financement des travaux n’était ni acquis ni inscrit au budget. Faisant la somme de tous les manquements et engagements non tenus, il trouve qu’on a fait faire à Macky Sall des erreurs qui risquent de se retourner contre lui et son régime, au moment où ils devront encore aller vers les populations, pour les élections locales, ensuite législatives, avec en perspective la présidentielle de 2024.

A quelques encablures des élections locales et législatives, Mbagnick Ndiaye ne veut pas que le président Sall paye les pots cassés du laisser-aller dans la gestion des projets au niveau local, notamment dans la région de Fatick qu’il connait très bien. C’est pourquoi, saisissant avant-hier l’occasion de la cérémonie marquant la mise en service du système d’électrification dans sa commune, le maire de Ngayokhème, plusieurs fois ministre (ministre des sports, ministre culture, ministre de l’Intégration africaine) a mis tout sur la table, dans le but, dit-il, de sensibiliser et d’alerter le chef de l’Etat sur ce qui se passe réellement sur le terrain et qui est totalement différent de ce que lui racontent certains de ses collaborateurs. 

Le premier exemple d’incongruité qu’il a noté est le projet de la route Wakhal diam-Keur Martin, qui n’a pas avancé d’un centimètre, depuis la pose de la première pierre, en grande pompe, par le chef de l’Etat lui-même. ‘’Dès que le président a quitté les lieux, les engins sont aussi repartis. Et pourtant, on a mobilisé tout le Sine pour la pose de la première pierre, parce que cette route est une très forte doléance des populations’’, assène l’actuel président du Conseil d’administration de la Sodefitex. Il a ainsi demandé au gouverneur de la région, de rappeler dans ses différents rapports, la route Wakhaldiam-Keur martin. ‘’Si j’en parle, c’est parce que je suis le dossier. Mais ce qu’on m’en dit n’est pas rassurant. Comment peut-on dire que le marché a des imprévus, et qu’on est en train de chercher le complément pour démarrer le projet ?  Qu’est-ce qui empêche de démarrer les travaux en attendant de trouver une solution pour les imprévus ?’’, lâche-t-il. 

‘’Ce qu’on a fait faire au président de la République, ce n’est pas quelque chose de sérieux’’.

Furax, le patron de l’Apr dans le département de Fatick redoute que cette situation porte un sacré coup à la popularité du chef de l’Etat dans la zone, et à la confiance que les populations locales, qui se sentent abandonnées, ont toujours eu en lui. ‘’Cette route est véritablement une nécessité impérieuse. Ce qu’on a fait faire au président de la République en ce moment-là (pose de la première pierre), ce n’est pas quelque chose de sérieux. On ne peut pas trainer un président de la République pour lui faire faire une pose de première pierre, alors qu’il n’y a pas de budget, il n’y a pas d’inscription pour les travaux’’, remâche-t-il. Ne décolérant pas, Mabgnick Ndiaye qui pense déjà à la réaction des populations quand ils se présenteront à elles pendant les élections locales et législatives, où même présidentielle, d’en remettre une couche : ‘’ça me fait mal, profondément mal. S’ils ne peuvent pas réaliser la route, qu’ils n’entrainent pas le Président dans des erreurs.  Et c’est une erreur fondamentale. Comment le Président va régler aujourd’hui la question ? Or on va vers des élections locales, législatives… Et je sais que d’ici là, il n’y aura pas d’argent pour faire cette route, les priorités étant ailleurs pour le moment. On a fait faire au président quelque chose qui va se retourner contre lui’’, insiste-t-il. Et l’ancien ministre et responsables ‘’apériste’’ de multiplier les exemples de travaux et projets non réalisés ou non achevés dans la localité, avant de terminer. ‘’Nous avons des doléances. Nous avons beaucoup de choses à dire. C’est juste que nous sommes respectueux de l’autorité. Donc aidez-nous, vous qui voyez le Président ; vous qui parlez au président. Les cérémonies sont belles ; on pense qu’il n’y a aucun problème, mais c’est loin d’être le cas’’, conclut-il. 

L’info