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AUDIT DU FICHIER ÉLECTORAL : Le Frn déchire le document des experts

Estimant que le fichier électoral ne respecte pas les prescriptions législatives et règlementaires édictées en la matière, le Front de résistance nationale rejette sa fiabilité pourtant déclarée par les auditeurs.  

Le Front de résistance nationale (Frn) a rejeté hier, le rapport provisoire produit par la mission d’audit du fichier électoral. Selon Aldiouma Sow, porte-parole du jour, le fichier électoral ayant servi à l’élection présidentielle du 24 février 2019, n’est ni fiable ni cohérent. ‘’Nous nous inscrivons en faux contre la conclusion de la mission d’audit’’, a fulminé le chargé des élections de Pastef, au cours de la conférence de presse organisée à cet effet, par le Front de résistance. 

Dans son ensemble, l’opposition réunie au sein du FRN déplore la méthodologie employée par les experts pour faire cet audit. A en croire ses plénipotentiaires, les experts n’ont pas pris en compte les nombreuses questions soulevées par l’opposition lors des travaux. ‘’Ils n’ont pas procédé à un audit sur pièce et sur place, c’est pourquoi ils n’ont pas répondu au nombre anormalement élevé d’utilisation de certificat de résidence lors des inscriptions sur les listes électorales’’, a expliqué Aldiouma Sow. Selon lui, l’opposition avait suspecté que le fichier contient des électeurs qui ne sont pas des Sénégalais ou bien qui ne remplissent pas les conditions pour figurer.  Le chargé des élections de Pastef a aussi relevé l’absence de réponse sur les 515 645 électeurs qui sont dans le fichier électoral sur la base de certificat de résidences. ‘’Cela ne respecte pas les critères de l’article L36 du code électoral’’, a-t-il fait remarquer. 

Des incohérences, le Frn en a aussi relevé sur la carte électorale. Sur celle-ci, il y a d’une part, des électeurs qui sont dans le fichier électoral, et d’autre part, la carte électorale qui est le contenant du fichier électoral. ‘’Nous nous sommes rendu compte que dans les départements où les candidats de l’opposition étaient favorables, (Thiès, Dakar, Diourbel, Ziguinchor) la carte électorale ne permet pas d’organiser une élection dans les meilleurs conditions possibles’’, a dévoilé le porte-parole du jour du Frn. Qui note également une utilisation des extraits de naissances portant sur 900.442 électeurs qui sont entrés dans le fichier au moins avec un extrait de naissance équivalent à 13,5% des inscrits. Selon les statistiques livrées par Aldiouma Sow, 214.199 électeurs équivalant à 3,2% du nombre d’inscrits, sont dans le fichier sans données biométriques. ‘’Ce fichier n’est pas biométrique et il ne peut pas permettre de répondre à sa finalité. Parce que l’une des finalités d’un fichier, c’est sa capacité à nous garantir des élections libres et équitables. On peut conclure que ce fichier ne permet pas d’organiser des élections équitables’’, a soutenu le porte-parole du jour du Frn.

Le Frn a constaté des contradictions dans les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) et les informations données par les experts sur la population électorale. Ainsi, là où l’Ansd renseigne que plus de 65% de la population sénégalaise a l’âge de voter, les experts ont mentionné dans le rapport un fichier qui ne fait pas 50% de la démographie du pays. ‘’Le fichier électoral actuel ne reflète pas la démographie du pays. De ce point de vue, on ne peut pas se targuer d’une légitimité sur une élection organisée sur la base de ce fichier’’ a encore démonté Aldiouma Sow. 

L’ampleur des recommandations (33 recommandations), est aussi un autre élément qui montre que le fichier n’est pas fiable, selon toujours le Frn. La question du parrainage est l’autre facteur sur lequel, le Frn s’est appuyé pour accréditer la thèse selon laquelle le fichier n’est pas fiable. A en croire les responsables du Frn, les experts ont avoué qu’ils n’ont pas rencontré les membres du Conseil Constitutionnel, dans le cadre de leur travail. Par conséquent, ils n’ont pas eu possession du logiciel ayant servi à contrôler les listes de parrainage qui ont été déposées au conseil constitutionnel.

L’info