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Abdoul Mbaye ET CIE TANCENT MACKY : «L’heure n’est plus à la distribution de prêts mais à la réorientation de la stratégie économique»

Abdoul Mbaye et Cie approuvent d’une main, le nouvel intérêt du pouvoir pour l’emploi des jeunes. Mais pour eux, il faut aller au-delà de la distribution, souvent clientéliste des prêts, en mettent en place de véritables stratégies économiques, capables de garantir des emplois décents aux jeunes. Le Conseil national de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) a en outre, déploré le discours « inutile » de Macky Sall qui, lors du Conseil présidentiel, s’en est pris aux émeutiers à coup de menaces.

Abdoul Mbaye et ses camarades se félicitent de «la nouvelle importance donnée par les autorités sénégalaises à l’emploi des jeunes », marquée par le Conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes organisé jeudi dernier à Diamniadio. Toutefois, les responsables de l’ACT réunis en Conseil national samedi dernier, soulignent que «la distribution de prêts ne saurait être qu’une petite partie de la solution » au problème d’emploi des jeunes. Encore que pour eux, il faudrait que cette distribution de prêts ne soit « pas guidée par des critères politiciens ». Pour le parti de l’ancien Premier ministre de Macky Sall, au-delà des prêts qui semblent être la solution la plus à portée de main, «l’heure est plutôt à une réorientation de la stratégie économique», qui, explique-t-il «doit désormais mettre l’accent sur un investissement privilégiant le développement de la résilience agricole pour mettre fin à la faim et à l’extrême pauvreté dans les campagnes, le renforcement de notre artisanat et son évolution vers la semi-manufacture, et les grands travaux à haute intensité de main d’œuvre». A en croire l’ACT, cela est la meilleure option à prendre, « en lieu et place des grands projets tels le choix malheureux du TER au kilomètre le plus coûteux du monde ». En définitive, pour Abdoul Mbaye et Cie, « une vraie politique de promotion de l’emploi doit donc reposer sur une stratégie économique et d’investissement globalement créatrice d’emplois, assortie d’une démarche facilitant l’insertion des jeunes dans le monde du travail ».

Restant sur le Conseil présidentiel, le Conseil national de l’ACT a déploré le discours tenu par le chef de l’Etat sur les émeutes qui ont éclaté dans le pays entre le 3 et le 8 mars dernier. Et c’est pour « regretter les menaces inutiles proférées par le Chef de l’État contre ceux qui auraient réussi à le surprendre ainsi que son dispositif répressif ». Surtout que pour le Conseil national de l’ACT, ces manifestations violentes ne devraient surprendre personne d’autant qu’elles étaient même « prévues par l’analyse prospective du parti dès le début du mois de novembre 2020 ». 

S’agissant du différend entre le pouvoir et les autres parties prenantes du dialogue national (opposition, société civile, non-alignés), le parti d’Abdoul Mbaye «a fortement regretté que, dans un contexte de crise politique grave qui réclamait de la part de Macky Sall une démarche consensuelle d’apaisement, ce dernier ait pris la responsabilité de décider d’un nouveau report des élections locales sans concertation préalable avec l’opposition et la société civile pourtant associées à un dialogue politique en cours». Mais quoi qu’il en soit, l’ACT se prépare aux prochaines joutes électorales. En ce sens, son Conseil national a validé la démarche à adopter pour sa participation auxdites élections. Une participation qui se fera, « en association avec (les coalitions) CRD et JOTNA, et en concertation avec toutes les structures de l’opposition véritable et les mouvements citoyens engagés dans le développement de leurs terroirs ». Cela est d’autant plus important que l’ACT, lors de son Conseil national, a confirmé « l’impérieuse nécessité de construire un cadre unitaire d’action alliant toutes les forces vives et de progrès » du pays, « pour la protection et la restauration des acquis démocratiques du Sénégal ». En vérité, pour le parti de l’ancien chef du gouvernement devenu opposant, «il ne saurait y avoir d’autres voies pour assurer une stabilité et une paix durables », surtout «au lendemain de la déflagration sous forme d’émeutes jamais vécues au Sénégal et qui doit être retenue comme un fort signal à prendre en considération ». 

L’info