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CORONAVIRUS: Restriction des déplacements en France, le second tour des municipales reporté

SANTE/ DECISIONS : Face à la propagation de l’épidémie de coronavirus en France, Emmanuel Macron a annoncé, ce lundi, que le second tour des élections municipales, prévu dimanche 22 mars, serait reporté.

Les déplacements de Français seront aussi grandement restreints pour une durée d’au moins quinze jours.

« Nous sommes en guerre. » Emmanuel Macron, sur un ton très martial, a annoncé, ce lundi 16 mars, une nouvelle batterie de mesures pour contrer la progression de l’épidémie de coronavirus en France.

À compter de mardi midi, les trajets de Français, « partout sur le territoire » et pour « 15 jours au moins », seront fortement restreints. Il ne sera ainsi plus possible de « retrouver ses amis ou aller au parc », et « seuls doivent demeurer les transports absolument nécessaires », « pour se soigner », faire ses courses ou encore « aller au travail quand le travail à distance n’est pas possible », a détaillé le chef de l’État dans son intervention télévisée.

Le gouvernement doit encore préciser les conditions de ces restrictions, mais toute infraction à ces règles de déplacements réduits « sera sanctionnée », a d’ores et déjà averti le chef de l’État.

Autre annonce de taille : le report du second tour des élections municipales, prévu dimanche prochain. « Le Premier ministre en a informé aujourd’hui même les chefs de parti représentés au Parlement », a précisé Emmanuel Macron, ajoutant que cette décision avait fait l’objet « d’un accueil unanime ».

Des décisions que le président dit savoir lourdes de conséquences mais prises, selon lui, sur la base d’avis scientifiques. C’est aussi une réaction ferme de l’État face à des comportements jugés trop laxistes d’une partie de la population. « Nous avons aussi vu des gens se rassembler dans les bars » et « des parcs bondés », a déploré Emmanuel Macron dès l’entame de son allocution.

Frontières de l’UE fermées

Le chef de l’État a par ailleurs annoncé que les « frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen » seraient « fermées » dès mardi midi pour 30 jours, exception faite pour « les Français actuellement à l’étranger » qui pourront rentrer en France.

Sur un plan purement sanitaire : un hôpital de campagne du service de santé des armées « va être déployé dans les jours à venir en Alsace ». Les armées « apporteront aussi leur concours pour déplacer les malades des régions les plus affectées », a précisé le président de la République.

Il avait auparavant annoncé la distribution de masques en priorité à partir de mardi aux personnels hospitaliers et aux médecins de ville et de campagne « dans les 25 départements les plus touchés », les autres départements devant être servis à partir de mercredi.

Série de mesures drastiques

Ces annonces viennent s’ajouter à une série de mesures déjà drastiques, qui concernaient principalement les commerces et les établissements scolaires. Le week-end a en effet été marqué par l’annonce de la fermeture des lieux publics dits « non-essentiels », comme les bars, les restaurants et les magasins (hors alimentation, tabac, banques et pharmacies). Et ce lundi, les crèches, les établissements scolaires et les universités ont fermé leurs portes, pour une durée encore indéterminée.

En revanche, le premier tour des élections municipales, lui, s’est bien tenu ce dimanche, en dépit des critiques. Il s’est soldé par un taux d’abstention record de 56,3%.

« On voit la vague arriver »

Toutes ces mesures sont une réponse à un constat implacable : l’épidémie de coronavirus progresse rapidement en France. Le dernier bilan ce lundi fait état de 148 morts et 6 633 cas confirmés.

« On voit la vague [des contaminations] arriver », a prévenu le Pr Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou, peu de temps avant les annonces du président.

« Pas de pénurie »

Face à l’imminence d’une annonce de confinement total, les supermarchés ont été pris d’assaut ce lundi, poussant les autorités à multiplier les appels au calme.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a ainsi assuré qu’il n’y aurait « pas de pénurie », tout en demandant aux Français de ne pas multiplier les achats de précaution.

Même cohue sur les routes, dans les gares et dans les aéroports. De nombreux franciliens ont ainsi tenté de quitter les zones qu’ils pensaient être concernées par les futures mesures.

Bourses en chute libre

Sur le front économique et social, la Bourse de Paris a connu une nouvelle séance de débâcle lundi (-5,75%) alors que les places mondiales sont toujours en pleine tempête et que Bruxelles attend désormais une récession pour 2020.

Côté entreprises, dans un secteur aérien percuté de plein fouet, Air France va mettre en place pour six mois un dispositif de chômage partiel pour l’ensemble de ses salariés. Le constructeur automobile PSA a annoncé l’arrêt de toutes ses usines en Europe, Renault de ses sites français et Michelin de la production de ses usines en Espagne, en France et en Italie.

Les voyagistes français ont eux annoncé lundi le report de tous les départs prévus jusqu’à au moins fin mars.

Toutinfo.net(avec RFI)