ALLEMAGNE: Annegret Kramp-Karrenbauer, dauphine de Merkel, se retire
POLITIQUE : En Allemagne, Annegret Kramp-Karrenbauer, la dauphine désignée d’Angela Merkel, a annoncé lundi 10 février 2020 qu’elle renonçait à succéder à Mme Merkel et qu’elle souhaitait quitter la présidence du parti.
La dauphine jette l’éponge. L’actuelle présidente de l’Union chrétienne démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée par ses initiales « AKK », a annoncé ce lundi qu’elle ne serait pas candidate à la chancellerie allemande et qu’elle voulait quitter la présidence du parti conservateur.
Elle a justifié sa décision en évoquant la crise politique qui s’est ouverte avec l’alliance avec l’extrême droite en Thuringe. « Une partie de la CDU a une relation non clarifiée avec l’AfD », a déclaré AKK, précisant qu’elle rejetait toute alliance, que ce soit avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) ou avec la gauche radicale incarnée par Die Linke.
En plus de son poste de présidente du parti, elle devrait renoncer dans les mois qui viennent à la chancellerie en 2021. Elle « n’a pas pour objectif d’être candidate à la chancellerie allemande », a ajouté la présidente. « AKK va organiser cet été le processus de sélection de la candidature à la chancellerie », a indiqué une source proche du mouvement à l’AFP.
« Cela s’ajoute à la longue liste des ratés d’Angela Merkel ces derniers mois »
« Elle a démissionné parce qu’elle a tout simplement prouvé qu’elle ne tenait pas ses troupes et qu’elle n’était pas une bonne cheffe de parti. Elle était contestée pour son autorité un petit peu vacillante au sein de la CDU depuis des mois », selon le chercheur Johann Chapoutot, maître de conférences à Grenoble et membre de l’Institut universitaire de France.
Selon lui, « l’échec » d’Annegret Kramp-Karrenbauer et « l’indignité morale de la CDU de Thuringe » constituent aussi un échec d’Angela Merkel. « Cela s’ajoute à la longue liste des ratés d’Angela Merkel ces derniers mois, voire ces dernières années, son manque d’autorité sur ses propres troupes et l’absence de vision, voire tout simplement de ligne politique », analyse le chercheur.
Pour assurer l’avenir du parti au niveau fédéral, « il va falloir élire une nouvelle ou un nouveau chef de parti et trancher une ligne politique qui, pour l’instant, n’était pas très claire », détaille Johann Chapoutot.
Toutinfo.net(avec RFI et AFP)