PROXENETISME: La gendarmerie démantèle un réseau à Nord-Foire
L’opération de sécurisation menée à Nord-Foire dans la nuit du 16 au 17 mars 2019 par la Section de Recherches de la Gendarmerie Nationale et la Compagnie de Gendarmerie de Dakar a porté ses fruits. La descente dans l’hôtel «Hawaii» anciennement appelé «Kassoumay» a permis de démanteler un réseau de prostituées et de proxénètes. Les belles de nuit, des Sénégalaises, Ivoiriennes, Guinéennes, Nigérianes, Ghanéennes et Libériennes ne lésinaient pas sur l’arsenal de séduction pour attirer les clients avec des «thiouray», «dialdiali», habits sexy et autres.
Dans le cadre de leurs activités de protection des personnes et des biens, la Section de Recherches de la Gendarmerie Nationale et la Compagnie de Gendarmerie de Dakar ont mené une opération de sécurisation dans la nuit du 16 au 17 courant au niveau du secteur de Nord-Foire. Au cours de celle-ci, un hôtel dénommé «Hawaii» anciennement appelé «Kassoumay» , décrit comme un lieu de débauche par les sources des enquêteurs a été visité par les gendarmes. Sur place, le spectacle était ahurissant. Quasiment toutes les chambres étaient occupées par des couples en plein sport à deux… Pour accéder à l’hôtel de passe, il faut d’abord payer 1000 Fcfa si on est détenteur d’une carte nationale d’identité et 2000 Fcfa si on veut garder l’anonymat. Ce n’est qu’après avoir satisfait à cette formalité que le client a le droit de franchir la grille qui mène aux 3 étages. Ils sont composés au total de 22 chambres avec toilettes intérieures. Dans chacune d’elles est érigée une dalle sur laquelle est posé un matelas pour en faire un lit. Les chambres sont louées à des prostituées moyennant 10.000 Fcfa les jours ouvrables et 15.000 Fcfa francs les weekends et jours fériés. C’est là que Sénégalaises, Ivoiriennes, Guinéennes, Nigérianes, Ghanéennes et Libériennes monnaient leurs charmes et rivalisent d’imagination et d’initiatives avec un arsenal de séduction composé de «Thiouray», «djaldjali», pour encaisser au plus 5000 Fcfa pour la passe. Sur les lieux, les gendarmes ont trouvé une étudiante, A. S. qui suit une formation dans un institut de la place. Elle a soutenu que c’est pour faire face à la location de sa chambre et aux autres charges qu’elle s’est lancée dans le plus vieux métier du monde. Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert au cours des investigations que l’hôtel appartient à E. O. Diop. Le bâtiment a fait l’objet d’une mesure administrative de fermeture, il y a plus d’un an. Le propriétaire l’a rebaptisé et c’est ainsi que «Kassoumay» est devenu «Hawaii» pour permettre à Diop de pouvoir continuer ses activités. L’enquête aussi a révélé que Diop possède trois autres lieux de débauche qui fonctionnent quasiment de la même manière. Il est, en outre, propriétaire de plusieurs biens meubles et immeubles dans des quartiers comme Almadies, Nord-Foire et Liberté 6. Au terme de l’enquête, le gérant S. Gomis, le guichetier O. Barry et leur complice I. Wane ont été déférés au Parquet pour association de malfaiteurs, proxénétisme et blanchement de capitaux. Est proxénète, tout individu qui favorise la prostitution ou qui en tire profit. L’utilisation de l’argent gagné dans ce cadre pour d’autres activités constitue un blanchiment de capitaux. Quant aux belles de nuit régulièrement inscrites au fichier sanitaire et leurs clients, ils ont été libérés.
( Hadja Diaw GAYE )