REPORTAGE : Plongée dans l’industrie du sexe à Cap Skirring
PROSTITUTION : Entre ses plages, sa forêt dense et ses paysages singuliers, la Casamance constitue un haut lieu de tourisme avec ses nombreux sites touristiques dont le plus célèbre et le plus grand reste la station balnéaire de Cap Skirring.
Meublé d’hôtels et d’activités nautiques, ce lieu accueille des milliers de touristes européens par an, mais aussi de nombreux étrangers venant pour la plupart de la sous-région. Si les activités exercées sont diverses, la plus pratiquée reste la prostitution.
Pourquoi Cap Skirring est devenu un carrefour international de prostitution ? Qui sont celles qui vendent leurs charmes ? Votre site Toutinfo.net est allé faire une excursion dans ce village décrit par certains comme Las Vegas à la sénégalaise. D’ailleurs, il partage avec cette ville américaine le même surnom «The Seens City» (la cité des pêchés)où l’alcool et le sexe occupent font partie du quotidien des populations.
Quand on débarque pour la première fois au Cap-Skirring, ce qui frappe, c’est la beauté de sa nature, les belles plages, la chaleur de ses habitants…
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si l’Etat du Sénégal a classé cette région : «Zone touristique d’intérêt national» avec pour objectif d’atteindre les 3 millions de touristes d’ici 2023.
De plus, la région a un fort potentiel de tourisme culturel grâce à des sites anciens et des rites originaux. Tous ces éléments ont contribué à une diversification de l’activité touristique.
Le site du Cap Skirring constitue le lieu le plus visité avec ses belles plages et ses hôtels pieds dans l’eau. Sa particularité fait que des milliers de touristes viennent y passer leurs vacances chaque année.
Ici les clients ne sont pas que Français, Espagnols, ou Américains. D’autres viennent de la Guinée Bissau, du Mali, de la Gambie et même de Dakar. Si certains visitent cette localité pour passer d’agréables moments de détente et de découverte, d’autres y viennent pour pratiquer le plus vieux métier du monde.
En effet, des milliers de jeunes filles et garçons venant le plus souvent de la sous-région viennent exercer la prostitution dans cette station balnéaire.
Parmi les nationalités dominantes dans cette activité de commerce du plaisir, il y a celles venant de la Guinée Bissau, la Sierra-Leone et du Nigeria.
Mais aussi des personnes venant des pays comme le Mali, le Ghana, la Gambie, le Burkina Faso, le Bénin et le Sénégal s’y sont installées pour se prostituer.
Si certains sont venus pour le temps que dure la «haute saison», c’est-à-dire de novembre à avril, d’autres ont fini par s’installer définitivement au Cap-Skirring.
Cet appel d’air est favorisé par le loyer abordable. De ce fait, le prix d’une chambre peut être compris entre 5000 et 15 000 francs par mois.
Mais pour disposer d’un bon local, il faut être présent au Cap-Skirring, trois voire quatre mois avant le début de la haute saison touristique. Parce qu’ils sont des centaines de prostitués des deux sexes à débarquer dans la localité à cette période de l’année.
A défaut de trouver une chambre en location, beaucoup de personnes, travailleurs du secteur, touristes, ou même vendeurs de plaisir se rabattent sur les campements touristiques payant ainsi entre 5.000 et 10.000 francs par jour la location.
LE REGNE DU SEXE
Ici, le sexe est très prisé. huit jeunes filles sur dix sont déjà mamans. Il est rare de voir une jeune fille âgée de plus de vingt-cinq ans sans enfant.
Le sexe se vend comme de petits pains.
Par tout le monde femmes comme hommes. En effet dans les rues, les restaurants, les maisons partout où l’on passe on y trouve des personnes toujours prêtes pour une partie de jambes en l’air moyennant une somme d’argent.
Le sexe n’est pas tabou. Il est même banal dans cette localité.
Du fait de la longue fréquentation des touristes européens, certains habitants ont fini par adopter leurs habitudes en s’offrant une grande liberté qui peut heurter les mœurs et les bonnes valeurs traditionnelles.
Si certains pratiquent une activité sexuelle intense juste par plaisir comme le laissent penser certaines personnes rencontrées dans un campement, d’autres quant à elles en font une activité lucrative.
( Maïmouna SANE )