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LIBAN: Michel Aoun charge Hassan Diab de former un nouveau gouvernement

POLITIQUE : L’universitaire et ex-ministre de l’Éducation Hassan Diab, qui a reçu l’appui du puissant mouvement chiite Hezbollah,a été chargé ce jeudi 19 décembre de former un gouvernement par le présiednt de la République Michel Aoun.

Le président libanais Michel Aoun a lancé ce jeudi des consultations parlementaires, plusieurs fois reportées, pour choisir un chef de gouvernement à la place de Saad Hariri, qui a démissionné fin octobre sous la pression des manifestants. Comme pressenti, son choix s’est porté sur Hassan Diab pour le poste de Premier ministre. Il a obtenu 69 voix et 39 députés se sont quant à eux abstenus de nommer quelqu’un.

Ingénieur peu connu du grand public, Hassan Diab a été ministre de l’Éducation dans un cabinet dominé par le Hezbollah et ses alliés en 2011. Un gouvernement formé après l’effondrement d’une coalition déjà dirigée à l’époque par Saad Hariri, qui a annoncé mercredi qu’il n’était pas candidat à sa propre sucession. Ce sunnite modéré de 60 ans accède à la tête du pouvoir exécutif alors que le Liban traverse la plus grave crise économique et financière de son histoire et que le pays connaît un mouvement de contestation populaire sans précédent.

Une tâche qui s’annonce difficile

C’est dire que la tâche qui attend Hassan Diab est immense. Encore faut-il qu’il parvienne à former un gouvernement. Rien n’est moins sûr, car le nouveau Premier ministre ne semble pas disposer d’une couverture sunnite, communauté dont est issu le chef du gouvernement dans le système confessionnel libanais. Les principaux blocs parlementaires sunnites, notamment celui du Premier ministre sortant Saad Hariri, se sont abstenus de nommer quelqu’un lors de leurs consultations avec le chef de l’État jeudi matin.

Hassan Diab a donc été choisi par une majorité de députés chiites et chrétiens et une petite minorité de sunnites, alliés du Hezbollah. On imagine que dans ces conditions, sa tâche sera difficile, même si son profil correspond en quelque sorte aux revendications des manifestants, qui exigent un Premier ministre indépendant, qui ne soit pas issu des partis politiques traditionnels.

Au bord de l’effondrement économique, le Liban vit depuis le 17 octobre au rythme d’un soulèvement populaire inédit contre l’ensemble de la classe dirigeante, accusée de corruption et d’incompétence. Les manifestants réclament la formation d’un cabinet de technocrates indépendants du sérail politique au pouvoir depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Toutinfo.net (avec RFI)