ActualitéAfriqueCultureEducationInternationalSociété

ABDOULAYE CISSE, JOURNALISTE RFM : «La question, aujourd’hui, est s’il faut faire les grandes émissions en français ou en wolof»

Intervenant, lors de la lors de la conférence  du Groupe Toutinfo Médias (TIM) portant sur : « Le français à l’heure du multilinguisme et du numérique », le 1er novembre 2019 à l’amphithéâtre de l’UCADII, Abdoulaye Cissé, journaliste à la RFm a posé des questions liées à son domaine d’activité par rapport à l’usage du français et du wolof.

« Le témoignage que je fais, à travers notre métier de journaliste est pour ce directeur d’une grande agence nationale qui vient à une émission à laquelle je l’ai conviée et il connait le code de l’émission on le fait souvent en français, souvent en wolof. Mais, le public cible parle wolof. Il arrive à l’émission et fait tout un cinéma, il dit qu’il a préparé son émission en français. Il a tellement de choses techniques qu’il ne peut pas s’exprimer en wolof », débute-t-il.

Avant de poursuivre : « J’ai donné mon accord pour qu’on commence en français, mais après on passe au wolof. Parce que la cible parle wolof. Il le comprend, on commence l’émission. Les quinze premières minutes tout le monde a su que l’invité n’était pas un bon client en français. Il cherche ses mots, il bute sur les chiffres. Et quand on est passé au wolof, je vois les techniciens qui sont de l’autre côté de la baie vitrée se marrer  pendant toute l’émission ».

 « A la fin ils me disent « grand bi mo didji marriné » (autrement dit l’invité n’est pas humble). Son wolof est plus clair que son français et c’est lui qui voulait nous imposer de faire l’émission en français, mais il ne parle pas un bon français », ajoute le journaliste de la RFM.

TYRANNIE DU FRANCAIS

Pour Abdoulaye Cissé, il y a incontestablement, la tyrannie du français face au wolof.

«On ne sait plus aujourd’hui s’il faut faire les grandes émissions en français ou en wolof. Mais je demeure convaincu qu’il y a de la place pour toutes les langues dans nos médias », soutient-il, estimant que le multilinguisme, est aujourd’hui un vecteur pour partager la science et la culture.

HOMMAGES A THIERNO…

Auparavant, Abdoulaye Cissé avait confondu dans ses hommages, l’organisateur de la conférence et les panélistes.

 « Je ne peux pas quitter sans dire un mot sur Thierno  Talla. Récemment, nous avons partagé ensemble  une émission de télévision. Quand on m’a invité, j’ai décliné dans un premier temps sans savoir avec qui j’allais débattre.  Finalement, je m’honore d’avoir partagé une émission avec lui. Il était heureux d’être avec moi, comme on lui  a dit que je me suis désisté, c’est lui qui m’appelle pour me convaincre de venir. C’est dire que nous avons du plaisir à être avec rigoristes, des gens qui ont encore des convictions et qui les expriment », déclare Abdoulaye Cissé.

A son avis, ce n’était pas évident de réunir autant de monde sur ce thème là et Thierno  Talla l’a fait.

« Quelqu’un disait que tu as la capacité de rendre l’impossible possible. C’est fait même si on n’a pas l’amphithéâtre rempli, mais je pense qu’on ne pouvait pas faire mieux en terme d’affluence. Je te félicite pour cela », insiste encore le journaliste de la RFM.

Il n’a pas manqué de rendre hommage, aux Professeurs Buuba Diop, Samba Ndiaye et au doyen de la presse sénégalaise Mame Less Camara.

Maimouna SANE