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GAMOU 2019 : Aux origines de la Bourda

Les séances de Bourda démarrées dans la nuit du 29 octobre dernier, à Tivaouane, sous l’égide du Khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy, seront clôturées, ce jeudi 7 novembre 2019, la veille de la célébration du Mawlid, marquant la naissance du prophète Mouhamed (PSL), qui est un moment de grâce et d’adoration de Dieu.

En attendant, des milliers de fidèles convergent vers Tivaouane pour y célébrer le Mawlid, le samedi 9 novembre 2019.

La Bourda consiste à des récitals de poèmes panégyriques qui résonnent partout dans, pratiquement, tous les coins du pays pendant dix jours.

 « Mawlaaya Salli Wasalim daa’iman abadan Alaa habiibika xayril xalqi kul lihimi », chantent en chœur les fidèles. C’est un extrait dédié au prophète de l’Islam.

La Bourda est un Khaïssida (poème) d’un saint homme ayant vécu au VIIe siècle de l’Hégire, l’Imam Bousri de son vrai nom Abou Abdallah Mouhamad Ibn Said Al Bousri, originaire du pays des pharaons.

Un des petits-fils, de Mame Seydi El Hadj Malick Sy, Serigne Pape Malick Sy,  porte-parole du Khalife général des tidianes explique : « La poésie désigne l’expression du beau idéal par le langage mesuré.

 Elle doit flatter l’oreille, toucher le cœur, frapper l’imagination et élever l’esprit. ‘Al Bourda’ signifie le manteau qui est exposé en Turquie, au musée du Sérail, situé à Istanbul, la capitale »

Ajoutant : « Al Maktoum racontait que le passionné (l’Imam Bousri), qui évoluait sous le joug du vizir Ibn Hinna a tenté à plusieurs reprises de faire mieux, mais en vain. »

Selon l’islamologue, Elhadj Maodo Faye, la Bourda est un livre dans lequel on chante le Sceau de l’humanité, Mouhammad (PSL).

 Il y’a douze centres d’intérêts dans ce poème panégyrique, mais on a pris seulement les onze.

L’Imam Bousri était gravement malade, il a vu en rêve le Prophète (PSL). Et c’est suite à cela qu’il a été guéri, selon le journaliste à la radio Sud Fm, cité dans le quotidien Enquête de ce jeudi.

« La façon dont l’a chanté a poussé El Hadj Malick Sy à lui rendre un hommage, lors des 12 premiers jour du mois du Gamou qui constitue l’intervalle sur la fixation de la célébration », souligne Maodo Faye.

El Hadj Malick Sy, le conservateur, le continuateur…

D’après Maodo Faye, la Bourda n’appartient pas exclusivement à la communauté tidiane.

« Attention, elle ne leur appartient pas. Il s’agit d’un livre officiel et général. C’est un Egyptien qui a chanté les louanges de Mouhammd. Ce dernier a chanté pour tout le monde. Il n’est pas exclusivement pour les tidianes. Les mourides pouvaient et peuvent le faire. Mais, El Hadj Malick Sy a fait beaucoup connaître ce texte et s’il y’avait des droits d’auteurs à payer, ce serait sûrement à lui qu’on les aurait versés », explique El Hadj Maodo Faye.

Badou NGUER