HABITATIONS SUR LE PIPELINE DE LA SAR : Une catastrophe ambiante au cœur de Dakar
Malgré le naufrage du Joola ayant fait plus d’un millier de victimes et les cascades de morts sur les routes, les autorités ont du mal à se départir du laxisme qui les caractérise. D’après des sources de «L’As», un rapport fait par Mar Lô, alors directeur de la Protection Civile, avait alerté sur le danger qui guette la capitale, avec notamment l’installation des habitations le long du tracé du pipeline de la Société Africaine de Raffinage (Sar), récemment endommagé. Déposé depuis 2012, le rapport moisit dans les tiroirs du ministère de l’Intérieur, au moment où le danger reste entier.
Une véritable bombe. Tel est le rapport fait par la Direction de la Protection Civile à la suite d’une étude menée entre 2011 et 2012 par son directeur de l’époque, Mar Lô. L’ancien directeur de Cabinet du ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom avait, en effet, conclu que les habitations sur le pipeline de la Sar constituaient une véritable bombe qui, si elle explose, risque d’embraser toute la capitale. Remis au ministre de l’Intérieur de l’époque, le rapport est en train de moisir dans les tiroirs poussiéreux, alors qu’il contient des recommandations susceptibles de nous éviter une autre catastrophe qui couve.
En réalité, tout au long du tracé du pipeline de la Sar au Mole 8, en passant par Thiaroye Azur, Thiaroye, etc il y a des habitations qui parfois jouxtent le pipeline. Ce qui le rend vulnérable et le met à la merci de toute sorte de badauds en quête d’un gain facile et souvent tentés par le vol du carburant. En service aux Nations Unies, Mar Lô avait préconisé l’expropriation et l’indemnisation des propriétaires de maison par la Sar qui se sert de ce pipeline pour transporter son produit raffiné au Port Autonome de Dakar (Pad). Mais depuis lors, rien ne bouge. En début de semaine, la direction de la Sar avait accusé les ouvriers travaillant sur le chantier du Train Express Régional(Ter) d’avoir endommagé un pipeline, avant de se faire démentir par le maire de Dalifort Idrissa Diallo. Quoi qu’il en soit, en laissant le pipeline en plein air et de surcroît à côté des habitations, l’Etat ferme les yeux sur un danger ambiant qui peu faire d’énormes dégâts, d’autant qu’il s’agit ici d’un liquide inflammable transporté le long du pipeline. Une attitude qui prouve que l’Etat semble ne pas prendre au sérieux la Direction de la Protection Civile. Celle-ci constitue une petite direction avec un budget dérisoire, alors qu’ailleurs dans la sous région, en dehors du Niger et du Sénégal, la Protection Civile est gérée par des Agences autonomes. En définitive, les autorités actuelles qui ont hérité de cette situation devraient dépoussiérer le fameux rapport pour nous éviter un autre Joola. Surtout que la catastrophe était survenue un 26 septembre, 17 ans après jour pour jour.
( Ousseynou BALDE avec Toutinfo.net )