ActualitéAfriqueDéveloppementEnvironnementPolitiqueSécuritéSociété

LANCEMENT DE LA CAMPAGNE NATIONALE DE LA PROPRETE: Macky prend la pelle

Le président de la République a procédé, hier, au lancement de la campagne nationale de la propreté. A cette occasion, Macky Sall a pris une batterie de mesures pour vaincre l’insalubrité. Il s’agit notamment de l’institution d’un «cleaning day», de la mise en œuvre d’une stratégie nationale de promotion de la propreté, de l’affectation d’un important dispositif policier au ministère de l’Hygiène publique et enfin de l’instauration d’un prix pour les communes les plus exemplaires.

L’option du gouvernement sénégalais est claire afin de stopper et bannir l’occupation anarchique de la voie publique. Il apparait que la répression et la dissuasion sont les leviers su lesquels le chef de l’Etat veut s’appuyer dans sa campagne nationale de propreté. Procédant hier au lancement du programme, le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur de mettre en permanence 100 à 200 policiers à la disposition du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique pour accompagner les opérations de désencombrement ainsi que 1000 Asp pour la surveillance des espaces déjà libérés. Macky Sall dit ne pas comprendre, 60 ans après les Indépendances, que les gens promeuvent l’anarchie dans leurs habitations. «Je compte sur les maires en relation avec les autorités administratives d’engager ce combat national. Il faut rendre le Sénégal propre. C’est impératif et non négociable. Que personne ne vienne nous dire que nous voulons gagner notre vie. Il faut gagner sa vie dans un cadre d’espace aménagé», martèle le chef de l’Etat. Pour lui, après avoir libéré la voie publique, il faudrait promouvoir l’espace vert et appeler les citoyens à travers les associations de quartier, les GIE, les mouvements de jeunesse, de femme à accompagner le renouveau urbain dans leurs localités respectives. En plus de cela, il faudra favoriser une véritable économie circulaire dans le secteur de la propreté et de la gestion des déchets. Après le nettoiement, la pré-collecte et la collecte, il faut traiter, recycler et valoriser les déchets. Il apparait ainsi que c’est la pédagogie par exemple qui est adoptée. En plus, le chef de l’Etat a indiqué, hier, que le gouvernement va développer des initiatives de promotion de propreté. «J’ai l’intention de mettre des prix pour les communes les plus propres en les dotant de moyens. Peut-être que nous allons primer mensuellement les communes les plus exemplaires. Chaque mois, on va prendre une commune etla récompenser par des facilités», explique-t-il. Pour lui, il faudra également instituer une journée de propreté à la fin de chaque mois, ce que les anglophones appelle le «cleaning day». «Ce sera un samedi ou un dimanche de chaque mois durant lequel tous les citoyens sortent de leur maison pour participer au nettoiement de la ville et ceci au niveau national. Peut-être que le samedi conviendrait le mieux. Mais, j’attends que le ministre me donne les détails de la mise en œuvre de cette décision», dit le chef de l’Etat. A côté de cela, ajoute-t-il, il y aura une semaine nationale dédiée à la propreté avec une journée phare qui sera célébrée dans une des régions du pays. Le président de la République a demandé en outre au ministre de l’Hygiène Publique d’engager des concertations en vue de finaliser et de mettre en œuvre dans les meilleurs délais une stratégie nationale de promotion de la propreté et d’amélioration du cadre de vie. A la suite de cela, il informe avoir lancé un petit programme pourDakar qui consiste à mettre des espaces verts tout au long de la corniche mais également dans certains endroits comme le Boulevard général De Gaulle et l’avenue Bourguiba.
MACKY SALL: «OBLIGATON AUX CITOYENS DE NETTOYER DEVANT CHEZ EUX»
Revenant sur la lutte contre l’insalubrité et la promotion de la propreté, le chef de l’Etat plaide pour un encadrement normatif renforcé. «Il faudra faire obligation aux citoyens de nettoyer de vant chez eux. Cela deviendra un devoir pour tout citoyen. Il faut aussi des moyens humains et matériels consolidés à la participation citoyenne de tous.» Dans la foulée, Macky Sall a demandé aux maires d’aider le gouvernement en veillant à l’attribution ou à l’autorisation aux uns et aux autres d’aménager des espaces dans la voie publique. «C’est ce foisonnement d’occupations illégales de la voie publique sous l’autorisation des mairies qui constitue l’origine du problème. J’espère que les maires vont nous aider en ce sens et que les préfets etles gouverneurs vont faire de sorte que les gens respectent le code de l’urbanisme. Pour ce qui est des autorisations de construire, il faudrait également que les mairies soient plus diligentes afin que les populations soient plus enclines à aller chercher ce sésame. N’importe qui peut aménager ou installer sa cantine n’importe où. En tout cas, on ne laissera plus les gens occuper de façon anarchique la voie publique.» Pour conclure, il a exhorté le ministre Abdou Karim Fofana à pérenniser ses actions et qu’il ne se limite pas seulement au désencombrement. «Monsieur le ministre, il est de votre responsabilité que l’action soit permanente. Je t’encourage fortement à poursuivre les opérations de désencombrement de nettoiement et de l’aménagement de l’espace surtout et le maintenir dans un état propre», a-t-il affirmé. Auparavant, à l’entame de son intervention hier, le président de la République est revenu sur l’impératif de promouvoir et surtout d’agir en urgence pour un Sénégal propre. Certaines images sur l’état de la propreté au Sénégal sont indignes d’un pays qui aspire à l’émergence, selon lui. «La propreté n’est pas uniquement un défi au quotidien ni simplement un enjeu environnemental ; elle est fondamentalement un enjeu sanitaire, une exigence socioculturelle et également économique de haute portée pour l’image et le rayonnement international de notre pays.» Pour le chef de l’Etat, le «Sénégal propre» doit interpeller nos consciences et impulser un sursaut collectif exceptionnel pour lutter contre l’insalubrité. «Je réaffirme ici l’engagement de l’Etat à jouer pleinement son rôle en tant que garant de l’hygiène publique». Aussi, demande-t-il au ministre des Finances de mettre à la disposition du ministre de l’Hygiène publique tous les moyens nécessaires pour l’accomplissement de sa mission afin d’engager notamment des camions pour qu’après la Tabaski qu’on puisse libérer la voie publique.

( Seydina Bilal DIALLO avec Toutinfo.net )