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CONTRATS PETROLIERS ET GAZIERS: Aly Ngouille Ndiaye livre sa part de vérité

Le débat autour de la transparence dans la gestion des ressources pétrolières et gazières s’estinvité aux journées scientifiques, sportives et culturelles du Bureau des élèves de l’Ecole polytechnique de Thiès. Et à cette occasion, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, par ailleurs ex-pensionnaire de l’établissement, a revisité le contrat pétrolier qui fait couler actuellement beaucoup d’encre et de salive dans le pays.


«Je ne suis pas un expert du secteur. J’ai juste eu la chance d’exercer le poste de ministre de l’Energie, quand le Président
Macky Sall a été porté à la tête du pays. J’en suis très fier, parce que quelque part c’est avec notre touche que le pétrole a commencé à jaillir dans ce pays». Ces
propos ont été tenus le weekend dernier à Thiès par Aly Ngouille Ndiaye. Le ministre de l’Intérieur était le parrain des journées
scientifiques, sportives et culturelles du Bureau des élèves de l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept) placées sous le thème: «Place du polytechnicien dans les nouvelles politiques énergétique : cas du pétrole et du gaz». Pour lui, ce serait bien que les
élèves ingénieurs comprennent les différents contours des contrats gaziers et pétroliers d’autant plus qu’il s’agit de documents publics. Étant donné qu’il y a beaucoup de bruits autour de
ce dossier, indique l’ancien ministre de l’Energie, il faut sortir les contrats. «Dans beaucoup de pays dits développés, les
contrats sont encore confidentiels. Mais au Sénégal, tous les contrats ont été publiés. Il y a juste une modification qui concerne les contrats miniers, parce qu’il y a une clause de confidentialité. Mais les contrats
pétroliers n’ont jamais été secrets. Chaque fois, le Décret et le contrat sont publiés en même temps et disponibles dans le journal officiel. Et même les contrats dont on parle aujourd’hui, ont été publiés il y a au
moins 7 ans», affirme Aly Ngouille Ndiaye. Les seuls contrats non publiés, précise-t-il,
sont des contrats miniers parce qu’il y avait une clause de confidentialité. «Quand le président de la République a pris la décision, il a écrit à toutes les sociétés minières pour leur donner une date butoir pour réagir dans ce sens ou de mettre l’Etat dans l’obligation de les publier. C’est
ainsi qu’à l’époque, tous ces contrats ont été publiés et les gens se sont vite rendu compte qu’il n’y avait rien à cacher». Évo-
quant la grosse polémique autour des contrats attribués à Petrotim, avec des accusations contre Aliou Sall(le frère du président de la République), le ministre de l’Intérieur déclare que certains attribuent 10% au Sénégal alors que c’est dans l’asso-
ciation que le Sénégal a seulement 10% au départ dans la phase exploration et dans le
cas Petrosen, dans l’actuel contrat le Sénégal sera à 20%. «Dans ce contrat qui fait beaucoup de bruits, nous attendons
déjà sur le premier gisement 114 milliards de dollars en termes de revenus, partagés
entre le Sénégal etla Mauritanie. Parce que nous avons un contrat qui lie les deux pays. C’est-à-dire, il y a un seul opérateur, qui ex-
ploite le gisement des deux champs. Au niveau des recettes attendues, c’est 114 milliards de dollars. Lorsqu’on sortira les investissements, nous aurons à peu près 55 ou 57 milliards de dollars, sur lesquels l’Etat et Petrosen auront les 23 milliards
Fcfa, BP 8 milliards Fcfa et Cosmos énergie 4 milliards Fcfa. Ça vous donne déjà une idée, de ce qu’on gagne et de ce qu’on perd.
En tout cas, beaucoup d’entrepreneurs et de futurs entrepreneurs sont là. On ne partage que ce qui reste. Et dans ce qui reste, quand on partagera, nous aurons les 2/3 et les autres (Total et Cosmos) vont se partager le tiers». Poursuivant, le ministre
de l’Intérieur indique : «nous avons un contrat qui évolue en fonction de ce qui est trouvé sur le terrain. C’est un peu comme ça que les contrats sont libellés». De l’avis de Aly Ngouille Ndiaye, l’Etat compte s’impliquer dans toutes les étapes à travers une gestion transparente des ressources pétrolières et gazières. D’où, selon lui, l’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie). «Aujourd’hui, nous avons des performances qu’aucun pays africain n’a eu au niveau de l’Itie. Moi, j’ai eu à menacer des entreprises minières pour les menacer de retirer leur licence s’ils ne déclarent pas les revenus que qu’elles ont gagnés». C’est dire à quel niveau la
transparence préoccupe profondément l’Etat du Sénégal. Dans ce domaine, il révèle que «le titulaire du contrat qui fait polémique est actuellement avec le Sénégal en arbitrage. Parce que nous lui avons retiré d’autres permis qu’il avait en 2011. C’est African Petroleum. D’ailleurs, le bloc que Total explore actuellement, c’est un bloc qui était attrbué à African Petroleum.
Maintenant, le Sénégal intéresse les majors qui, souvent, ne se lèvent pas pour n’importe quel bloc. «Total est donc venu. D’habitude, les grands groupes ne viennent pas quand on n’a pas encore suffisamment découvert de gaz et de pétrole». Aly Ngouille Ndiaye reste convaincu
que le Sénégal est dans une bonne dynamique pour exploiter son pétrole sans anicroches.


( Mbaye SAMB avec Toutinfo.net )