RESTES 31 ANS SANS INDEMNITES: Les policiers radiés en 1987 crient leur misère
Tristesse et inquiétude sont les signes qu’on pouvait lire dans les yeux des policiers radiés en 1987, hier lors d’un point de presse qu’ils ont tenu pour rappeler au Président de la République de tenir sa promesse en ce qui concerne le versement de leurs indemnités. « Nous sommes un Collectif de policiers radiés injustement depuis 1987. Nous demandons une indemnisation. Car depuis 1987, on court derrière notre indemnisation et derrière la réparation du préjudice qu’on nous a causé. Nous ne sommes d’aucune obédience politique, encore moins syndicale. Notre cas constitue le plus ancien des cas sociaux de ce pays, puisque cela fait 31 ans. Nous avons tenu ce point de presse pour rappeler au Président de la République sa promesse », a souligné d’emblée, le porte-parole du Collectif, Cheikh Amidou Tidiane Niang.
Selon lui, le 1ermai 2017, lors de la remise des cahiers de doléances des syndicalistes, Sidya Ndiaye avait interpellé le Chef de l’Etat, pour lui rappeler le cas des pensions dérisoires des policiers radiés.
Le président de la République lui avait répondu qu’il avait décaissé 2 milliards pour permettre aux policiers radiés de bénéficier d’une pension descente. Le ministre des Finances, Amadou Ba également lors des législatives avait confirmé que le problème était réglé. « Mais, avec notre exclusion de l’année sociale, nous pensons que la lueur d’espoir suscitée s’est éteinte ou scintille faiblement. Nous pensions que la lancinante question des policiers radiés serait réglée. Aujourd’hui, notre collectif attend du Président de la République, la revalorisation de leurs pensions pour les 6 ans, 7 mois et 18 jours de radiation », plaide-t-il.
Venu soutenir les collègues de son père, Madani Sy, fils d’un policier radié et alité présentement a rendu à ses « dignes pères ». « Avec cette histoire, nous avons vécu une situation dramatique incommensurable. Nos familles sont vraiment dans la misère. Beaucoup d’entre nous, peinaient à payer la location. Il y a des familles disloquées, des familles qui n’arrivaient plus à se nourrir. Il y a en certains qui ont quitté le pays car ils n’avaient plus de maison. Pendant ce temps d’autres sont en train de mendier et de dormir dans la rue. Sans compter les portés disparus et ceux qui sont décédés. Il y a en même, l’un d’entre eux qui était un jour parti pour percevoir sa pension, et qui est décédé sur le coup quand la machine lui a notifié qu’il était un inconnu du système. Pourtant, ils ont fièrement rendu service à la nation. Donc, ils méritent mieux que cela. En tant que dignes fils, il est de mon devoir d’interpeller le Président de la République, afin que ces braves hommes recouvrent leurs droits qui sont bafoués depuis 31 ans », lance-t-il.
( Mama Katherine DIOUF )