CELEBRATION DES 5 ANS D’EXISTENCE DE PASTEF: Sonko casse la baraque et s’emporte
Pour la célébration du 5ème anniversaire du parti, Pastef Guédiawaye a organisé un grand meeting samedi dernier, en présence de son leader Ousmane Sonko et des alliés de «Sonko Président», mais aussi de Bougane Gueye Dani, candidat recalé à la suite des parrainages. Le président des Patriotes a ainsi cassé la baraque avant de s’emporter contre certains Sénégalais qui, sans rien faire, laissent Macky s’enliser dans la forfaiture.
L’esplanade du «marché jeudi» de Guédiawaye a refusé du monde samedi dernier. Devenus incontournables sur la scène politique sénégalaise, les Patriotes ont tenu à célébrer en grande pompe leur cinquième anniversaire. En liesse, les membres de Pastef Guédiawaye ont accueilli celui qui incarne aujourd’hui l’espoir chez eux. Comme à l’accoutumée, Ousmane Sonko a captivé son auditoire avec son fameux discours sur le patriotisme et la gouvernance administrative et démocratique. Aux Sénégalais, le nouveau chouchou de la politique sénégalaise a dit clairement avoir le cœur meurtri à cause de leur inertie face à Macky Sall qui a fini de montrer ses limites. Il déclare : «Je m’adresse globalement aux Sénégalais. Les gens pensent que le combat pour la démocratie est l’affaire des hommes politiques ; qu’ils sachent que c’est une affaire citoyenne. Les hommes politiques ne constituent qu’un élément du combat. A quelqu’un qui disait jeudi dernier dans une rencontre de la POSE dirigée par Me Mame Adama Gueye qu’: «on doit se lever et marcher jusqu’au Palais quitte même à y laisser nos vie», j’ai répondu que ‘’je ne le ferai pas’’. J’ai une famille comme tout le monde». Pour lui, avec tout ce que les politiques ont fait jusque-là, si les Sénégalais refusent de sortir, qu’ils sachent que lui (Ndlr : Ousmane Sonko) ne va pas se sacrifier et laisser sa famille. «C’est un combat citoyen. Tous les Sénégalais doivent être impliqués. Pourquoi on doit penser que seul Ousmane Sonko doit aller au ministère de l’Intérieur et réclamer de force les cartes d’identité. Alors qu’au même moment, les citoyens sont cloitrés chez eux. Il faut qu’on se dise la vérité», a-t-il déclaré. Ousmane Sonko dit aussi avoir le cœur gros parce que Macky Sall liquide qui il veut sans être inquiété. «On laisse Macky Sall avoir le droit de vie et de mort sur tout le monde», peste-t-il. Pour lui, les Sénégalais ne doivent plus accepter cela. Et Sonko déplore que les gens veuillent faire des hommes politiques des martyrs, en pensant que tout ce qui se passe constitue des problèmes de politiciens. «Macky Sall a plié le dossier de Khalifa Sall en un temps très court, avec la complicité de l’arsenal judicaire, pour dire en définitive qu’il ne sera pas candidat. De la même manière, il a modifié la loi électorale pour écarter Karim Wade. Aujourd’hui, je ne suis pas encore épargné par la furie de Macky Sall même si j’ai franchi l’étape du parrainage. En effet, selon mes informations, il y a des réunions tous les jours jusque tard dans la nuit au Palais Présidentiel pour essayer de m’écarter de la course. Ils ont soulevé la question du quitus fiscal, alors que j’en avais déjà. Maintenant, ce qui leur reste, c’est de dire qu’un fonctionnaire radié de la fonction publique ne peut pas être candidat à la présidentielle. Ils ont certainement oublié que je suis député à l’Assemblée nationale et que j’ai été élu après avoir été radié», a-t-il martelé. Après avoir choisi ceux qui vont aux élections, il va choisir ceux qui vont voter, s’est-il désolé. La preuve, précise-t-il, plus de 1 500 000 électeurs n’ont pas reçu leurs cartes et la plupart est constituée de primo inscrits. «Je ne parle pas de la carte électorale dont nous n’avons pas possession et des autres dysfonctionnements. Il a payé des sondages, mais aucun n’a dépassé 34%. Cela veut dire que 66% des Sénégalais ne veulent plus de Macky Sall. C’est pourquoi, il veut faire ce qu’il a à faire avant le scrutin», a-t-il affirmé.
Ousmane Sonko appelle ainsi les Sénégalais à sortir faire face. Selon lui, le jour où un million d’électeurs vont marcher vers le ministère de l’Intérieur, Macky Sall fera marche arrière. A l’en croire, Macky Sall ne connait que le rapport de force. «A vrai dire, c’est un poltron, il n’est pas courageux. Le jour où le peuple va se mobiliser, il va céder. Pastef ne demande pas de faveur. Nous voulons juste une mobilisation citoyenne afin que le 24 février, nous puissions avoir des élections libres, démocratiques et transparentes», indique-t-il avant de marteler : «malgré toute la mauvaise gestion de Macky Sall, les crimes économiques, les atteintes aux libertés et à la démocratie, le piétinement de nos Institutions, la gouvernance clanique et familiale, le détournement des deniers publics, l’enrichissement sans cause de ses proches, si les Sénégalais votent pour lui et disent qu’ils préfèrent Macky Sall, à ce moment-là, ils sauront tous à quoi s’en tenir».
«Se débarrasser de la Saleté politique»
Par ailleurs, le leader de Pastef estime que si on rate cette occasion, en 2019, et qu’on donne un second mandat à Macky Sall, ce sera une calamité, une catastrophe nationale. Pis, il dit qu’il y a un impératif national et salutaire aujourd’hui à se débarrasser du régime. «Tous les fossoyeurs de la République se sont rassemblés. Et on a une chance historique de faire un grand coup de balai. 2019 est une bonne occasion pour jeter dans la poubelle toute cette saleté politique et reconstruire sur une base saine et nouvelle avec des acteurs politiques qui n’ont pas de responsabilité dans ce passif laissé au Sénégal. C’est ça l’enjeu.» A l’en croire, le combat est celui de la souveraineté nationale pour reprendre notre destin en main.
«Pastef a imposé son calendrier à l’agenda politique»
Parlant de façon à peine voilée du programme d’Idrissa Seck, 1-3-15-45, Ousmane Sonko indique qu’il a vu un programme où on parle de monnaie, d’APE, de renégociation des contrats pétroliers et miniers, de protection du secteur privé national. Il explique : «On nous a traités de nationalistes, d’illuminés, d’aventuriers pendant ces cinq dernières années, juste parce qu’on a osé porter ces débats sur la scène politique sénégalaise. On se rend compte aujourd’hui que personne ne peut faire la politique au Sénégal sans pour autant donner sa position sur ces questions précitées.» Poursuivant, il estime que personne parmi ces acteurs politiques n’a osé pousser le bouchon jusque-là où ils l’ont mis. «On dit sortir du CFA, les autres disent analyser la question dans un cadre plus large. On dit renégocier totalement et exclusivement les contrats, les autres disent qu’ils vont discuter avec les acteurs. Idem pour les APE, on dit qu’on n’est pas d’accord, les autres disent qu’on va discuter. Après tout, ce qui est important, c’est qu’on a imposé notre calendrier à l’agenda politique. On a réussi à poser les vrais enjeux de notre sous-développement», s’est-il glorifié.
Sonko tend la main au troisième âge
Par ailleurs, Ousmane Sonko a lancé un appel aux personnes du troisième âge en leur demandant d’avoir pitié de leurs enfants et petits-enfants. «Heureusement qu’ils font 5% de l’électorat. Mais au Sénégal, on dit que les gens du troisième âge sont majoritairement avec le pouvoir. Ils ont souvent peur du changement et sont assez sceptiques quand il s’agit de faire confiance aux jeunes. N’ayez pas peur de nous, cette jeunesse qui incarne les valeurs auxquelles vous croyez : vertu, dignité, droiture et compétence. Vous aurez ainsi l’occasion d’assister au changement qualitatif qui va permettre à vos enfants et petits-enfants de s’épanouir », a-t-il dit pour conclure.
BRADAGE DU LITTORAL ET DES TERRES: Sonko propose un moratoire foncier
Le problème foncier et le bradage littoral à Guédiawaye présentent un vrai problème environnemental. «Que tout le monde sache que cette bande de filaos est une brise vent et que cela a une importance pour protéger les habitations de Guédiawaye», dit-il. Dans cette frénésie foncière, soutient-il, même les cimetières ne sont pas épargnés. Et pour Ousmane Sonko, ces problèmes fonciers sont notés partout dans le pays. Et pour régler ces questions, il propose un moratoire foncier. «Tout sera stoppé, parce que les conflits fonciers, c’est souvent une mafia entre les acteurs politiques, les hauts fonctionnaires de l’administration et les élus locaux. Ils font des combines sur le dos des populations. C’est ce qui est à l’origine de tous ces scandales fonciers. Au préalable, on fera un audit détaillé de ce qui se passe et surtout pour situer les responsabilités. On ne peut pas laisser ces gens s’enrichir à coût de milliards gardés dans des comptes offshore sans impunité. Il faut que chacun rende compte de sa gestion. Ce n’est pas des règlements de compte, ni une vendetta », a-t-il fait savoir pour terminer.
( Seydina Bilal DIALLO )