VERIFICATION DES LISTES DE PARRAINAGE: Le Conseil constitutionnel explique la procédure
Le Conseil constitutionnel a remis hier les procès-verbaux des parrainages aux mandataires des différents candidats pour l’élection présidentielle du 24 février. A cette occasion, les sept sages ont expliqué la procédure de vérification des listes de parrainages.
Prévue à 9 heures hier, la remise des procès-verbaux pour le parrainage a débuté bien après 12 heures. Les mandataires et les journalistes font le pied de grue et attendent le démarrage de la remise des procès-verbaux. Au même moment, tous les leaders de l’opposition à l’exception d’Idrissa Seck, d’Ousmane Sonko et de Me Madické Niang se réunissent pour discuter des stratégies à adopter. Fatigués de la longue attente, les mandataires fustigent le retard accusé par le Conseil constitutionnel pour la remise des procès-verbaux. Alors que le soleil est au zénith, on assiste à un impressionnant dispositif des forces de l’ordre et de la défense. C’est dans cette ambiance que les mandataires des différents candidats sont revenus sur le nombre de parrains qui leur est refusé.
MIMI TOURE
«Nous avons un stock qui nous permettra de remplacer autant de doublons possibles»
Entourée de jeunes apéristes partisans de Marième Thiam Babou, la mandataire du candidat Macky Sall a fait face à la presse pour révéler que leurs listes de parrainages ont connu un rejet de 4131 signatures. «Nous avons eu 4131 rejets de signatures pour différents motifs comme les erreurs d’orthographe, le numéro oublié sur une carte. Mais comme nous avions déposé suffisamment, il n’y a pas eu de problème majeur. Nous avons un stock qui nous aurait permis de remplacer autant de doublons possibles, donc nous n’avons pas de problème puisque notre parrainage a été accepté. La prochaine étape est la publication de la liste des candidats qui est prévue pour le 12 janvier prochain».
Me CIRE CLEDOR LY, AVOCAT DE PIERRE GOUDIABY ATEPA
«Il ne peut y avoir d’élection transparente parce que le Conseil constitutionnel a déjà rendu tout opaque»
Pierre Goudiaby Atepa dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel a décidé de saisir les juridictions africaines pour être rétabli dans ses droits. A cet effet, il a engagé Me Ciré Cledor Ly pour le défendre. Ce dernier s’est donc présenté hier au Conseil constitutionnel pour prendre quelques renseignements pour la procédure. Mais, d’ores et déjà, l’avocat dénonce une démarche opaque qui viole le jeu démocratique. «Nous avons des démarches à effectuer au niveau du Conseil pour une certaine documentation au nom d’Atepa. Et les 23 autres candidats ont décidé de faire le même recours. La bataille juridique est déjà engagée. Sur le plan juridique, au stade où nous sommes, si cela continue, il ne peut y avoir d’élection transparente parce que le Conseil constitutionnel a déjà rendu tout opaque. Compte tenu des délais légaux qui sont fixés par la loi, pour chaque étape, il y a une loi qui est effectivement butoir. Nous sommes dans un Etat de droit, les élections ne devraient pas avoir lieu dans ces conditions».
AMADOU CISSE, RESPONSABLE PARRAINAGE DU PUR
«Le Conseil constitutionnel a rejeté 3150 signature du Pur»
A l’image de toutes les autres listes engagées dans la course pour la présidentielle, celle du Pur a eu des rejets de parrains. «Ils nous ont donné divers motifs de rejets. Nous sommes passés avec 63.262 et ils ont rejeté 3150 signatures. Nous allons analyser froidement ces résultats et après faire une déclaration», dit-il.
AMADOU SOW, REPRESENTANT DE PASTEF
«Ils ont rejeté plus de 4.000 signatures pour erreurs matérielles»
Le représentant de Pastef, Me Amadou Sow, déplore le retard accusé dans la remise des procès-verbaux. «Nous avons validé 61.791 signatures. Nous avons validé plus de 2.000 parrainages dans 9 régions du Sénégal. Le logiciel fait un tri pour expliquer aux candidats les motifs de rejets. Il y a des rejets qui sont dus à une erreur matérielle de saisie. Ils ont rejeté plus de 4.000 signatures sur notre liste de parrainage».
BOUGANE GUEYE DANY
«A 60 jours d’une élection présidentielle, personne à part lui n’est sûr d’être candidat»
«A la place des procès-verbaux, ils nous ont servi des rapports. Cette opération de vérification se passe de la manière la plus opaque possible. Ce qui est important à retenir, c’est que Macky Sall est en train de réussir un forfait. Il est en train de donner un coup à la démocratie sénégalaise. A 60 jours d’une élection présidentielle, personne, à part lui, n’est sûr d’être candidat. Il y a énormément de choses qui sèment le doute dans la tête des Sénégalais. Il faut faire comprendre aux Sénégalais que c’est un combat pour la postérité. Il faut apporter une réponse politique aux agissements de Macky Sall. Il a besoin d’une réponse politique et il faut le contraindre à reculer».
( Mame Diarra DIENG )