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AMELIORATION DES CONDITIONS SOCIALES DES ENSEIGNANTS: Macky Sall plaide pour la création d’une fondation dédiée aux enseignants

Dans le souci d’améliorer les conditions sociales des enseignants, le président de la République a proposé, hier, lors de la remise du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Enseignant à son gouvernement la mise en place d’une fondation en vue d’aider ces derniers à pouvoir  profiter d’un régime indemnitaire et d’une couverture maladie complémentaire. 

Le président de la République n’est pas insensible à la situation sociale des enseignants qui ne cessent de revendiquer de meilleures conditions de travail. Hier, lors de la cérémonie de remise du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Enseignant, il a annoncé qu’il reste beaucoup de choses à faire dans ce sens. « « Je sais qu’il reste beaucoup à faire pour améliorer la situation sociale des enseignants. Mais, tout ne peut être supporté par les finances publiques, il nous faut nécessairement inventer d’autres mécanismes de financement. A cet égard, je demande au gouvernement de réfléchir sur la possibilité de créer une fondation dédiée aux enseignants en vue de concevoir, au profit des adhérents un régime de couverture maladie complémentaire encore plus performant, de promouvoir un régime mutualiste d’épargne et de crédit permettant aux adhérents de faire face à des investissements futurs, et ceci avec des taux bonifiés», propose-t-il.

 Selon le président de la République, cette fondation pourrait également initier des objectifs d’aide à l’acquisition  et à la construction de logements. Un objectif, selon lui qui cadre parfaitement avec sa volonté de doter chaque sénégalaise et sénégalais d’un logement décent. « Toutes ces initiatives sont prises pour apporter une réponse à la nécessité absolue de restaurer l’enseignant dans son rôle de vecteur de connaissance  et de valeurs aptes à conduire notre pays vers le progrès», explique le président de la République.

Dans son discours, le protecteur des Arts et des Lettres a rappelé que la part des enseignants non fonctionnaires appelés corps émergents  a fortement baissé. Elle est passée de 65.40% en 2011 à 28% en 2018. Il en est de même pour le nombre de vacataires qui est passé de 7 785 en 2012 à seulement 86 en 2018. Pour les volontaires, Macky Sall informe que les 9 308 en 2012 ont été tous totalement intégrés en 2018, entraînant ainsi la valorisation de ce corps.

 Il informe que les enseignants fonctionnaires sont passés de 34.60% en 2011 à 71.92% en 2018 avec une hausse des charges du personnel qui sont passées de 45.6% à 51% en 2018. Il a également rappelé les efforts pour la satisfaction de certains besoins comme celui de l’indemnité de logement qui est aujourd’hui de 100 000 francs CFA par mois.

250 milliards de francs CFA dépensés en trois ans

Au total, entre 2015 et 2018, la mise en œuvre des décisions du gouvernement dans le secteur de l’éducation aura coûté 250 milliards de francs CFA. Dans son discours, le chef de l’Etat est revenu sur l’importance et le rôle de l’enseignant dans un pays. Pour lui, dans un monde confronté à des révolutions d’ordre numériques, climatiques et sociales sans précédent, l’éducation constitue  un des leviers les plus sûrs pour nous  préparer aux mutations et incertitudes radicales. « Il nous faut donc réinventer sans cesse notre système éducatif en privilégiant la promotion de l’enseignant, fer de lance  de notre vision  d’une école de qualité, de l’excellence, de l’équité et de vérité »,  a dit Macky Sall, hier lors de la cérémonie de remise du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Enseignant.

Il ajoute que cela est d’autant plus nécessaire que l’acte d’enseigner est devenu plus complexe et requiert de plus en plus de compétence, d’engagement, d’inventivité, de rigueur morale et de souplesse mentale. Selon lui, le métier d’enseignant est par essence  une mission sacerdotale qui exige à l’enseignant de rester un modèle de citoyen ayant toujours en bandoulière la conduite irréprochable que lui imposent les hautes responsabilités dont il  répand devant l’élève, la famille et la société toute entière. C’est pour cette raison que le chef de l’Etat s’est engagé à accompagner et à motiver d’avantage les enseignants qui, dans leur grande majorité exercent leur mission avec dévouement et conscience

professionnelle. « Ce Grand Prix que j’ai institué en 2017 illustre mon ambition de faire de l’enseignant le premier acteur d’une éducation de qualité, le premier bâtisseur de notre Nation », lance le chef de l’Etat.

 Il souligne que l’enseignant de nos jours doit être un vecteur de pensée critique, de créativité, il doit être selon le président de la République doté d’un sens de la communication et de la collaboration. « C’est là tout le sens de la réforme entreprise dans le processus de recrutement des maîtres et des professeurs ainsi que les nouvelles dispositions prises dans la formation continue », soutient Macky Sall.

 ( Amadou THIAM )