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ACCUSES D’ABUS SEXUELS: Les enseignants déchirent le rapport de Human rights Watch

Le rapport de Human Rights Watch (HRW) a fait sortir les syndicats du secteur de l’Education de leurs gonds. L’enquête menée dans les régions de Kolda, Ziguinchor et Dakar épingle les enseignants qui, unanimement, ont déchiré le rapport de l’ONG HRWqui s’active dans la défense des droits de l’homme.

ABDOU FAtY, SELS/A: «NOUS REMEttONS EN CAUSE LA DéMARCHE SCIENtIFIqUE Et L’éCHANtILLONNAGE»
La guerre est déclarée entre Human Rights Watch (HRW) et les syndicats d’enseignants. Ce qui est mis en cause : le rapport accablant de l’organisation les impliquant dans des affaires d’abus sexuels. Joint par téléphone hier, le secrétaire général du Sels/A est le premier à manifester son désarroi suite à la publication de cette enquête. «En tant qu’organisation syndicale, nous allons adresser une correspondance à cette ONG pour qu’elle nous remette le rapport. Nous remettons en cause la démarche scientifique et l’échantillonnage. L’échantillon est très faible par rapport au nombre d’élèves que compte le pays. Nous remettons en cause également tous les outils qui ont été utilisés pour aboutir à cette conclusion», a soutenu Abdou Faty qui déplore la stigmatisation qui a suivi la publication de cette étude. A l’en
croire, personne ne nie qu’il peut y avoir des brebis galeuses dans les rangs des enseignants. Il y a des brebis galeuses dans tous les secteurs d’activité», dit- il.
Poursuivant, le Secrétaire général du Sels/A déclare qu’il fau- drait un échantillon large pour plus de crédibilité. «De mon point de vue, même si ces situations-là existent, c’est à des proportions marginales. Et nul n’est censé ignorer la loi. Tous ceux qui ont eu à commettre de tels actes ont été sanctionnés», souligne M. Faty qui ajoute que les organisations syndicales, aussi bien le Sels A, le Saems, le Cusems que les autres membres du G6, n’ont jamais défendu les brebis galeuses. «Nous avons toujours combattu les abus sexuels. Mais laisser entrevoir que l’écrasante majorité des enseignants le font, c’est faux. Nous connaissons ceux qui sont derrière ces ONG qui, pour avoir des financements, parlent au nom de leurs commanditaires. Il est impensable de reproduire ce qui se passe en Europe actuellement, à savoir banaliser la sexualité, transposer l’homosexualité et ramer à contre-courant de nos valeurs et de nos coutumes. Ces ONG-là, pour la plupart, sont des bras armés d’homosexuels, de lesbiennes qui ont beaucoup d’argent. Mais cela ne passera pas. On n’a pas les mêmes valeurs, les mêmes coutumes. Nous n’accepterons pas qu’on importe ces contrevaleurs au Sénégal soi-disant qu’ils
sont dans l’humanitaire», explique Abdou Faty.
AbDOULAYE NDOYE, CUSEMS «NOUS ExIGEONS DE HUMAN RIGHtS WAtCH LE REtRAIt DU RAppORt»
Quant au Secrétaire général du Cusems, il estime que ce rapport est sans fondement scientifique. A l’en croire, «Human Rights Watch a invoqué des avis per- sonnels sans aucune base scien- tifique pour généraliser et dire des choses aussi graves sur le système éducatif sénégalais. En réalité, aujourd’hui, ce n’est pas l’image de l’enseignant qui est écornée encore moins celle du système éducatif ; mais c’est l’image du Sénégal qui est ter- nie. Une ONG, quelle qu’elle soit, ne peut pas jeter comme cela l’anathème sur le système édu- catif sénégalais. On ne peut ni l’accepter ni le tolérer. Nous le dénonçons et nous rejetons ce rapport». Le plus désolant dans le rapport, souligne Abdoulaye Ndoye, c’est la recommandation selon laquelle le Sénégal doit nécessairement adopter un pro- gramme complet de sexualité qui répond aux normes interna- tionales. «Qu’est-ce que cela
veut dire? Il y a un non-dit. Ils n’ont qu’à avoir le courage de dire ce qu’ils veulent introduire dans le système éducatif sénéga- lais. Je pense qu’ils veulent per- vertir notre système et nos enfants. Et nous ne l’accepte- rons pas. On ne peut pas nous imposer certaines pratiques qui aujourd’hui sont courantes en Europe. Il y a des ambitions ina- vouées. Il y a des groupes de pression derrière cette organi- sation qui cherche à ternir l’image du système éducatif sénégalais», a déclaré M. Ndoye qui exige de Human Rights Watch le retrait du rapport. Mais surtout qu’il présente ses excuses au peuple sénégalais, aux enseignants, aux enfants et aux parents d’élèves. «L’éducation est un secteur de souveraineté. Que les autorités du pays assument toutes leurs responsabilités», demande-t-il.
SAOUROU SèNE, SAEMS: «NOUS N’ExCLUONS pAS DE pORtER pLAINtE pOUR DIF- FAMAtION CONtRE HUMAN RIGHtS WAtCH»
Enfin, le Secrétaire général du Saems estime avoir été forte- ment déçu par ce qu’il appelle
un semblant de rapport d’étude. «Quand vous regardez l’échan- tillonnage et les régions ciblées, vous vous rendez compte qu’il y a un dessein inavoué. Je pense que Human Rights Watch a une forte préoccupation, c’est ame- ner le Sénégal vers des pratiques adoptées par des pays comme la France où l’éducation sexuelle est introduite dans les programmes». Saourou Sène indique également qu’au regard des régions concernées, cela pose un sérieux problème. Il pense que le rapport a un problème de crédibilité. «Je considère tout simplement que dans tous les pays du monde, les régions défavorisées ont toujours des difficultés. Vous prenez juste trois régions très pauvres, vous prenez ensuite 164 filles pour faire un rapport national, je pense que c’est inacceptable». Ce qui amène Saourou Sène à dire que c’est un rapport diffamatoire. Il renseigne que le Saems va saisir les autres membres du G6 pour adopter une conduite concertée. «Nous n’excluons pas de porter plainte pour diffamation contre Human Rights Watch», a-t-il conclu.

( Seydina Bilal DIALLO et Toutinfo.net )