MACKY SALL AU FORUM SUR L’HABITAT ET LE DEVELOPPEMENT URBAIN «repenser notre façon de construire et de gérer est un impératif»
♣Les villes africaines sont confrontées à plusieurs difficultés qui concernent l’aménagement, l’urbanisation fulgurante et la spéculation foncière. Le président de la République, Macky Sall, et le ministre marocain de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’habitat et de la Politique de la ville ont donné des pistes de solutions afin de sortir les villes africaines de ces contraintes.
Le président de la République est parfaitement conscient de l’importance de disposer d’un toit pour tout citoyen. Selon Macky Sall, garantir à tout chacun le droit de disposer d’un lieu où vivre dans le confort et la sécurité est une attribution majeure de tout Etat moderne. Cependant, il estime que celle-ci est devenue aujourd’hui très difficile dans nos pays et partout ailleurs, car le monde entier est devenu quasiment une ville. Le chef de l’Etat qui présidait hier le forum interministériel sur l’habitat et le dévelopement urbain explique que depuis 2008, pour la première fois, l’humanité est plus nombreuse en ville qu’en campagne. Et ceci, plus particulièrement en Afrique où la population urbaine a été multipliée par 10 entre 1950 et nos jours, et est passée de 33 à 472 millions d’habitants. Et cette population atteindra 1 milliard 200 millions d’habitants en 2050. «Cette urbanisation fulgurante engendrera des déséquilibres économiques, sociaux, écolo- giques, qui menacent la sécurité et la stabilité sociale», a dit le président de la République lors de la cérémonie d’ouverture du forum sur l’habitat et le développement urbain. «Face à ces bouleversements qui vont s’amplifier, repenser aujourd’hui notre façon de planifier, de construire, de gérer et de vivre sur nos espaces urbains n’est plus une option, mais un impé- ratif», dit-il. Pour le ministre marocain de l’aménagement du territoire national, de l’urba- nisme, de l’habitat et de la politique de la ville, cette rencontre a pour objectif de débattre sur la ville africaine, son présent, et surtout son avenir. «Débattre, certes, mais agir surtout, car cette édition du forum de l’habi- tat est placée sous le signe de l’action. C’est-à-dire comment faire et quoi faire face aux problèmes que nous rencontrons, les difficultés et les contraintes que nous vivons», a dit Abdelahad Fassi Fehri. Bidonvilles, quartiers anarchiques sans plan, sans aménagement et sans équipements Pour le ministre marocain, il y a urgence à agir, car le continent africain fait face à des transfor- mations sans précédents tant pour leur ampleur que par leur vitesse. M. Fehri explique qu’entre 1950 et 2016, la population
africaine résidant dans les villes est passée d’environ 35 millions à près de 500 millions d’habitants. Et au même moment, le nombre de mégalopole est passé de deux, en 1960, à près de 60 en 2010. «L’étalement urbain qui résulte de ce dynamisme est de plus en plus important et s’accompagne d’une propension à la surconsommation du foncier et un sur- coût important des services. Dans ce contexte la question de l’habitat reste primordiale», a dit le ministre marocain. Il ajoute que les besoins sont aujourd’hui immenses, car, les villes africaines sont ceinturées de bidonvilles, de quartiers anarchiques sans plan, sans aménagement et sans équipement. «Les défis majeurs de la ville africaine sont de conjuguer la nécessaire amélioration des conditions de vie et ressources de ses habitants avec la maitrise de l’étalement, l’accueil des populations dans des conditons descentes. Notamment celles qui continuent d’arriver en masse du milieu rural», a lancé Abdelahad Fassi Fehri.
( Amadou THIAM avec Toutinfo.net )