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POUR NON RESPECT DES ENGAGEMENTS DE L’ETAT: le Saes brandit le boycott des examens de rattrapage et une grève de 48h

Les responsables du syndicat autonomes de l’Enseignement supérieur (saes) ont tenu, mercredi dernier, un sit-in pour demander à l’État d’honorer ses engagements. Il s’agit notamment du versement des per diem de
voyages d’études et de recherches, des allocations familiales et de l’arrêt des retraites des professeurs. si rien n’est fait, le Saes menace de boycotter les examens de rattrapage et de décréter une grève de 48 heures renouvelables à partir du 1er octobre.

«Le versement des per diem de voyages d’études et de recherches, les allocations familiales, l’arrêt des retraites des professeurs et le payement des heures complémentaires» constituent les principaux points de la plateforme revendicative du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (Saes). Face à la presse mercredi dernier, ses responsables ont déploré le non-respect des engagements pris par l’État. «La coordination Saes a organisé ce sit-in pour déplorer le non respect de la fonction enseignante, mais aussi pour déplorer les problèmes lancinants qui existent à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. On a longtemps attendu et négocié avec les autorités, mais cela semble ne pas avancer. Donc, on a décidé de passer à l’étape supérieure»,
a soutenu Alioune Dème, coordonnateur Saes de l’Ucad. Selon ce dernier, les problèmes que vit l’Ucad sont relatifs d’abord aux voyages d’études. «Pour être un universitaire, il faut être capable d’échanger souvent avec les collègues sur le plan international. Car, c’est à partir de ces échanges qu’on produit de nouveaux savoirs, qu’on publie. Ces publications et ce savoir sont importants, parce qu’ils permettent de donner une appréciation aux universités. C’est très important pour le classement Shanghai, par exemple. C’est ce qui fait que parfois les universités Africaines ne sont pas dans le classement Shanghai. A l’Ucad, les voyages d’étude sont organisés souvent au mois de septembre, nous sommes le 18 septembre et jusqu’à présent les per diem ne sont pas disponibles. Pourtant, la loi dit que les enseignants ont droit à 70 jours de vacances. Et souvent au mois d’août, les cours ne sont pas terminés, il ne leur reste que le mois de septembre pour aller faire des recherches », se désole-t-il. L’autre problème est lié aux Contrats de Performance. Ce point, selon le sieur Dème, «faisait partie d’un programme de la Banque Mondiale qui avait
injecté de l’argent au niveau des universités pour acheter des équipements et aussi les accompagner dans les formations professionnelles. Malheureusement, à l’Ucad, sur les 9 milliards Fcfa prévus pour le programme, les 8 milliards Fcfa ont été dépensés. Du coup, une inquiétude se pose à notre niveau et nous voulons que ce programme soit audité». Par ail- leurs, au moment où le nombre d’étudiants augmente chaque année, les professeurs vont à la retraite. La troisième revendication s’articule autour des allo- cations familiales, de la question des indices et des alignements et du payement des heures complémentaires. «Nous ne négocierons pas nos droits. Personne ne peut nous reprocher de ne pas avoir fait ce que nous devions faire. On a travaillé, corrigé, et tout fait comme il se devait. Donc, nous pensons pouvoir exiger nos droits. Si rien n’est fait, nous allons boycotter les sujets pour les examens de rattrapage. Et à partir du 1er octobre, nous allons décréter 48h de grève renouvelable. Les autorités ont assez de temps pour régler ces questions, sinon on ne va pas reculer», prévient M. Dème.

( Mama Katherine DIOUF et Toutinfo.net )