FERMETURE DU CAMPUS SOCIAL DE L’UCAD: Le casse-tête des étudiants pour se restaurer
Le campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a fermé ses portes vendredi dernier. Cette situation plonge certains étudiants, notamment ceux de la Faseg et de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines dans le désarroi. En pleine période d’examen, certains peinent non seulement à se loger, mais également à se restaurer vu la cherté des repas en dehors du campus.
Il est 13 heures au campus social de l’Ucad. L’ambiance est calme ce matin. Il n’y a pas de circulation sur les lieux comme d’habitude, situation qui s’explique par la fermeture du campus universitaire depuis vendredi dernier. Assis sous l’ombre d’un pavillon en train de manger tranquillement son sandwich, Mamadou Ba, étudiant à la Faculté de médecine, confie: « Je reviens de Thiès pour m’enquérir de mes résultats d’examen. A mon arrivée, j’ai trouvé mon ancienne chambre fermée. Mes camarades sont partis, et je ne sais pas où ils ont laissé mes affaires. Actuellement, je ne sais pas où ils logent. Là, je n’ai nulle part où aller et suis même obligé de retourner à Thiès. Je suis déboussolé. Et comme si cela ne suffit pas, tous les restaurants sont fermés. Pour manger je suis obligé d’aller acheter hors du campus où tout est cher».
Non loin de là, Oumar Seydi, étudiant au département d’Anglais, prend sa pause. «Je ne loge pas dans le campus, j’habite à Grand – Dakar donc, je n’ai pas de soucis majeurs avec cette fermeture. Mon seul problème reste la restauration, car j’avais l’habitude de manger ici. Actuellement, les repas coûtent trop cher et je suis en train d’épuiser mon argent de poche. Je pense que le gouvernement doit rapidement intervenir par rapport à cette situation parce qu’il y a pas mal d’étudiants qui n’ont pas encore terminé leurs examens», argue-t-il. Contrairement aux autres, Annie Diokh, étudiante à la Faculté de droit, a accusé un peu de retard pour vider les lieux. Tenant deux sacs bien remplis à la main, la jeune fille vêtue d’un t-shirt blanc et d’un pantalon en Wax, raconte son calvaire. «Je trouve vraiment que cette décision de fermer le campus social est prématurée, d’autant plus que beaucoup d’entre nous n’ont pas encore fini leurs examens ou n’ont même pas démarré. Certes on devait quitter depuis le 30 août, mais puisqu’on n’a pas où aller, on nous a permis de rester deux jours de plus. Là, nous sommes obligés de partir. Personnellement, je n’ai pas encore fini, mes examens et je n’ai nulle part où aller et je suis obligée de confier mes bagages aux délégués des facultés, car eux au moins sont autorisés à conserver leurs chambres. Franchement, ce n’est pas juste ce qu’ils nous font subir, sous prétexte qu’ils doivent faire des travaux de rénovations. À mon avis, ils doivent faire les choses à l’image des autres Universités comme l’Ugb, ou l’Université Assane Seck où les étudiants sont autorisés à rester jusqu’à la fin de leurs examens», explique-t-elle. Pour sa part, Aristophane Bassène, étudiant en Master 1 à la Faculté de Droit estime que cette situation est injuste. « A ma qualité de délégué de Faculté, je trouve injuste cette décision, d’autant plus que nous sommes sollicités pour des logements provisoires. Car, certains étudiants doivent faire leurs sessions de rattrapage. À notre niveau, nous n’avons pas été consultés pour la chose. Et là où nous sommes, les choses se compliquent pour tous. Par exemple, quelqu’un qui dépensait 250 Fcfa
pour manger, débourse maintenant plus de 3000 Fcfa pour couvrir ses trois repas. En plus d’autres besoins qui attendent. C’est vraiment une charge lourde pour quelqu’un qui ne compte que sur sa bourse. Nous supplions vraiment les autorités d’ouvrir ne serait-ce qu’un restaurant, en attendant qu’on termine les examens».
Toutefois, il faut dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres car, cette situation est une aubaine pour les gargotières qui tiennent des commerces aux alentours du campus. Car d’après eux : «Les choses se passent bien pour nous. Avec la fermeture des restaurants, les clients sont plus nombreux. Beaucoup d’étudiants mangent chez nous. Donc, je ne peux que m’en réjouir. Même si je déplore le calvaire des étudiants», souligne une dame sous le couvert de l’anonymat.
(Mama Katherine DIOUF et Toutinfo.net)