Analyse du spectacle de SONKO au Dakar arena de Diamniadio Par Amadou Sow

Il y a quelque chose d’impressionnant, voire d’extraordinaire dans sa capacité à dompter une foule, à la captiver jusqu’à la plonger dans une sorte d’hypnose, ponctué par des moments d’hystérie, de fureur et d’instants de joie, comme s’il détenait une baguette magique à même de contrôler, de conditionner et d’unifier les émotions.

Depuis plusieurs années, j’essaie de comprendre comment il réussit à détenir cette capacité, ce magnétisme qui semble se renforcer avec le temps, en s’adaptant à des situations parfois totalement différentes.

Sans verser dans l’irrationnel- que je n’utilise pas dans mes analyses-, je dirais, en attendant, que c’est extraordinaire.

Dans le fond et la forme du discours du Président de PASTEF (ce qui se reflète jusqu’à son habillement), qui fait défiler plusieurs tonalités et registres de langue, nous pouvons noter une explication accessible de la démarche du gouvernement, un plaidoyer sur l’importance d’une majorité parlementaire, un rappel de la situation financière du pays et une annonce des solutions préconisées par le gouvernement.
Nous y retrouvons également une partie concernant l’actualité, à savoir la gestion des inondations et les mesures prises pour stopper le phénomène de l’émigration irrégulière, etc.

Les petites piques contre les adversaires politiques n’ont pas manqué d’assaisonner le discours du Président de PASTEF qui n’en accorde pas moins une bonne part au sujet sérieux de la reddition des comptes.

Le talent de Sonko réside surtout dans le fait de parvenir à délivrer un message aussi important dans la vie d’une nation, tout en conservant l’attention d’un public enthousiaste, pendant tout ce temps, dans une ambiance qui, pourtant, réunit toutes les conditions pour être agitée.

Ce n’est pas la première fois que je fais cette remarque.
Mais, cette fois-ci, c’est d’un autre niveau.

Amadou Sow
Enseignant chercheur
FASTEF/UCAD