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Crise de la presse : « Le dialogue et la concertation doivent être privilégiés… » (Adji Mbergane Kanouté)

Entre une grande majorité de la presse sénégalaise et le nouveau gouvernement, on ne parle plus le même langage. Après la journée sans presse pour dénoncer la pression mise par l’Etat, Adji Mbergane Kanouté pense qu’il est temps que les parties prenantes se retrouvent pour trouver une solution.

« L’Etat et les patrons de presse doivent pouvoir trouver des passerelles aboutissant à des solutions salutaires. Le dialogue et la concertation doivent être privilégiés pour un dénouement heureux », a fait savoir la vice-présidente du groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar (BBY) à l’Assemblée nationale. 

Toutefois, Adji Mbergane Kanouté ne jette pas tout l’opprobre au nouveau gouvernement. Bien qu’elle soit d’accord que des efforts doivent être faits, elle pense également que les médias doivent jouer leur partition. « La suspension des conventions de partenariat avec la presse et le blocage des paiements attisent la tension entre pouvoir et patrons de presse. Autant je suis d’accord que la presse doit s’acquitter de son devoir de payer l’impôt comme tout citoyen sénégalais, autant je marque mon désaccord en ce qui concerne la cessation de paiement des sommes dues aux organes de presse. Nous devons cultiver la tolérance et privilégier le dialogue pour une sortie de crise », a ajouté la parlementaire.

Mais comment sortir de cette crise ? Quelles doivent être les solutions mises sur la table ? Adji Mbergane Kanouté a une idée. « Il faudra des mesures fortes et urgentes pour rassurer les entreprises de presse, non pas leur mettre une pression. Parce que quand une entreprise n’arrive plus à payer des salaires, on ne peut trouver des ressources pour payer des impôts. Ça, c’est une réalité. Donc, les nouvelles autorités doivent accompagner les médias dans ce sens », dit-elle dans un premier temps.

Adji Mbergane propose également à l’Etat d’accompagner la presse dans sa transformation, ce qui semble inévitable pour sa survie. « Ensuite, il est évident que le salut de la presse se trouve dans sa remise en cause, sa réinvention, sa gestion. S’adapter aux nouvelles technologies. La politique digitale de l’État devrait pouvoir aussi les aider dans ce sens. C’est cela sauver la presse et sauver la démocratie », ajoute-t-elle.