ActualitéContribution

LA CHRONIQUE DE MLD: Le style Sonko et l’embellie de l’or noir…Par Mamadou Lamine DIATTA

À brûle-pourpoint, il s’agit de se poser la question de savoir quel est le lien entre la controverse sur le style Sonko et l’embellie économique que l’exploitation effective du pétrole annonce en grande pompe dans ce pays à la croisée des chemins.
Dans cette vie d’ici-bas, tout est lié pardi.
Ousmane Sonko s’est récemment prononcé devant ses partisans en égratignant certains magistrats véreux et cette presse prise en flagrant délit de « délinquance fiscale ».
L’homme sait dire des vérités sans prendre de gants. Cela est quelque part une qualité. En revanche, son discours pèche souvent sur la forme dans un pays où le Maslaa est érigé au rang de valeur nationale.
« La manière de donner vaut mieux que ce que l’on donne  » dit un célèbre adage.
Pourtant Sonko reste un Leader charismatique, un homme entier pour dire le moins mais l’emballage de son narratif laisse à désirer et cela parasite souvent sa communication pour ouvrir un boulevard que ses nombreux contempteurs n’hésitent point à emprunter afin de le tourner en dérision.
Lorsqu’un homme qui occupe de si hautes fonctions théorise publiquement zéro pardon, cela fait quelque part désordre. Il peut penser de la sorte mais il ne saurait le dire urbi et orbi. La nuance est importante.
À y regarder de près, tout porte à croire qu’il a été profondément atteint par les injustices et autres brimades subies du temps de la toute- puissance du Président Macky Sall. Les séquelles de cette dure période se révèlent cash dans le rendu.
Il faut interroger son état psychologique car il a sûrement été touché dans sa chair par cette opposition violente contre Macky Sall. Lui et l’actuel Chef de l’Etat ont subi les rigueurs et les affres de la prison. Beaucoup de Sénégalais semblent l’oublier mais dans la vie d’un humain, ce sont des évènements qui ne sont jamais anodins.
Mais cela n’est pas une excuse et ne devrait point l’absoudre…La roue a tourné et Dieu notre Créateur a finalement tranché en leur faveur. Quoi de plus valorisant ? Quoi de plus rassérénant ? Autant dire que le Président Diomaye Faye et lui ont basculé à un niveau suprême. Ils sont au pouvoir et forcément leurs moindres faits et gestes sont épiés, pesés et sous –pesés.
Mais l’Etat n’est pas Sonko et vice-versa.
Pour autant, il ne saurait être question de cacher dans un coin de la rubrique pertes et profits des crimes économiques avérés commis par d’anciens gestionnaires de l’argent public sous la bannière du régime APR/ BENNO. Le problème c’est qu’à l’image des hommes d’Etats dignes de son rang, l’actuel Premier ministre est appelé à s’élever pour habiter enfin cette fonction prestigieuse de Chef du gouvernement et par ricochet d’homme d’Etat.
Des poursuites judiciaires seront sûrement ouvertes à l’encontre des ministres et autres DG indélicats du pouvoir Macky Sall mais il n’appartient pas à Sonko de le dire comme pour installer une peur- panique dans le camp de ses adversaires politiques. Le cas échéant, ce serait cousu de fil blanc et une telle situation donne carrément l’impression d’une justice des vainqueurs. Dans cette vie d’ici-bas, la subtilité est un art de vivre.
En outre, Sonko n’a pas besoin d’ouvrir un front avec la presse. Il perd beaucoup d’énergie dans cette séquence. Tout au plus cette croisade qui porte sur une quarantaine de milliards que l’Etat compte recouvrer auprès des médias devrait être portée par…le ministre de la communication qui devrait être en première ligne.
L’opinion publique est assez avisée pour apprécier et juger la presse.
De toute façon dans le domaine délicat de la communication de crise, le nouveau pouvoir semble mal conseillé. On remarque des faiblesses criantes à ce niveau.
Il faut savoir que la presse gagne souvent ses conflits même si elle y parvient à la hussarde donc pratiquement sans gloire…
D’autre part, les résultats sur le terrain parleront pour Sonko.Clairement.
Le chef du gouvernement est un passionné qui peut être maladroit par moment.
L’apprentissage du pouvoir est délicat et la perfection n’est pas de ce monde.
En tribun invétéré, le PROS comme l’appellent ses inconditionnels, continue d’électriser les foules et sa magie opère encore. Jusqu’à quand ? Question existentielle. Vaste programme aussi.
Les urgences sociales restent prégnantes et Il s’agit aujourd’hui d’installer le Sénégal dans une ambiance de sérénité. Nous aurons grandement besoin d’un tel état d’esprit pour arpenter les chemins difficiles du décollage économique et du progrès collectif.
Notre basculement officiel dans le cercle restreint des pays pétroliers nous oblige à adopter de nouvelles postures et surtout de remettre à jour notre mindset…
L’exploitation pétrolière et gazière de même que ces baisses annoncées sur les prix du riz, du sucre, de l’huile et d’autres denrées de consommation courante peuvent sans doute installer ce climat de confiance nécessaire à notre quête inlassable de mieux-être.
L’espoir fait vivre et les figures emblématiques du nouveau pouvoir sont élues pour l’entretenir et nous faire rêver au quotidien.