A la UneEducationSociété

UCAD : Les enseignants menacent de boycotter les amphis en raison des retards de salaires

Les enseignants de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar se retrouvent confrontés à une situation financière préoccupante à quelques jours de la fête de Korité. Au moment où les lignes sont écrites, ces professeurs n’ont pas reçu leur salaire, suscitant des inquiétudes croissantes au sein de la communauté universitaire. 

D’ailleurs un des leur qui s’est confié à PressAfrik a fait savoir que « certains de ses collègues ont décidé de ne pas faire cours lundi prochain si les salaires ne sont pas virés ». 
Un autre de la faculté de Droit rapporte que ça commence « à jaser entre collègues ». Et pourtant affirme-t-il, « leurs collègues de Saint Louis ont perçu leur solde depuis le 28 mars ».  Notre source de souligner que les enseignants de l’Ucad vivent cette situation  « depuis cinq mois. »

Face à cette crise, les enseignants de l’UCAD appellent les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates pour résoudre ce problème. Surtout le tout nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI), Abdourahmane Diouf.

Joint au téléphone, la représentante du syndicat autonome de l’Enseignement supérieur de l’Ucad madame Fatou Seck Youm de révéler à PressAfrik les raisons d’un tel problème. 

D’abord, elle précise que les salaires des professeurs sont payés par le Trésor et du fait de la « transition entre les deux présidents le nécessaire n’a pas été fait ». Un retard que la chargée des revendications décrie. « Les salaires auront dû être payés depuis le  29 pour permettre à nos collègues chrétiens de bien passer la fête des Pâques.  Et là, on risque de passer la korité sans salaire, ce qui risque d’être catastrophique. »

L’autre raison évoquée par le syndicaliste est le budget de l’Ucad qui ne fonctionne pas normalement à la différence des autres fonctionnaires. En effet, explique-t-elle « il y a des fonctionnaires qui sont logés à la direction des soldes et d’autres qui ne le sont pas. Parce qu’ils ont un statut particulier. C’est le cas des enseignants du supérieur. Et nous (enseignants) on est logé à la Trésorerie générale. Alors pour qu’elle puisse payer, il faut que notre ministre tutelle mandate et que le compte soit alimenté parce que c’est un compte dédié. Ce qui n’est pas le cas à la direction des soldes. »

Mais avec l’augmentation des salaires des enseignants y a eu un déséquilibre budgétaire, regrette le SAES. « Avec l’augmentation il y a eu 7 milliards FCFA de plus qui n’avaient pas été pris en compte. À cela s’ajoute l’absence d’une loi de finance rectificative. La véritable raison est qu’on n’a pas de budget de vérité qui couvre tous les salaires. On a un budget déséquilibré qui fait en un moment de l’année, il faut courir de gauche à droite. Ce qui semble être injuste parce qu’on a un statut de fonctionnaire ». 

Sur la menace de boycotter les amphis, Fatou Seck Youm la trouve « légitime ». Pour elle : « Y a la Korité qui pointe le bout de son nez et donc c’est pas parce qu’il y a changement de régime qu’il ne doit pas y avoir de continuité ». 

Elle en conclut que ce n’est pas que l’Ucad seulement qui est concernée par ce retard de salaire. « Il y a que Ziguinchor et Saint Louis qui ont été payées, hier-vendredi UVS a été payée de justesse. Bambey, Thiès et Dakar restent toujours dans la spectatrice de paiement de salaire ». 

Avec PressAfrik