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ASSASSINAT ET DÉTENTION ILLEGALE D’ARME L’accusé poignarde son ami au cou, sur le nez, à l’épaule et à l’arcade

Plus sadique que Aïdara Chérif Mouhamadou Traoré, on meurt. Pour une banale dispute autour d’une chambre, il a asséné à son ami des coups de couteau à l’épaule, au cou, au nez et à l’arcade. Attrait hier devant la barre de la chambre criminelle de Dakar pour assassinat et détention illégale d’arme, il risque 20 ans de travaux forcés. L’affaire sera vidée le 17 aout prochain.

«Le père de l’accusé a fait des révélations accablantes en informant que son fils ressemble à une bête qui cherche à faire du mal. Il est violent et alcoolique». C’est en ces termes que le parquet a décrit Aidara Chérif Mouhamadou Traoré qui comparaissait pour les crimes de détention illégale d’arme et d’assassinat contre son ami Pape Mbaye. Dans son réquisitoire, il a précisé que l’accusé a asséné quatre violents coups de couteau à la victime. «Un coup au cou, à l’arcade sourcière gauche, à l’épaule gauche et au nez. Le coup a causé une plaie de 4 cm et la lame mesurait 20 cm», a détaillé le parquet. Dans la nuit du 22 aout 2013, accompagné de sa petite amie, Traoré s’est rendu au domicile de Pape Mbaye (le défunt) à son insu. Alors qu’il se dirigeait vers la chambre de la victime, il a été sommé par la mère de cette dernière de débarrasser le plancher, car la maison ne doit pas être transformée en un lieu de débauche. Dès que son fils est rentré du travail, elle lui a raconté ce qui s’est passé. Outrée par les remontrances de sa maman, la victime est allée dire à son ami qu’il ne pouvait admettre qu’il entre dans sa chambre avec sa copine à son insu. Dès lendemain, la victime est allée encore voir l’accusé qui se trouvait avec sa copine pour lui faire des remontrances. Une première altercation éclate entre les deux, l’accusé est malmené par Pape Mbaye. Ne pouvant pas digérer cette humiliation, Aidara Mouhamadou Traoré est allé à la cuisine se saisir d’une arme blanche. Il rejoint son ami dans la rue, lui assène des coups de couteau et l’abandonne baignant dans son sang. Pape Mbaye est transporté par son père à l’hôpital où il a reçu les premiers soins. Mais dès le lendemain de l’agression, Pape Mbaye succombe à ses blessures. S’étant rendu compte de la gravité de ses actes, le meurtrier a pris la poudre d’escampette. Cependant, il est arrêté par le commissariat de Thiaroye après quelques jours de cavale. Considérant que la culpabilité de l’accusé ne fait l’ombre d’aucun doute, le parquet a requis 20 ans de travaux forcés contre Traoré. À la barre, ce dernier a contesté les accusations dont il fait l’objet. «J’ai eu un accrochage avec Pape Mbaye. J’ai pris une arme pour aller récupérer mon vêtement que j’avais laissé dehors après notre bagarre. Mais, il m’a encore attaqué et je lui ai donné un coup de manière involontaire. Je ne lui ai pas assené de coup, c’est lui qui est allé vers l’arme. Je n’avais nullement l’intention de le tuer», argue l’accusé. Le père de la victime a réclamé le franc symbolique là où l’épouse de cette dernière a demandé 4 millions Fcfa. Mame Binetou Mbaye avec qui le défunt a eu un enfant hors mariage a réclamé 5 millions de francs en guise de dommages et intérêts. Selon le conseil de la défense, Me Ndèye Fatou Sarr, il n’y a pas eu de préméditation dans ce dossier. «Mon client a dit sans être contredit que c’est la victime qui est allée le chercher chez lui. Sur la base de ces éléments, on peut dire que l’accusé n’a pas eu l’initiative de cette bagarre. Donc, on ne peut pas parler de préméditation», clame la robe qui a demandé la requalification des faits en coups mortels. Elle a plaidé l’acquittement en faveur de son client pour la détention d’arme sans autorisation administrative. Délibéré attendu le 17 août prochain.

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