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MODOU DIOP EST DECEDE, ENTRE AUTRES, D’UNE HEMORRAGIE INTERNE le rapport d’autopsie accable la police

Le certificat de genre de mort établi par le spécialiste qui a fait l’autopsie de Modou Diop, dont la famille accuse la Police de l’avoir battu à mort, accable les hommes de tenue. Le document fait état, entre autres, d’hémorragie interne au niveau du crâne.

Modou Diop, alias Seck Ndiaye, commerçant, qui a reçu la visite de cinq policiers de la Sûreté Urbaine de Dakar, le 19 Mai, dans le cadre d’un cambriolage à Bel-Air, n’est pas décédé de mort naturelle. Lorsque sa famille a soutenu le lendemain de sa mort, qu’il a été battu par la Police, cette dernière avait préféré attendre les résultats de l’autopsie pour se prononcer. Le certificat de genre de mort accable la Police. Il fait état d’hémorragie interne au niveau du crâne, de plusieurs blessures consécutives à des coups d’objets contondants, de beaucoup de séquelles qui confirment les coups et blessures volontaires et les atrocités qui l’ont emporté, révèle Me Assane Dioma Ndiaye. Joint au téléphone, le président de la Ligue Sénégalaise pour la défense des droits de l’homme (Lsdh) conclut que la thèse d’une mort naturelle est écartée. « Il s’agit de mort violente », précise Me Ndiaye. Sur l’auto-saisine du procureur de la République, l’avocat estime qu’elle va de soi. «L’autopsie est un acte judiciaire ordonnée par la Procureur. Maintenant que les résultats concluent à une mort violente, il est obligé d’ouvrir une procédure judiciaire pour homicide volontaire ou involontaire et actes de torture. Ce sont les traces de sang sur les escaliers et la chambre qui aggravent les faits. J’espère que la Police va accepter de faire son introspection. Pour ce qui concerne la Lsdh, en général, nous conseillons les familles de constituer des avocats. Ce n’est qu’en cas d’extrême nécessité que nous offrons notre assistance judiciaire». Jointe au téléphone, une source policière rappelle qu’il y a eu bagarre. Modou Diop détenait une arme à feu qui avait trois cartouches. Par ailleurs, la victime, souffle notre source, était suivie par un médecin. Il était atteint de cardiopathie et de pneumopathie pré-existentielles. Il a tenté de faire passer un policier par la fenêtre de sa chambre et de tirer sur un autre. Selon le gardien trouvé au magasin de Bel-Air où 115 ballots de tissus ont été emportés, trois individus, encagoulés, armés de pistolets, ont fait irruption dans le dépôt et menacé de le tuer s’il criait. C’était dans la nuit du 17 au 18 juin, vers 03 h du matin. Ils tenaient des torches avec l’effigie «Police», ont ligoté ses pieds et l’ont bâillonné avec du scotch. Ensuite, ils ont ouvert une voiture garée dehors et l’ont mis à l’intérieur. Ils ont aussi tenu en respect deux autres gardiens, qui étaient sortis satisfaire un besoin naturelle.

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