Ouverture des Grand Challenges annual meeting: L’intégralité du discours du Pr Macky Sall
Excellence, Monsieur Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores, Président en exercice de l’Union africaine, cher frère et ami,
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Madame la Présidente du haut Conseil des Collectivités territoriales,
Monsieur le Président du Conseil Economique Social et Environnemental,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique,
Cher Bill Gates, Co Président de la Fondation Bill et Melinda Gates,
Chers acteurs de la communauté scientifique, et membres du secteur privé,
Mesdames, Messieurs,
Avant tout propos, j’aimerais d’abord te remercier particulièrement, cher frère Azali, pour avoir honoré et rehaussé cette rencontre de ta présence, en dépit d’un agenda que je sais très chargé.
Au-delà de cet évènement ponctuel, ta présence, que nous apprécions au plus haut point, traduit, une fois de plus, ton attachement à la longue tradition d’amitié fraternelle entre nos deux pays malgré la distance qui les sépare.
Merci à tous nos hôtes d’être venus. Je vous souhaite la bienvenue et un agréable séjour parmi nous à l’occasion de ce rendez-vous annuel de la Fondation Bill et Melinda Gates, plus connu sous le label de Grand Challenges annual meeting, qui se tient depuis 2005.
Special thanks to you, dear Bill, for the trust you have placed in our country to host the major annual event of your Foundation.
La tenue à Dakar de cet évènement confirme le partenariat solide entre notre pays et votre Fondation dont le Sénégal abrite le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Je félicite notre compatriote Cheikh Oumar Seydi, Directeur Afrique, ainsi que toutes les équipes de la Fondation, et l’ensemble des Services de l’Etat qui ont préparé ensemble pendant plus d’un an l’organisation de cette rencontre.
Mesdames, Messieurs,
Dans un monde exténué par les conflits, la violence, les jeux d’intérêt et le chacun pour soi, la Fondation Bill et Melinda Gates offre un modèle achevé d’empathie et d’humanité.
En effet, il faut avoir un grand cœur et un sens élevé de l’altruisme pour consacrer son temps, ses efforts et ses ressources à la santé et au bien-être de millions d’hommes et de femmes de tous âges à travers le monde, sans aucune distinction.
Je rappelle que 49 pays africains dont le Sénégal bénéficient des programmes de la Fondation Bill et Melinda Gates, dans des domaines aussi vitaux que la santé, la nutrition, l’eau, l’assainissement, l’hygiène, l’agriculture et les services financiers pour les nécessiteux.
Pour tout ce travail remarquable, au service de l’humanité, la Fondation Bill et Melinda Gates mérite notre standing ovation. Merci.
Cette rencontre annuelle s’inscrit dans le même esprit de solidarité et de fraternité humaine.
Elle constitue pour la communauté scientifique, les bailleurs de fonds et les décideurs politiques, une plateforme d’échanges et de dialogue, pour stimuler la recherche, l’innovation et le financement, afin d’aider à relever les grands défis mondiaux en matière de santé et de développement.
Nous en avons grandement besoin ; d’où la pertinence du thème de cette année : La science sauve des vies.
En effet, la science sauve des vies en contribuant à améliorer notre compréhension des maladies par la prévention, le diagnostic et le traitement.
Mais le progrès scientifique a un coût. Pour être efficace et répondre aux besoins du plus grand nombre, la recherche scientifique doit être soutenue et financée de façon adéquate.
La course aux vaccins et aux masques, engagée après l’apparition de la pandémie de COVID-19 est suffisamment révélatrice à ce sujet.
Elle a montré au grand jour l’état d’impréparation global face aux périls sanitaires planétaires de plus en plus fréquents.
En même temps, dans un monde globalisé, un monde d’échanges et d’interactions intenses, la pandémie nous a appris que face à ces périls qui ignorent les frontières, aucun pays ne peut être en sécurité sanitaire tant que d’autres restent vulnérables.
Le besoin de collaboration n’en est que plus évident pour les scientifiques et les décideurs politiques.
C’est ce qui se fait au sein de l’Alliance mondiale pour le Vaccin et l’Immunisation (GAVI) ; et plus récemment avec l’initiative COVAX, en réponse à la pandémie de COVID-19.
Il faut féliciter la Fondation Bill et Melinda Gates pour son soutien actif à ces deux mécanismes de solidarité internationale.
Mais aujourd’hui, l’Afrique doit se mobiliser davantage pour assoir une véritable industrie biotechnologique, y compris la fabrication de vaccins.
Nous devons aussi continuer le plaidoyer pour que les vaccins produits sur le continent accèdent aux plateformes de commercialisation ; d’autant plus qu’il y a des expériences en la matière, dont celle de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) qui fabrique depuis plus de 90 ans le vaccin contre la fièvre jaune.
Au demeurant, l’IPD et l’Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Épidémiologique et de Formations (IRESSEF) constituent deux de nos laboratoires de référence contribuant régulièrement au progrès de la science en matière de santé.
Je voudrais saluer ici l’initiative Grand Challenges Sénégal lancée en octobre 2022, et coordonnée par l’IPD, pour soutenir des projets de renforcement de la surveillance épidémique et la promotion de l’intelligence artificielle appliquée à la santé.
Dans le même esprit, je suis heureux de constater que deux lauréats du Prix du Président de la République pour l’innovation numérique édition 2023 ont lancé avec succès, deux plateformes d’intelligence artificielle : Caytu Robotics et Telewer.
En matière d’innovation, j’aimerais également citer le Programme Bajenu Gox, lancé il y a plus d’une décennie, qui met en avant le leadership féminin pour soutenir les politiques publiques dédiées à la santé maternelle, néonatale et infanto-juvénile.
Les bajenu gox sont des actrices communautaires préparées par les responsables des services de santé pour servir de conseillères pendant les périodes de grossesse, d’accouchement et de suivi post natal.
Elles aident à assurer la veille pour l’espacement des naissances, les rendez-vous pour la vaccination du bébé, son suivi nutritionnel et la protection contre les mutilations génitales féminines.
Je remercie vivement la Fondation Susan Thompson Buffet pour son soutien précieux qui aide à pérenniser le Programme Bajenu Gox.
En ce mois d’octobre rose, marquant la campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, notre thème doit aussi nous rappeler que la science reste toujours confrontée au défi majeur du fléau du cancer qui continue de faire des ravages à travers le monde : 19 millions de nouveaux cas en moyenne par an pour 10 millions de décès, dont plus de 700 000 en Afrique, selon les estimations.
En réponse à cette situation préoccupante, l’Agence internationale de l’Energie atomique a lancé l’initiative Rays of hope, Rayons de l’espoir, afin de soutenir les capacités des pays membres, africains en particulier, dans la lutte contre le cancer, notamment en équipements d’imagerie médicale, de médecine nucléaire et de radiothérapie.
En tant que parrain de cette campagne, j’engage les pays et Institutions partenaires et toutes les bonnes volontés à appuyer l’initiative Rays of Hope qui veut contribuer à la réalisation des ODD.
J’encourage la communauté scientifique dans ses efforts pour l’amélioration du diagnostic et du traitement du cancer, et la mise au point de vaccins efficaces et accessibles à tous.
J’espère que nous pourrons relever le défi d’ici aux prochaines assises annuelles de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Sur cette note d’espoir et de confiance, je déclare ouverts les travaux de Grand Challenges annual meeting 2023. Je vous remercie.