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Planification écologique: le président français Emmanuel Macron face au «défi du siècle»

Emmanuel Macron doit présenter ce lundi 25 septembre sa « planification écologique ». Après plus d’un an de concertations, la Première ministre a rendu sa copie la semaine dernière. Le président français doit donc faire des annonces, donner un « cap » pour ce qu’il a déjà qualifié de « défi du siècle » avant la présentation en Conseil des ministres du projet de budget pour 2024 mercredi prochain. Et pour la société civile en France, les attentes sont fortes. 

Après plusieurs reports, Emmanuel Macron doit présenter ce lundi les grands axes de la « planification écologique » dont il entend faire un marqueur de son quinquennat, en dépit d’un bilan environnemental jugé jusqu’ici insuffisant. « Je suis convaincu que nous avons un chemin qui est celui de l’écologie à la française », « une écologie de progrès », « qui n’est ni le déni », « ni la cure qui consiste à dire « ça va être un massacre » », a plaidé le chef de l’État dimanche 24 septembre lors de son interview télévisée. Il réunira à 15h à l’Élysée, pour la deuxième fois, le Conseil de planification écologique créé après sa réélection, avec Élisabeth Borne et les ministres concernés.

La France est donc en retard sur ses engagements climatiques et une planification écologique est donc nécessaire pour rattraper ce retard face à une accélération des impacts du changement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas assez vite, comme le rappelle Anne Bringault, porte-parole du Réseau Action Climat (RAC) qui fédère une trentaine d’ONG environnementales. Elle attend donc des annonces présidentielles à la hauteur des enjeux : « On a l’impression que cela fait du sur place, on a l’impression qu’Emmanuel Macron fait un refus d’obstacles. On attend effectivement une clarification sur les objectifs, le cap, les mesures, le financement et le calendrier de mise en œuvre. »

Des transformations profondes sont nécessaires dans tous les secteurs, des transports à l’industrie, de l’agriculture à notre mode de vie. Ces transformations auront un impact sur la manière dont on va se déplacer, sur l’isolation des logements aussi par exemple. « Il est difficile d’engager cette transformation sans avoir quelqu’un qui montre une vision, qui dit aux Français : « voilà où je veux vous emmener » », estime Anne Bringault. Pour la porte-parole du RAC, Emmanuel Macron doit mouiller sa chemise et défendre cette planification écologique.

Maintenir le cap face à l’influence des lobbies 

Dimanche, Emmanuel Macron a déclaré que la France sortirait du charbon d’ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales, mais il n’a pas fixé de date de sortie du pétrole et du gaz fossile.

« On voit bien qu’en France un acteur comme Total, dont l’activité principale est le développement des énergies fossiles, ne va pas rester inactif si on a un plan qui prévoit une sortie des énergies fossiles. Donc, c’est face à ces lobbies-là qu’il va falloir être très puissant. Et on espère réellement qu’il va nous rassurer en montrant qu’il veut vraiment être le leader de la lutte contre le changement climatique dans la suite de l’Accord de Paris », précise Anne Bringault.