Diffusion des matchs en Casamance dans des villages sans électricités pendant le Mondial
Parce que les habitants de la planète ne sont pas tous égaux devant le football, une jeune association a décidé d’aller diffuser les matchs en Casamance, dans des villages sans électricité, pendant le Mondial.
Cet été se tiendra la Coupe du monde de football en Russie. Cet événement rassemblera 32 équipes venues du monde entier et plus d’un milliard d’êtres humains autour de leur passion commune pour le ballon rond.
On estime en 2016 que plus de 1 milliard d’êtres humains dont 4 sénégalais sur 10 (44,3%) n’ont pas accès à l’électricité. Ce taux monte jusqu’à 80% dans les zones rurales. C’est pour cette raison que les membres de l’association française HAPPi (Help Abroad to Play Progress and Improve) ont décidé d’aller aider la Casamance. Cette association composée d’une dizaine de personnes et vieille d’à peine quelques semaines a été fondée par Tarik Gahlouz. « Il travaille comme audit en Côte d’Ivoire depuis déjà quelques années, et il cherchait à aider l’Afrique par ses propres moyens. Dans l’association, tout le monde ne se connaissait pas avant, mais tout le monde connaissait Tarik. La diversité de nos profils peut être une force car certains d’entre nous ont fait Science Po, d’autres HEC, ou encore de la communication…» me dit Jeanne Reig, vice-présidente d’HAPPi.
Elle m’explique que le choix du lieu s’est fait extrêmement facilement : « Nous avions déjà décidé de partir pour le Sénégal, tout simplement car c’est l’un des seuls pays d’Afrique qui participera à la Coupe du monde de cette année(avec l’Egypte, le Maroc, le Nigéria et la Tunisie. NDLR).De plus, il fallait aussi que le pays soit connu pour avoir une véritable passion pour le ballon rond. D’autres pays comme le Costa Rica ou le Panama étaient également possibles mais leurs problèmes d’électrification sont moins importants que ceux que rencontre encore le Sénégal. »« Pour décider du lieu plus précisément, c’est notre partenaire l’ONG franco-sénégalaise FAP(Futur Au Présent) qui nous a conseillé grâce à leur expérience et leurs contacts sur place. »
Un choix logique puisque la Casamance reste aujourd’hui la région la plus pauvre du Sénégal avec 75% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté.
La dizaine de bénévoles de HAPPi parcourra tour à tour trois villages en dix jours et diffusera un match chez chacun d’eux grâce à un projecteur. Ces quelques jours passés sur place seront aussi l’occasion de créer des activités ludiques et pédagogiques, de nombreux membres de l’association ayant une expérience professionnelle avec les enfants. Ils ont décidé de parcourir la Casamance, dans le Sud du Sénégal, pour distribuer des « kits solaires ». Ces « kits solaires » contiennent un smartphone avec du contenu digital pédagogique, trois points d’éclairage et une prise USB permettant de recharger des appareils électroniques.
Chacun de ces kits coûte 117 euros (66% pour les particuliers, et 60% pour les entreprises avec la déduction fiscale) et permet d’éclairer une famille entière. Si l’association a d’ores et déjà réussi à rassembler les 3500 euros nécessaires pour payer la logistique (location du matériel, déplacements interne, vols d’avion), il reste encore à trouver 19 110 euros pour éclairer les 130 familles qu’ils rencontreront au cour de leur périple. Pour atteindre leur objectif, l’association compte bientôt lancer un « challenge start-up » : chaque start up nommée devra donner la somme nécessaire puis nommer à son tour deux autres start-up.
Senactu