LA CHRONIQUE DE MLD: Benno à l’épreuve du poison de la division
Le Président Macky Sall est déjà entré dans l’Histoire à la faveur de ce désistement retentissant qui a consolidé et conforté le Sénégal au rang des démocraties africaines dotées de hauts standards.
Seulement voilà, tout porte à croire qu’il restera au cœur de l’élection présidentielle de février 2024.C’est sans doute ce qui explique à juste raison quelque part le choix qu’il vient de porter sur la personne d’Amadou Ba pour faire office de commandant en chef des troupes bigarrées de Benno Bokk Yaakar actuellement dans une querelle d’egos diffuse mais à peine voilée.
Amadou Ba est un technocrate chevronné qui réclame d’ailleurs les dividendes d’un Plan Sénégal émergent ( PSE) à bout de souffle plombé par une conjoncture économique et financière délicate corrélée à une crise russo- ukrainienne impitoyable pour les pays africains.
Le Sherpa des Parcelles assainies a donc pris du galon mais il lui faudrait se départir rapidement de cette image désastreuse de clone du Président Macky Sall que lui colle ses contempteurs nichés surtout au sein de l’opposition radicale. Comment cet homme qui réclame urbi et orbi l’héritage de son mentor de Président pourrait- il se présenter en homme neuf histoire de vendre du rêve aux 17 millions de Sénégalais? Car, l’élection présidentielle est surtout le rendez-vous, disons la rencontre entre un homme ( providentiel ?)et son peuple.
Donc cet homme politique pondéré à l’image lisse est obligé de se réinventer pour convaincre et rassurer son monde qu’il ne sera point le clone du Prince et qu’il apportera sa touche personnelle, sorte de plus value qui fera la différence dès la campagne électorale qui pointe à l’horizon.
Vaste programme car c’est justement tout le dilemme cornélien d’un homme obligé de bâtir toute sa stratégie de conquête des suffrages de ses concitoyens sous l’ombre tutélaire d’un Chef imposant qui risque de lui choisir même son bataillon de campagne parce que tout simplement il continue d’exercer un pouvoir qui lui permet encore d’être l’Alpha et l’Omega de notre système politique.
Autrement dit, Amadou Ba tout entreprenant et innovant qu’il soit sera toujours le poulain voire le protégé d’un Président qui l’a du reste choisi aux dépens d’autres caciques du régime qui continuent encore de marmonner des mots incompréhensibles depuis l’annonce de la nouvelle liée au choix de Ba.
Pourtant le candidat de Benno aura intérêt à se présenter en homme de rupture pour mériter les voix d’un électorat assez exigeant.
Il aura aussi besoin d’éviter ce que le Premier français Mme Elisabeth Borne appelle à juste raison le poison de la division qui a le don de miner les organisations sociales les mieux structurées.
Comment réussir
à agréger les forces éparses de Benno? Comment déjouer le piège de l’émiettement des forces qui guette sa coalition après les départs tonitruants d’Aly Ngouille Ndiaye, de Mame Boye Diao et d’autres ?
Autant d’interrogations qui n’ont pas encore trouvé de réponses précises nécessaires au regard du contexte et des enjeux.
La réponse du PS (disons de qui en reste) est une bonne nouvelle d’autant que les partisans de Madame Aminata Mbengue Ndiaye ont adoubé naturellement Amadou Ba.
Mais que vaut actuellement le PS et ses excroissances ?
Par ailleurs, malgré un Ousmane Sonko sous les verrous, l’opposition radicale n’est pas encore morte de sa belle mort. Loin s’en faut.
L’effondrement du score électoral de Benno lors des législatives avec seulement 1.518. 137 suffrages ( 82 sièges) pour 1.71 000 voix au profit de Yewwi sonne comme un premier avertissement.
De sa cellule de Sebikotane, Sonko pourrait être le véritable faiseur de roi de ce scrutin présidentiel qui se présente comme l’élection la plus ouverte, la plus indécise de l’histoire politique de notre jeune